Centre Spirite Lumière et Amour. (1)
Union du principe spirituel et de la matière.
Introduction
Nous vous livrons ici, cher lecteur, certaines explications données par Allan Kardec dans son livre « La Genèse » en commençant par parler de l’union de l’Esprit au corps physique et de la nécessité de la réincarnation pour son évolution, ainsi que celle de la société où il s’incarne, des multiples fois. Les incarnations successives ou la réincarnation est une loi naturelle que des nombreux scientifiques ont étudié et certifié comme nécessaire et donc comme une loi biologique. Et ce n’est pas le fait qu’elle ne soit pas encore reconnue, comme résultant de l’imaginaire de certains cerveaux, qui la rend moins nécessaire et utile ou qui rendrait cette loi de l’évolution une chimère.
C’est comme nier le fait que la Terre tourne, cependant cette négation n’a jamais arrêté le mouvement de rotation planétaire au tour de son noyau, le soleil. Le jour venu, il a fallu se courber devant la réalité. Il en a était de même pour bien d’autres recherches et découvertes. Est-ce que le fait de ne pas connaître l’Amérique, bien qu’on ait présumé l’existence des terres dans l’hémisphère occidentale de notre monde, vu les indices présentés par le mouvement des eaux océaniques, permettait de nier leur existence ? Certainement pas, la question c’était de pouvoir attester de leur existence. Ce fut fait par les découvertes des navigateurs de l’époque.
L’existence de la réincarnation et son influence dans le progrès de l’individu et de la société, est incomparablement et sans commune mesure bien plus importante et décisive que les découvertes océaniques. Elle va permettre de comprendre comment les individus et les sociétés qu’ils ont formé et composé ont progressé et dans quel but. Cela ouvrira une nouvelle étape de la connaissance humaine, depuis des milliards d’années. Elle remettra en question bien des explications, des négations, sur l’immortalité de la Vie et sur la destinée de l’Homme en tant qu’Esprit.
Allan Kardec dans son livre « La Genèse » nous délivre en page 190 : (2)
10. « La matière devant être l’objet du travail de l’Esprit pour le développement de ses facultés, il fallait qu’il pût agir sur elle, c’est pourquoi il est venu l’habiter, comme le bûcheron habite la forêt. La matière devant être à la fois le but et l’instrument du travail, Dieu, au lieu d’unir l’Esprit à la pierre rigide, créa, pour son usage, des corps organisés, flexibles, capables de recevoir toutes les impulsions de sa volonté, et de se prêter à tous ses mouvements.
Le corps est donc en même temps l’enveloppe et l’instrument de l’Esprit, et à mesure que celui-ci acquiert de nouvelles aptitudes, il revêt l’enveloppe approprié au nouveau genre de travail qu’il doit accomplir, comme on donne à un ouvrier des outils moins grossiers à mesure qu’il est capable de faire un ouvrage plus soigné.
11. Pour être plus exact, il faut dire que c’est l’Esprit lui-même qui façonne son enveloppe et l’approprie à ses nouveaux besoins ; il la perfectionne, en développe et complète l’organisme à mesure qu’il éprouve le besoin de manifester de nouvelles facultés ; en un mot, il la met à la taille de son intelligence ; Dieu lui fournit les matériaux : à lui de les mettre en œuvre ; c’est ainsi que les races avancées ont un organisme, ou si l’on veut, un outillage cérébral plus perfectionné que les races primitives. Ainsi s’explique également le cachet spécial que le caractère de l’Esprit imprime aux traits de la physionomie et aux allures du corps (Chapitre 8, N° 7 : de l’Ame de la terre.)
12. Dès qu’un Esprit naît à la vie spirituelle, il doit, pour son avancement, faire usage de ses facultés, d’abord rudimentaires ; c’est pourquoi il revêt une enveloppe corporelle appropriée à son état d’enfance intellectuelle, enveloppe qu’il quitte pour en revêtir une autre à mesure que ses forces grandissent. Or, comme de tout temps il y a eu des mondes, et que ces mondes ont donné naissance à des organisés propres à recevoir des Esprits, de tout temps les Esprits ont trouvé, quel que fût leur degré d’avancement, les éléments nécessaires à leur vie charnelle.
13. Le corps, étant exclusivement matériel, subit les vicissitudes de la matière. Après avoir fonctionné quelque temps, il se désorganise et se décompose ; le principe vital, ne trouvant plus d’élément à son activité, s’éteint et le corps meurt. L’Esprit, pour qui le corps privé de vie est désormais sans utilité, le quitte, comme on quitte une maison en ruine ou un habit hors de service.
