Centre Spirite Lumière et Amour. (1)
Cet article vient d’une question qui nous a été posée il y a quelques semaines sur le fait de savoir si lors d’un décès il était préférable, de notre point de vue spirite, de se faire inhumer ou incinérer.
Une question délicate, qui mérite que l’on s’y penche, tellement elle touche les personnes, la famille du défunt, mais surtout celui-ci. En effet, y aurait-il des conséquences après décès ? Et si oui, lesquelles ? Est-il préférable d’inhumer ou d’incinérer un corps décédé ?
La question posée entraîne une série d’autres questions morales et spirituelles, qui touchent aux problèmes de la mort et de la désincarnation, dont celui du détachement de l’Esprit de ce corps qui ne lui sert plus d’enveloppe ou d’instrument d’action. Nous, nous attachons à essayer d’éclairer le débat par la question posée, cherchant d’autres points de vue.
L’homme cet inconnu, qui l’est de moins en moins.
Pour les spirites l’Homme ne se restreint pas qu’à son corps, sa constitution va bien au-delà puisqu’elle est triple. Avant cet Homme il y a l’Esprit, lequel ayant besoin de se perfectionner doit s’incarner autant de fois que cette perfection lui exige et pour cela il lui faut un corps, lors de chacune de ces incarnations.
Et, afin que l’Esprit se lie au corps simplement et directement, il lui faut un médiateur, un élément intermédiaire, dont la matière qui le compose permette ce lien, c’est le rôle du corps spirituel, selon saint Paul, ou du périsprit selon la doctrine spirite.
Par-delà la question corporelle et l’intervention du couple dans la faisabilité d’un nouveau corps, dès la conception jusqu’à la naissance, au bout des neuf mois de gestation, nous allons d’abord nous faire une idée plus concrète de la personne humaine dans sa globalité.
D’abord nous allons définir ce qu’est-ce l’Esprit. (2)
1° – L’Esprit est le principe intelligent de l’univers.
Sa nature intime, n’est pas facile à analyser, dans le langage humain, mais essence et intelligence se confondent dans un principe commun.
2° – Qu’est-ce que le périsprit.
C’est Allan Kardec qui a créé cette expression, et qui l’explique ainsi :
Puis dans la Genèse, Allan Kardec revient sur la question du périsprit et nous dit :
Le corps charnel a également son principe dans ce même fluide transformé en matière tangible ; dans le périsprit, la transformation moléculaire s’opère différemment, car le fluide conserve son impondérabilité et ses qualités éthérées. Le corps périsprital et le corps charnel ont donc leur source dans le même élément primitif ; l’un et l’autre sont de la matière, quoique sous deux états différents ». (G : XIV. item 7).
3° – Qu’est-ce que le corps matériel ou charnel.
Notre corps est un ensemble d’organes, constitués de molécules, rassemblés, qui résulte de l’évolution des espèces. C’est de la matière, mais la matière est-elle-même de l’énergie condensée. Le corps est une enveloppe, un outil ou même une machine, dont se sert l’Esprit.
Plus haut en parlant du périsprit il est dit : le corps charnel a également son principe dans ce même fluide transformé en matière tangible.
Voilà pour les définitions des trois éléments qui constituent la personne humaine, lorsque celle-ci est incarnée, dont nous allons traiter par rapport à la question de savoir ce qu’il est le mieux, l’inhumation ou la crémation.
Qu’est-ce que la mort ?
La mort est le phénomène naturel qui met un terme au fonctionnement du corps humain, après avoir servi l’Esprit pendant le temps d’une incarnation sur la Terre.
Pour cause de notre méconnaissance ancestrale, nous nous faisons une idée presque antinaturelle des cycles qui transforment la vie et qui font partie de la loi de progrès établie dans ce but, entraînant la naissance, son vécu, la mort et la renaissance.
Il est clair que les personnes ont en général une peur assez importante de la mort, peux parmi elles sont tranquilles devant cet événement.
Cette peur atavique vient du fait que nous n’avons pas été préparés à passer par un tel phénomène.
Nous allons vous faire part de quelques passages du DVD « Quem tem medo da morte ? » (en portugais, soit : « Qui a peur de la mort », en français) de l’auteur spirite brésilien Richard Simonetti.
« La mort est ou devait être une chose après tout normale, pour nous, puis qu’il s’agit d’un phénomène naturel de la vie ». Il faut savoir que dans le déroulement du phénomène de la mort, notre mentor spirituel est toujours présent, il assiste au déliement après la mort. Cette assistance nous devons la mériter, par le bien que l’on a fait pendant notre vie qui n’est que le passage terrestre.
