Paroles de Léon Denis – 4.

Des éclipses de cette même nature, relatifs à nos vies passées n’ont rien d’invraisemblables. Notre mémoire se perd et se récupère au moyen d’un enchaînement de nos vies, de la même façon que la succession des jours et des nuits remplissent notre existence actuelle.

Du point de vue moral le souvenir des vies antérieures causerait, en ce monde, les plus graves perturbations. Tous les criminels, qui renaîtront pour leur libération, seraient reconnus, répudiés et maltraités ; eux-mêmes se sentiraient atterrés et comme hypnotisés par leur souvenirs. La réparation du passé adviendrait impossible et leur existence insupportable. La même chose se reproduirait à des degrés divers, avec tous ceux qui auraient des salissures de leur passé.

Les souvenirs antérieurs introduiraient dans la vie sociale des motivations de discorde, de la haine, ce qui aggraverait la situation de l’Humanité et empêcherait, par impossibilité de réalisation, tout autre amélioration. Le lourd fardeau des erreurs et des crimes, la vue des actes honteux inscrits dans les pages de leur histoire, paralyseraient l’âme de son initiative. Au tour de soi elle pourrait reconnaître des ennemis, des rivaux, des persécuteurs, sentant se réveiller et s’allumer les mauvaises passions que sa nouvelle vie à pour objectif de détruire ou au moins d’atténuer.

La connaissance des existences passées perpétueraient en nous, non seulement la succession des faits qui la composent, de même les habitudes routinières, les opinions étriquées, les manies puériles, l’obstination, de chaque époque et qui opposent les plus grands obstacles au développement de l’Humanité. De tout cela, il y a encore de multiples indices chez de nombreux incarnés.

Que serions-nous sans l’oubli qui nous libère momentanément de ces perturbations et permet qu’une nouvelle éducation nous change, nous prépare pour des tâches plus élevées ?

Considérant avec maturité toutes ces choses, nous reconnaissons que la réédition temporaire du passé est indispensable à l’œuvre de réparation, et la Providence en nous dispensant, sur ce monde, de nos lointaines réminiscences, Elle a tout disposé avec une immense sagesse.

Les âmes s’attirent en fonction de leurs affinités, elles forment des groupes ou familles dont les membres se font compagnie et s’entraide mutuellement tout le long de leurs diverses incarnations. Des liens très puissants les unissent ; au travers d’innombrables existences vécues en commun leur permettant, des opinions et des caractères similaires, ce que l’on peut observer dans de nombreuses familles.

Bien sûr il reste des exceptions. Un certain nombre d’Esprits changent parfois, de milieu ; afin de progresser plus rapidement. Dans tout cela comme dans toutes les autres situations importantes de la vie, il y a une partie réservée à la volonté libre de l’individu, qui peut, dans une certaine mesure, en conformité et selon son degré de perfectionnement, peut choisir la condition dans laquelle il renaîtra ; il y a aussi une part de la destinée, ou de la divine loi qui, la haut, fixe l’ordre des renaissances.


Bibliographie

Léon Denis – «Cristianismo e Espiritismo» – pages 222 à 224.