La médiumnité est la faculté humaine qui permet de communiquer avec le monde de l’au-delà, autrement dit avec les habitants qui ayant quitté notre monde se manifestent et résident dans le monde de l’Esprit. Les Esprits sont partout, à tout moment, et leur monde est aussi celui où nous nous manifestons. Notre monde est le même, aux uns et aux autres, même si les conditions d’existence ne sont pas les mêmes que vous soyez incarné ou désincarné.
Dans un cas vous bénéficiez d’un corps qui permet à l’Esprit de se manifester sur le plan de la matérialité, dans l’autre vous n’avez plus de corps, mais en vous maintenant vivant, immortel, vous continuez à vous manifester en vous servant de cette faculté qui reste attachée à celles et ceux qui continuent leur existence d’incarnés sur le plan terrestre.
Cette faculté qui, en tant qu’incarné, se manifestait par les systèmes psychique et corporel, continuera à se manifester, en tant que désincarné, par les systèmes psychique et périsprital, qui sont ceux qui forment et donnent la forme humaine de l’Esprit. En réalité le corps physique ou corporel n’est que la copie du corps périsprital ou périsprit. En état d’incarné, les deux, le périsprit et le corps matériel, sont liés l’un l’autre par des fils reliant les divers organes qui composent sur le plan matériel « le corps » et sur le plan fluidique le « périsprit ».
Ces deux corps, doivent, donc, se trouver dans la plus juste syntonie, se conjuguer en toute circonstance, afin d’abord que cet équilibre assure à l’Homme, la santé, le bien-être et l’harmonie, sans lesquelles il adviendra malade, par le fonctionnement inharmonique et le déséquilibre existant.
Une présence de désincarné, en inharmonie peut donc influencer l’incarné et si les conditions de résistance morale sont absentes, elle peut se manifester par des effets et des aspects divers. Ce qui se passe dans un sens peut aussi se passer dans l’autre, c’est-à-dire, de l’incarné vers le désincarné. En un mot nous nous influençons mutuellement.
Selon Allan Kardec, (1) « il y a des médiums involontaires ou naturels dont l’influence s’exerce à leur insu. Ils n’ont aucune conscience de leur pouvoir, et souvent ce qui se passe d’anormal autour d’eux ne leur semble nullement extraordinaire ; cela fait partie d’eux-mêmes, absolument comme les personnes douées de la seconde vue et qui ne s’en doutent pas. Ces sujets sont très dignes d’observation, et l’on ne doit pas négliger de recueillir et d’étudier les faits de ce genre qui peuvent venir à notre connaissance ; ils se manifestent à tout âge, et souvent chez de très jeunes enfants.
Cette faculté n’est point, par elle-même, l’indice d’un état pathologique, car elle n’est pas incompatible avec une santé parfaite. Si celui qui la possède est souffrant, cela tient à une cause étrangère ; aussi les moyens thérapeutiques sont-ils impuissants pour la faire cesser. Elle peut, dans certains cas, être consécutive d’une certaine faiblesse organique, mais elle n’est jamais cause efficiente.
On ne saurait donc raisonnablement en concevoir aucune inquiétude au point de vue hygiénique ; elle ne pourrait avoir d’inconvénient que si le sujet, devenu médium facultatif, en faisait un usage abusif, parce qu’alors il y aurait chez lui émission trop abondante de fluide vital, et, par suite, affaiblissement des organes.
La raison se révolte à l’idée de tortures morales et corporelles auxquelles la science a quelquefois soumis des êtres faibles et délicats en vue de s’assurer s’il n’y avait pas supercherie de leur part ; ces expérimentations, le plus souvent faites avec malveillance, sont toujours nuisibles aux organisations sensitives ; il pourrait en résulter de graves désordres dans l’économie ; faire de telles épreuves, c’est jouer avec la vie.
L’observateur de bonne foi n’a pas besoin de l’emploi de ces moyens ; celui qui est familiarisé ace ces sortes de phénomènes sait, d’ailleurs, qu’ils appartiennent plus à l’ordre moral qu’à l’ordre physique et qu’on en chercherait vainement la solution dans nos sciences exactes. Par cela même que ces phénomènes tiennent à l’ordre moral, on doit éviter avec un soin non moins scrupuleux tout ce qui peut surexciter l’imagination.