Au moment de la mort l’Esprit s’écarte du corps c’est cela que nous appelons désincarnation. Ce processus peut se dérouler avec des douleurs, plus ou moins intenses, ou même sans douleurs du tout.
Tant que le cordon fluidique est relié à la glande pinéale il peut avoir réanimation du cœur ce qui fonctionne dans beaucoup de cas. Dans ces cas de réanimation se produit une espèce d’anesthésie généralisée, selon les personnes et leur mérite.
C’est véritablement le soutien reçu à ce moment précis, en tant qu’offre venant du monde spirituel. La prière, influe, ici, en tant qu’action très favorable. (…) La façon dont on voit la mort et la désincarnation, ne peut éviter la mort elle-même, mais peut faire que la détresse et la souffrance de l’Esprit soit faible ou perdure quelques temps encore.
La présence auprès du corps du décédé c’est sans doute le moment le plus solennel, de la vie de l’Esprit, où se manifeste le respect, le silence, c’est là que doit se manifester notre charité par la prière, notre solidarité envers la famille, l’ami, où pour qui que ce soit.
Pour une compréhension claire nous devons dissocier le corps matériel de l’Esprit. C’est ainsi qu’il faut attendre 3 jours, en moyenne après le décès, pour que le décrochage de l’Esprit, en relation au corps, soit totale.
Dans le « Livre des Esprits », (Séparation de l’âme et du corps, à la question 154, on peut y lire : « Non, le corps souffre souvent plus pendant la vie qu’au moment de la mort : l’âme n’y est pour rien. Les souffrances que l’on éprouve quelquefois au moment de la mort sont une jouissance pour l’Esprit, qui voit arriver le terme de son exil. »
« … l’âme se dégage graduellement et ne s’échappe pas comme un oiseau captif rendu subitement à la liberté. Ces deux états se touchent et se confondent ; ainsi l’Esprit se dégage peu à peu de ses liens ; ils se dénouent et ne se brisent pas. »
« Dans l’agonie, l’âme a déjà quelquefois quitté le corps : il n’y a plus que la vie organique. L’homme n’a plus la conscience de lui-même, et pourtant il lui reste encore un souffle de vie. Le corps est une machine que le cœur fait mouvoir ; il existe tant que le cœur fait circuler le sang dans les veines, et n’a pas besoin de l’âme pour cela. »
« Souvent l’âme sent se briser les liens qui l’attachent au corps ; elle fait alors tous ses efforts pour les rompre entièrement. Déjà en partie dégagée de la matière, elle voit l’avenir se dérouler devant elle et jouit, par anticipation, de l’état d’esprit. »
Les sensations que l’âme éprouve au moment où elle se reconnaît dans le monde des Esprits, est très variable « si tu as fait le mal avec le désir de le faire, tu te trouves au premier moment tout honteux de l’avoir fait. Pour le juste, c’est bien différent : elle est comme soulagée d’un grand poids, car elle ne craint aucun regard scrutateur. »
161. Dans la mort violente et accidentelle, alors que les organes n’ont point encore été affaiblis par l’âge ou les maladies, la séparation de l’âme et la cessation de la vie ont elles lieu simultanément ?
« Il en est généralement ainsi, mais dans tous les cas l’instant qui les sépare est très court. »
162. Après la décapitation, par exemple, l’homme conserve-t-il pendant quelques instants la conscience de lui-même ?
« Souvent il la conserve pendant quelques minutes pendant que la vie organique soit complètement éteinte. Mais souvent aussi l’appréhension de la mort lui a fait perdre cette conscience avant l’instant du supplice. »
163. L’âme, en quittant le corps, a-t-elle immédiatement conscience d’elle-même ?
« Conscience immédiate n’est pas le mot ; elle est quelque temps dans le trouble. »
164. Tous les Esprits éprouvent-ils, au même degré et pendant la durée, le trouble qui suit la séparation de l’âme et du corps ?
« Non, cela dépend de leur élévation. Celui qui est déjà purifié se reconnaît presque immédiatement, parce qu’il s’est déjà dégagé de la matière pendant la vie du corps, tandis que l’homme charnel, celui dont la conscience n’est pas pure, conserve bien plus longtemps l’impression de cette matière. »
« Le trouble qui suit la mort n’a rien de pénible pour l’homme de bien. (…) Pour celui dont la conscience n’est pas pure, il est plein d’anxiété et d’angoisses qui augmentent à mesure qu’il se reconnaît.