14. Le corps n’est donc qu’une enveloppe destinée à recevoir l’Esprit ; dès lors, peu importe son origine et les matériaux dont il est construit. Que le corps de l’homme soit une création spéciale ou non, il n’est pas moins formé des mêmes éléments que celui des animaux, animé du même principe vital, autrement dit chauffé par le même feu, comme il est éclairé par la même lumière, sujet aux mêmes vicissitudes et aux mêmes besoins : c’est un point sur lequel il n’y a pas de contestation.
A ne considérer que la matière, et en faisant abstraction de l’Esprit, l’homme n’a donc rien qui le distingue de l’animal ; mais tout change d’aspect si l’on fait une distinction entre l’habitation et l’habitant.
Un grand seigneur, sous le chaume ou vêtu de la bure du paysan, ne s’en trouve pas moins grand seigneur. Il e, est de même de l’homme ; ce n’est pas son vêtement de chair qui l’élève au-dessus de la brute et en fait un être à part, c’est son être spirituel, son Esprit. […]
Incarnation des Esprits.
17. Le Spiritisme nous apprend de quelle manière s’opère l’union de l’Esprit et du corps dans l’incarnation.
L’Esprit, par son essence spirituelle, est un être indéfini, abstrait, qui ne peut avoir une action directe sur la matière ; il lui fallait un intermédiaire ; cet intermédiaire est dans l’enveloppe fluidique semi-matérielle, c’est-à-dire tenant de la matière par son origine et de la spiritualité par sa nature éthérée ; comme toute matière, elle est puisée dans le fluide cosmique universel, qui subit en cette circonstance une modification spéciale. Cette enveloppe, désignée sous le nom de périsprit, d’un être abstrait, fait de l’Esprit un être concret, défini, saisissable par la pensée ; elle le rend apte à agir sur la matière tangible, de même que tous les fluides impondérables, qui sont, comme on le sait, les plus puissants moteurs.
Le fluide périsprital (3) est donc le trait d’union entre l’Esprit et la matière. Durant son union avec le corps, c’est le véhicule de sa pensée pour transmettre le mouvement aux différentes parties de l’organisme qui agissent sous l’impulsion de sa volonté, et pour répercuter dans l’Esprit les sensations produites par les agents extérieurs. Il a pour fils conducteurs les nerfs, comme dans le télégraphe le fluide électrique a pour conducteur le fil métallique.
18. Lorsque l’Esprit doit s’incarner dans un corps humain en voie de formation, un lien fluidique, qui n’est autre qu’une expansion de son périsprit, le rattache au germe vers lequel il se trouve attiré par une force irrésistible dès le moment de la conception. A mesure que le germe se développe, le lien se resserre ; sous l’influence du principe vital matériel du germe, le périsprit, qui possède certaines propriétés de la matière, s’unit, molécule à molécule, avec le corps qui se forme : d’où l’on peut dire que l’Esprit, par l’intermédiaire de son périsprit, prend en quelque sorte racine dans ce germe, comme une plante dans la terre. Quand le germe est entièrement développé, l’union est complète, et alors il naît à la vie extérieure.
Par un effet contraire, cette union du périsprit et de la matière charnelle, qui s’était accomplie sous l’influence du principe vital du germe, quand ce principe cesse d’agir par suite de la désorganisation du corps, l’union, qui n’était maintenue que par une force agissante, cesse quand cette force cesse d’agir ; alors le périsprit se dégage, molécule à molécule, comme il s’était uni, et l’Esprit est rendu à la liberté. Ainsi, ce n’est pas le départ de l’Esprit qui cause la mort du corps, mais la mort du corps qui cause le départ de l’Esprit.
Dès l’instant qu’après la mort, l’intégrité de l’Esprit est entière ; que ses facultés acquièrent même une plus grande pénétration, tandis que le principe de vie est éteint dans le corps, c’est la preuve évidente que le principe vital et le principe spirituel sont deux choses distinctes.
19. Le Spiritisme nous apprend, par des faits qu’il nous met à même d’observer, les phénomènes qui accompagnent cette séparation : elle est quelquefois rapide, facile, douce et insensible ; d’autres fois elle est lente, laborieuse, horriblement pénible, selon l’état moral de l’Esprit, et peut durer des mois entiers.
20. Un phénomène particulier, également signalé par l’observation, accompagne toujours l’incarnation de l’Esprit. Dès que celui-ci est saisi par le lien fluidique qui le rattache au germe, le trouble s’empare de lui ; ce trouble croît à mesure que le lien se resserre, et, dans les derniers moments, l’Esprit perd toute conscience de lui-même, de sorte qu’il n’est jamais témoin conscient de sa naissance. Au moment où l’enfant respire, l’Esprit commence à recouvrer ses facultés, qui se développent à mesure que se forment et se consolident les organes qui doivent servir à leur manifestation.