Les êtres invisibles qui révèlent leur présence par des effets sensibles sont, en général, des Esprits d’un ordre inférieur, et que l’on peut dominer par l’ascendant moral ; c’est cet ascendant qu’il faut chercher à acquérir. Pour obtenir cet ascendant, il faut faire passer le sujet de l’état de médium naturel à celui de médium facultatif. On n’arrête point la faculté émancipatrice de l’âme, on lui donne un autre cours. Il en est de même de la faculté médianimique.
A cet effet, au lieu d’entraver les phénomènes, ce à quoi l’on réussit rarement, et ce qui n’est pas toujours sans danger, il faut exciter le médium à les produire à sa volonté en s’imposant à l’Esprit ; par ce moyen, il parvient à le maîtriser, et d’un dominateur quelque fois tyrannique, il en fait un être subordonné et souvent très docile. Un enfant a autant et souvent plus d’autorité qu’un adulte ; preuve nouvelle à l’appui de ce point capital de la doctrine, que l’Esprit n’est enfant que par le corps, et qu’il a par lui-même un développement nécessairement antérieur à son incarnation actuelle, développement qui peut lui donner de l’ascendant sur des Esprits qui lui sont inférieurs.
La moralisation (endoctrinement) de l’Esprit par les conseils d’une tierce personne influente et expérimentée, si le médium n’est pas en état de le faire, est souvent un moyen très efficace ; nous y reviendrons plus tard. »
De même, (2) « il n’en est pas moins vrai que les Esprits protecteurs et guides, peuvent intervenir dans le sens d’aider et protéger celui, parmi les incarnés ou des désincarnés, qui prennent le chemin de l’imprudence, des illusions, des passions dangereuses liées au monde matériel. Ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher l’ami ou le disciple incarné, de se faire entraîner vers les passions négatives et qui pourraient couper court à son ascension spirituelle.
Pour cela, et s’ils ne peuvent plus le dévier du danger qu’il encoure par ses choix, ils se servent des recours efficients de la maladie ou de certaines vicissitudes morales ou économiques, afin que celles-ci agissent dans le but de neutraliser à temps les causes principales de ses turpitudes et imprudences. Il faut savoir, que la grande majorité des humains sont porteurs de protections de sécurité psychiques afin de ne pas tomber dans le déraisonnable.
Cela étant, le corps physique reste le réflexe exacte du tempérament psychique de chaque âme, même parmi ceux qui étant frères jumeaux, n’en présent pas moins de différences entre eux… autant dans leurs conditions morales qu’intellectuelles, ce qui prouve que par-delà leurs ascendants biologiques égaux, ces deux âmes diffèrent assez psychiquement l’une de l’autre… d’où l’existence chez les deux, située dans leur intimité éthérée-astrale, d’une zone vulnérable liée au psychisme ancestral, qui peut servir en tant que exceptionnel et dernier recours, permettant au guide d’intervenir afin de discipliner son protégé qui préfère lui obstruer les oreilles. »
L’envie de communiquer avec tel ou tel Esprit.
«(3) Le désir de tout aspirant médium est naturellement de pouvoir s’entretenir avec l’Esprit des personnes qui lui sont chères, mais il doit modérer son impatience, car la communication avec un Esprit déterminé offre souvent des difficultés matérielles qui la rendent impossible pour le débutant. Pour qu’un Esprit puisse se communiquer, il faut entre lui et le médium des rapports fluidiques qui ne s’établissent pas toujours instantanément ; ce n’est qu’à mesure que la faculté se développe que le médium acquiert peu à peu l’aptitude nécessaire pour entrer en relation avec le premier Esprit venu.
Il se peut donc que celui avec lequel on désire communiquer ne soit pas dans des conditions propices pour le faire malgré sa présence, comme il se peut aussi qu’il n’ait ni possibilité, ni la permission de se rendre à l’appel qui lui est fait. »
Bibliographie
(1et 3) Allan Kardec « Le Livre des Médiums », chap. 14, médiums à effets physiques, page 201et 202, Les Editions Philman 2000.
(2) Informations contenues dans le livre en portugais « Fisiologia da Alma » en français (Physiologie de l’Âme) dicté par l’Esprit Ramatis au médium brésilien Hercilio Maes, édité par « Editorial Bibliografica do Brasil, Ltd. ».