Dans le cas de mort collective, il a été observé que tous ceux qui périssent en même temps ne se revoient pas toujours immédiatement. Dans le trouble qui suit la mort, chacun va de son côté, ou ne se préoccupe que de ceux qui l’intéressent. »
Ce qui nous est transmis ci-dessus par le Livre des Esprits, nous l’avons constaté à diverses reprises dans les cas de désincarnations collectives accidentelles ou victimes de guerre et attentats s’étant manifestés lors de nos séances de médiumnité, et d’aide et soutien aux Esprits souffrants.
Le détachement du périsprit.
Lorsque la personne arrive au terme de son existence et se désincarne, elle est aidée par des passes magnétiques. Dans ce cadre les Esprits Supérieurs ou habilités à coopérer dans le détachement créent des barrières ou sorte d’écrans fluidiques dans le but de défaire les vibrations mentales et les impacts, produits par les parents et amis présents et dont la conception qu’ils ont de la vie et de la mort peuvent influencer les conditions de trépas et le détachement.
L’action des Esprits bienfaiteurs n’a pour but que de mettre en place les protections nécessaires contre toute intervention des entités inférieures dont le but serait de faire du mal ou encore de s’emparer du fluide vital, restant, chez le décédé. Ces Esprits, dont le corps est décédé, résidant dans l’Au-delà depuis plus ou moins longtemps, ce sont des Entités ayant vécu complètement distraites par rapport aux questions de leur existence, souvent incrédules concernant l’immortalité et la continuité de la vie après la mort du corps.
Pour elles la vie n’est réelle que tant qu’il s’agit de la vie corporelle, ensuite rien d’autre ne subsisterait, ce serait le néant et la fin de tout. Or, nous savons, actuellement, que ce n’est pas ainsi que les choses se passent et particulièrement depuis que les Esprits se manifestent et que la Doctrine Spirite nous enseigne comment leurs manifestations se produisent, nous savons que par-delà la mort la vie continue et le progrès aussi.
A ce titre il est toujours bon de prier, ceci aide dans toutes les épreuves de la vie, et donc dans celle du décès. Elle soulage l’Esprit qui quitte son corps, elle le protège et écarte certaines présences malfaisantes et vampiriques. La prière dispose à la présence des guides spirituels du décédé et contribue à faciliter l’aide dont il a besoin.
Maintenant que nous avons passé par les mécanismes de la désincarnation et du détachement du périsprit du corps qui la servi pendant une existence déterminée, nous allons exposer notre point de vue sur les questions relatives à la façon dont les corps physiques ou matériels retournent à la nature dont ils sont issus.
De même nous avons exposé plus haut la nécessité toute naturelle des corps matériels, dont le corps humain, à retourner au sein de la nature dont ils sont issus et de la transformation des éléments qui les ont composés afin de se recycler pour resservir plus tard dans la confection d’autres corps matériels.
Dans cette transformation il n’y a rien de surnaturel ni d’antiscientifique, tout obéi à des lois naturelles qui président à l’action et à la réaction, à l’attraction et à la répulsion, des éléments nécessaires à la faisabilité des corps et dont le fluide cosmique relie les uns aux autres les divers éléments, organes, tissus, cellules, molécules, etc. durant un temps déterminé.
La crémation selon la vision spirite…*
Dans le chapitre VI du « Livre des Esprits », Loi de destruction, nous pouvons y lire : 728 – La destruction est-elle une loi de la nature ? « Il faut que tout se détruise pour renaître et se régénérer ; car ce que vous appelez destruction n’est qu’une transformation qui a pour but le renouvellement et l’amélioration des êtres vivants. »
Comme nous avons déjà dit plus haut, la peur de se faire enterrer induit un nombre important de personnes à préférer se faire crémer ou incinérer. On incinère le cadavre afin d’éviter ce problème de peur. Mais le doute persiste et il est tel que la question revient fréquemment : (Si pendant l’acte de crémation l’Esprit est encore relié au corps, qu’est-ce qui arrivera ?
Tout ce que nous avons et donnons appartient à la loi naturelle. Tout ce que nous avons, nous le lui devons. Le corps, nous avons eu l’occasion de le dire assez souvent, est une veste, un instrument, d’une grande valeur et d’une grande utilité pour l’Esprit, pendant qu’il est incarné. Mais après la mort, il ne lui est d’aucune utilité. Partant de ce point de vue, il peut être incinéré sans que ceci soit préjudiciable à l’Esprit qui s’en est servi.
Certaines personnes pensent qui si leur corps devait être incinéré ceci serait préjudiciable à leur retour au monde spirituel. Cependant, sachons que ce n’est pas le corps matériel qui survit dans l’Au-delà de même que ce n’est pas celui-ci qui l’habitera par de là le tombeau, mais sans l’ombre d’un doute se sera l’Esprit, vêtu de son périsprit (corps fluidique), dont il n’a absolument rien à voir avec le corps resté dans le tombeau.
