Centre Spirite Lumière et Amour. (1)
Léon Denis est né le 1° janvier 1846, à Foug, prés de Toul. Ses parents étaient de condition modeste. Son père maçon d’abord, la crise du bâtiment aidant, à par la suite occupé d’autres emplois, à l’Hotel des Monnaies de Strasbourg, puis au Chemin de Fer du Midi. Sa mère de souche paysanne s’occupait de la famille.
C’est à Strasbourg que Léon Denis fît ses débuts d’écolier, au cours privé. Puis il suit ses parents à Bordeaux, les difficultés de la famille étant importantes il interrompt ses études pour aider son père. Ensuite son père devenu cheminot à Morcens dans les Landes c’est là qu’il s’y trouve et enfin reprend le chemin de l’école. Puis son père est muté à Moux près de Narbonne de nouveau il arrête l’école, pour aider son père à la gare et s’occuper des télégrammes et de la comptabilité. Une nouvelle fois son père est muté sur la ligne de Montluçon à Limoges et puis sur la ligne de Tours à Vierzon. La famille se fixe à Tours.
A seize ans Léon à dut, se remettre aux tâches dures dans une faïencerie de Saint-Pierre-des-Corps, où il porté la hotte et défournait.
A cet âge Léon brûlait du désir de s’instruire, amoureux de lecture, passionné pour l’étude, ayant des dispositions exceptionnelles il à dut fréquenter les cours du soir dans une école de la ville.
Pendant ses moments libres il étudié avec un acharnement joyeux, acquérant une instruction fragmentaire ce dont il était conscient.
Quittant la faïencerie il va travailler dans une maison de commerce près de son domicile, ici il est employé aux écritures ce qui ne l’empêchait pas de faire des rudes besognes :
« Je charroyais des peux aux heures de presse, ou je manœuvrais (la marguerite ) gros outil qui sert à assouplir les cuirs, disait-il.
Il complétait la nuit son léger bagage de connaissances, de là date l’affaiblissement de sa vue. A la maison des cuirs Pillet on avait remarqué la vive intelligence et les mérites exceptionnels du jeune employé.
Par delà ses études …l’énigme de la vie se posait à son esprit avec une force impérieuse et il n’était point homme à se courber devant le dogme de l’inconnaissable…
Dans les années de belle insouciance où les jeunes gens, d’ordinaire, filent auprès de la fiancée de leur choix, le parfait amour ou recherchent les plaisirs faciles, notre étudiant n’avait de loisirs que pour la plus austère des maitresses – celle qui veille sous la lampe devant les pages des livres.
Sa rencontre avec le Spiritisme
Il avait dix-huit ans lorsqu’un jour sont attention est attirée sur un livre au titre troublant, c’était « Le Livre des Esprits » d’Allan Kardec. J’en fis aussitôt l’acquisition, dit-il et en absorbai le contenu. J’y trouvai une solution claire, complète, logique, du problème universel. Ma conviction fut assurée. La théorie spirite dissipa mon indifférence et mes doutes.
Alors il recherchait …des preuves, des faits précis, pour appuyer sa foi ; mas ces faits furent longs à venir… C’est alors qu’un événement important se produisit, Allan Kardec venait passer quelques jours à Tours et tous les spirites tourangeaux étaient conviés à venir le saluer.
Nous avions loué, dit-il, pour le recevoir et entendre une salle et demandé autorisation à la Préfecture… Mais, au moment fixé pour l’assemblée, un refus formel nous fut signifié… Nous étions bien trois cents auditeurs debout et serrés sous les arbres de la Spirito-Vila chez M. Rebondin. Sous la clarté des étoiles, la voix douce et grave d’Allan Kardec s‘élevait… Il nous entretenait de l’obsession… Le lendemain je suis retournai pour rendre visite au Maître ; je le trouvai monté sur un escabeau, au pied d’un grand cerisier, et cueillant des fruits qu’il jetait à Mme Allan Kardec…
C’est après le passage du Maître que fut fondé, à Tours, le groupe de la rue du Cygne, dont il devint le secrétaire. C’est alors que la guerre de 1870 vint mettre un terme à ces préoccupations.
Léon Denis avait 24 ans, il rejoignit, à la Rochelle, le 26° corps d’armée. De suite il fut nommé sergent au 1° bataillon de la 1ère Garde mobilisée d’Indre et Loire. Rapidement il prend du grade et devient adjudant-major puis lieutenant. Des phénomènes d’intervention spirite se produisent dans son logement, il y emmenait un de ses camarades sergent et médium… En février 1871 avec d’autres militaires ils se réunissent et obtiennent pendant les hostilités de messages de l’Au-delà. « Le 24 février… ils reçoivent un message : Faites-leur voir la grandeur de Dieu. Priez, consolez la souffrance. En un mot, faites le bien. Le 28 février un autre message : « Mes amis, un fait solennel s’accomplit en ce moment selon le désir des hommes. C’est la paix qui vient d’être signée et dans quelques jours vos familles vous tendrons les bras. Avant peu d’années la Prusse (Allemagne) à son tour sera anéantie, humiliée. Priez, Priez. » C’était signé : Lamennais.
De retour en Touraine le groupe de Tours s’est renforcé d’une recrue notoire, le capitaine Harmant. Léon Denis qui était médium-écrivant, devient clairvoyant. Ce groupe durera jusqu’en 1877.
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Article envoyé par le « CELA – Centre Spirite Lumière et Amour », pour sa publication sur notre site. Paru à l’origine sur Lumière et Amour – Bimestriel Spirite, N° 2, Novembre/Décembre 2008, pp. 3-5.