21. Mais, en même temps que l’Esprit recouvre la conscience de lui-même, il perd le souvenir de son passé, sans perdre les facultés, les qualités et les aptitudes acquises antérieurement, aptitudes qui étaient momentanément restées à l’état latent, et qui, en reprenant leur activité, vont l’aider à faire plus ou mieux qu’il fait précédemment ; il renaît ce qu’il s’est fait par son travail antérieur ; c’est pour lui un nouveau point de départ, un nouvel échelon à gravir. Ici encore se manifeste la bonté du Créateur, car le souvenir d’un passé, souvent pénible ou humiliant, s’ajoutant aux amertumes de sa nouvelle existence, pourrait le troubler et l’entraver ; il ne se souvient que de ce qu’il a appris, parce que cela lui est utile. Si parfois il conserve une vague intuition des événements passés, c’est comme le souvenir d’un rêve fugitif. C’est donc un homme nouveau, quelque ancien que soit son Esprit ; Il s’appuie sur de nouveaux errements aidé de ce qu’il a acquis. Lorsqu’il rentre dans la vie spirituelle, son passé se déroule à ses yeux, et il juge s’il a bien ou mal employé son temps.
22. Il n’y a donc pas de solution de continuité dans la vie spirituelle, malgré l’oubli du passé ; l’Esprit est toujours lui, avant, pendant et après l’incarnation ; l’incarnation n’est qu’une phase spéciale de son existence. Cet oubli n’a même lieu que pendant la vie extérieure de relation ; pendant le sommeil, l’Esprit, en partie dégagé des liens charnels, rendu à la liberté et à la vie spirituelle, se souvient ; sa vue spirituelle n’est plus autant obscurcie par la matière.
23. En prenant l’humanité à son degré le plus infime de l’échelle intellectuelle, chez les sauvages les plus arriérés, on se demande si c’est là le point de départ de l’âme humaine. Selon l’opinion de quelques philosophes spiritualistes, le principe intelligent, distinct du principe matériel, s’individualise, s’élabore, en passant par les divers degrés de l’animalité ; c’est là que l’âme s’essaie à la vie et développe ses premières facultés par l’exercice ; ce serait, pour ainsi dire, son temps d’incubation. Arrivée au degré de développement que comporte cet état, elle reçoit les facultés spéciales qui constituent l’âme humaine. Il y aurait ainsi filiation spirituelle de l’animal à l’homme, comme il y a filiation corporelle.
Ce système, fondé sur la grande loi d’unité qui préside à la création, répond, il faut en convenir, à la justice et à la bonté du Créateur ; il donne une issue, un but, une destinée aux animaux, qui ne sont plus des êtres déshérités, mais qui trouvent, dans l’avenir qui leur est réservé, une compensation à leurs souffrances. Ce qui constitue l’homme spirituel, ce n’est pas son origine, mais les attributions spéciales dont il est doué à son entrée dans l’humanité, attributs qui le transforment et en font un être distinct, comme le fruit savoureux est distinct de la racine amère d’où il est sorti. Pour avoir passé par la filière de l’animalité, l’homme n’en serait pas moins homme ; il ne serait pas plus animal que le fruit n’est racine, que le savant n’est l’informe fœtus par lequel il a débuté dans le monde.
Mais ce système soulève des nombreuses questions dont il n’est pas opportun de discuter ici le pour et le contre, non plus que d’examiner les différences hypothèses qui ont été faites à ce sujet. Sans donc rechercher l’origine de l’âme, et les filières par lesquelles elle a pu passer, nous la prenons à son entrée dans l’humanité, au point où, douée du sens moral et du libre arbitre, elle commence à encourir la responsabilité de ses actes. […]
25. Mais l’incarnation de l’Esprit n’est ni constante, ne perpétuelle ; elle n’est que transitoire ; en quittant le corps, il n’en reprend pas un autre instantanément ; pendant un laps de temps plus ou moins considérable, il vit de la vie spirituelle, qui est sa vie normale ; de telle sorte que la somme du temps passé dans les différentes incarnations est peu de chose, comparée à celle du temps qu’il passe à l’état d’Esprit libre.
Dans l’intervalle de ses incarnations, l’Esprit progresse également, en ce sens qu’il met à profit, pour son avancement, les connaissances et l’expérience acquises durant la vie corporelle ; il examine ce qu’il a fait pendant son séjour terrestre, passe en revue ce qu’il a appris, reconnaît ses fautes, dresse ses plans, et prend les résolutions d’après lesquelles il compte se guider dans une nouvelle existence en tâchant de faire mieux. C’est ainsi que chaque existence est un pas en avant dans la voie du progrès, une sorte d’école d’application. »
1. Article envoyé par le « CELA – Centre Spirite Lumière et Amour », en avril 2014, pour sa publication sur notre Page.
2. Extraits de : KARDEC, Allan (1999). La Genèse, les miracles et le prédictions, selon le Spiritisme. Lyon, Les Editions Philman, p. 190.
3. Périsprital : Qui appartient ou dérive du périsprit.