Nous devons observer que si l’Esprit se maintient en contact avec le corps, il n’aura à souffrir de douleurs, parce que le cadavre ne lui transmet plus de sensations.
N’oublions pas que le fait d’enterrer le corps est aussi horrible que celle de la crémation, si l’Esprit se maintien rapproché du corps ; l’autopsie, la putréfaction du corps, les vers qui dévorent la chair pourrie, est aussi angoissante pour cet Esprit. Nous devons, cependant, rappeler que le périsprit vit dans un état vibratoire, et même s’il reste près du corps quelques temps, dans des circonstances normales, il n’est pas affecté, ni par le début de la dévitalisation, la décomposition, ni par la crémation.
Donc en ce qui concerne un Esprit dont le corps sera crémé, nous pensons que même étant délié de façon rapide il n’aura pas à souffrir les effets de la crémation. La souffrance est plus importante pour ceux qui restent très attachés à la matière. Mais objectivement, nous pensons, que ce ne sont point des sensations physiques, mais émotionnelles et morales.
Afin que l’Esprit ne reste lié au corps physique, il est recommandé de respecter un délai raisonnable après la mort, (l’Esprit Emmanuel parle de 72h), garantissant ainsi un déliement du périsprit complet. Dans certains pays comme au Brésil – S. Paulo, les fours crématoires attendent pendant un délai légal de 24h. Cependant, le règlement permet qu’un cadavre reste en chambre mortuaire frigorifique tout le temps désiré par la famille. Des spirites ont pour habitude un délai de 3 jours. Mais certains demandent 7 jours. En France la crémation d’un défunt doit se faire entre 24h et six jours après son décès (sauf dérogation du préfet de département).
Il faut reconnaître, cependant, qu’il est plus important, que toutes ces mesures, de cultiver une existence équilibrée, marquée par l’auto-rénovation et la pratique du bien, afin qu’en toute circonstance de notre mort, nous puissions nous libérer rapidement, sans traumatismes, et, sans la préoccupation de ce qu’adviendra notre corps.
… Continuation de points de vue. **
Question : Je voudrais savoir ce que ressent l’âme au moment de l’incinération ? Merci de m’éclairer à ce sujet.
Réponse de l’Esprit Emmanuel : « En cas de crémation, il est important d’être charitable envers les cadavres, en différant de quelques heures l’acte de destruction des viscères matérielles, des les premiers instants suivant le détachement des liens, car, d’une certaine manière, il y a toujours beaucoup d’échos de la sensibilité existante entre l’Esprit désincarné et le corps dont s’est éteint le tonus vital, de par les fluides organiques qui offrent encore à l’âme des sensations de l’existence matérielle ».
Chico Xavier, lors de son intervention dans le programme (Pinga fogo) de l’ex-TV TUPI de Saint Paulo, sur la question de la crémation, répond : « J’ai déjà entendu Emmanuel à ce sujet, et il affirme que la crémation est permise à tous ceux qui le désirent, dès lors qu’il y a une période d’au moins 72 heures d’attente pour procéder dans n’importe quel four crématoire, ce qui pourra se produire après le dépôt de la dépouille humaine dans un environnement froid ». (…)
« Le spiritisme ne recommande ni ne condamne la crémation. Mais, il est nécessaire d’avoir de la pitié envers les cadavres, en prenant le temps avant de procéder à l’incinération des viscères matériels. Car il existe bien des répercussions sensibles entre l’Esprit désincarné et le corps que le « fluide vital » a quitté, durant les premières heures qui suivent le détachement, compte tenu des fluides organiques qui répercutent dans l’âme les sensations de l’existence matérielle. L’impression de la désincarnation perçue, par l’Esprit, peut être très désagréable. Il est recommandé, aux adeptes de la Doctrine Spirite, qui désirent opter pour la crémation, de différer l’opération d’un minimum de 72 heures après le décès, afin d’assurer un débranchement ou déliement périspirituel complet ».
1 – Article envoyé par le « CELA – Centre Spirite Lumière et Amour », pour sa publication sur notre site. Paru à l’origine sur le supplément de Lumière et Amour – Bimestriel Spirite, N° 44, nov.-déc. 2015, pp. 3-12.
2 – Allan Kardec, « Le Livre des Esprits » des éditions IDE.
* Arguments développés par Radio Boa Nova – page facebook.
** Publication sur internet du Grupo de Estudos Allan Kardec (« Cremação na visão espirita ») de 20 aout 2010.