Nous avons vu, au moyen de certaines expériences photographiques et de matérialisation, comment le corps fluidique émet des vibrations, des radiations variables de formes et d’intensité, conformes à l’état mental de l’opérateur.
La démonstration positive de ce fait, affirmé dans les messages de l’au-delà : le pouvoir d’irradiation de l’Esprit et l’extension de ses perceptions, sont toujours proportionnelles au degré de son élévation. La pureté, la transparence de son enveloppe fluidique sont, dans l’espace, le témoin visible de la valeur de l’âme : La raréfaction de ses éléments de constitution, l’amplitude de ces vibrations augmentent avec sa purification. A mesure que la moralité se développe, des nouvelles conditions physiques se produisent dans le corps fluidique.
Les pensées, les actes de l’individu, réagissent constamment sur son enveloppe et conforme à sa nature, le font devenir, soit plus dense soit plus subtile. L’étude persévérante, la pratique du bien, l’accomplissement du devoir dans toutes les conditions sociales, sont autant de facteurs qui facilitent l’ascension de l’âme et augmentent le champ des sensations et l’adition des désirs.
Au moyen d’un long apprentissage morale et intellectuelle, moyennant des existences méritoires, des aspirations généreuses et des efforts importants, l’irradiation de l’Esprit se dilate graduellement ; les vibrations du périsprit s’activent ; sa brillance devient plus vive, en même temps diminue la densité de son enveloppe.
Ces phénomènes se produisent en sens envers chez les êtres inclinés aux passions violentes et aux plaisirs sensuels ; son mode de vie va déterminer dans le corps fluidique une augmentation de la densité, une réduction des vitesses vibratoires, d’où résultent l’obscurcissement de ses sens et la diminution des perceptions de la vie dans l’espace.
Persistant dans le mal, l’Esprit vicieux peut faire de son organisme une véritable tombe, où il se trouvera comme étant étendu après la mort, jusqu’à une nouvelle incarnation. Le pouvoir, le bonheur, l’irradiation de l’Esprit de la purification de son enveloppe, laquelle résulte d’elle-même – et est la conséquence de son avancement moral. Nous comprenons dés lors que l’être reste son propre articulateur – soit de son malheur ou de son bonheur, de son abaissement ou de son élévation.
L’homme prépare, par ses propres actes, sa destinée ; la distribution des facultés et des vertus, n’est rien d’autre que la résultante mathématique des mérites, des efforts et longs travaux de chacun d’entre nous. L’homme possède deux corps – nous disions – ; mais ces corps ne sont rien d’autre que des enveloppes, des revêtements, l’un persistant et subtil, l’autre grossier et d’une durée éphémère. L’âme de l’homme c’est son « je » pensant et conscient.
L’âme revêtue de son corps fluidique nous l’appelons Esprit. L’âme est le centre de vie du périsprit, comme celui-ci est le centre de vie de l’organisme physique. C’est elle qui sent, qui pense et qui veut ; le corps physique constitue, avec le corps fluidique, le double organisme par l’intermède duquel elle agit sur le monde des la matière.
La mort est l’opération moyennant laquelle ses éléments se séparent. Les corps physique se désagrège et retourne à la terre. L’âme, revêtue de sa forme fluidique, se retrouve, alors, à nouveau libre, indépendante, tel comme elle s’est faite à elle-même, morale et intellectuellement, au cours des existences parcourues.
La mort ne la modifie point elle lui restitue, a peine, et avec la liberté, la plénitude de ses facultés, de ses connaissances, et le souvenir de ses incarnations antérieures. Tout en lui rendant l’accès aux domaines de l’espace. L’Esprit le pénètre et s’épanoui, d’autant plus haut qu’est-ce élevée son essence, moins chargée d’éléments impurs qui s’y sont accumulés grâce aux passions terrestres et aux habitudes matérielles.
Pour l’Esprit humain il y a trois états de vie : la vie dans la chaire ; l’état de déliement ou de désincarnation partielle pendant le sommeil ; et la vie libre dans l’espace.
Ces états correspondent aux moyens dans lesquels l’âme doit travailler, à sa progression constante : le monde matériel et le monde fluidique, ou monde supérieur. C’est en les parcourant, des siècles durant, qu’elle arrive à la réalisation en soi et au tour de soi, du beau, du bien, de ce qui est véritable, en acquérant l’amour qui la rapproche de Dieu.
La loi de la destinée – les précédentes considérations nous la font comprendre – consiste dans le développement progressif de l’âme, qui édifie sa personnalité morale et prépare elle-même, son futur ; c’est l’évolution rationnelle de tous les êtres partis d’un même point ayant en vue d’atteindre les mêmes éminences, les mêmes perfections.
Cette évolution se complète, alternativement, dans l’espace et sur la superficie des mondes, par de nombreuses étapes, liées entre-elles par la loi de cause a effet. La vie actuelle est, pour tout un chacun l’héritage du passé et la gestation du futur. C’est une école et un champ de travail ; la vie dans l’espace qui lui succède, c’est sa résultante. L’Esprit récolte, ici, dans la lumière, ce qu’il a semé dans l’ombre et, très souvent, dans la douleur.
L’Esprit va se retrouver dans l’autre monde avec ses acquisitions morales et intellectuelles, ses vertus et défauts, tendances, inclinaisons et affections. Ce que nous sommes moralement sur ce monde, nous le sommes encore dans l’autre ; de cela procède soit notre bonheur, soit notre malheur. Nos plaisirs seront d’autant plus intenses, en fonction de la préparation que nous avons envisagé en vue de cette vie dans l’espace, où l’esprit est tout et la matière n’est rien, ou presque ; là où il n’y a plus de nécessités physiques à satisfaire, ni d’autres joies sinon celles du cœur et de l’intelligence.
Pour les âmes, inclines à la matérialité, la vie de l’espace est une vie de privations et de misères ; c’est l’absence de tout ce qui peut lui être agréable. Les Esprits qui ont su s’émanciper des habitudes matérielles et savent vivre par les hautes facultés de l’âme, y trouvent au contraire, un moyen d’accord avec ses prédilections, un vaste champ qui s’offre à leur activité.
Il n’y a dans tout cela, sinon l’application large des lois d’attraction et d’affinité, rien sinon les conséquences naturelles de nos actes, qui retombent sur nous.
Bibliographie
1 – Cet article est un extrait de l’œuvre de Léon Denis « Cristianismo et Espiritismo » Pages 218 à 220.