La famille et le foyer où nous vivons.

Nous savons tous combien il nous est parfois difficile de vivre en famille. Particulièrement en période de crise économique où les rapports en famille se tendent, très souvent du fait du chômage et des difficultés qui en découlent, touchant ses membres, pris dans un véritable désarroi.

La structure de la famille, que nous connaissons, aujourd’hui, n’a pas toujours était ce qu’elle est. Au cours de l’histoire cette structure et les liens unissant ses membres ont subi des changements, souvent déterminés par l’évolution des rapports en son propre sein et aussi du fait des différents régimes existants dans la société. Fondamentalement la famille et ses liens ont été déterminés par l’évolution individuelle et collective de ses membres.

Bien des scientifiques ont cherché à comprendre la famille, son organisation et les changements intervenus en son sein au cours de l’histoire. C’est le cas de Friedrich Engels, (1820-1895) qu’afin d’expliquer la genèse des principales institutions de la société contemporaine a utilisé, entre autres, les travaux de l’ethnologue Lewis H. Morgan. Comprendre la famille d’aujourd’hui nous emmène à connaître son évolution dans le cadre des sociétés passées. (1)

 

Qu’est-ce qu’ils nous disent

 

En essayant d’être succinct, les chercheurs ont remarqué trois époques principales, dans l’évolution de la famille : l’état sauvage, la barbarie et la civilisation. Dans le cadre de cette évolution, ces étapes ce sont accomplis en fonction des moyens d’existence d’alors. D’abord les moyens naturels. Puis ceux acquis par les hommes et leurs capacités de production. « Toutes les grandes époques du progrès humain coïncident plus ou moins exactement avec l’extension des sources d’alimentation ». « Le développement de la famille suit ces capacités productives, mais il n’est pas toujours aisé de les ranger dans des périodes, très distincts et aussi frappants.» Cependant, dans leur qualification les chercheurs nous énoncent donc trois stades qu’ils qualifient ainsi :

1° – A l’état sauvage, correspondent le stade inférieur ou d’enfance du genre humain. Ici, l’homme vivait de la cueillette, des racines, fruits, écorces, et feuillages, existants dans la nature. Le stade moyen, là l’homme commence à consommer des poissons, crustacés, coquillages et divers animaux aquatiques, ce qui a entraîné l’usage du feu, pour rendre vraiment la pêche comestible e plus agréable au goût. Le stade supérieur, où les hommes s’initient à l’utilisation de l’arc et de la flèche, la chasse leur permettait de s’alimenter de gibier (viande). Par nécessité cette activité est devenue régulière en tant que travail en vue de la subsistance de la tribu.

2° – A l’état barbare, à son stade inférieur, l’homme va domestiquer, élever des animaux et cultiver des plantes. Il devient aussi artisan-potier. A son stade moyen il intensifie l’élevage d’animaux domestiques et la culture de plantes alimentaires au moyen de l’irrigation. C’est le début de l’agriculture. Celle-ci va prendre un essor considérable en Babylone. Puis vient la construction, pour cela l’homme sèche des briques au soleil et utilise la pierre. C’est à cette époque-là qu’il va connaître la formation de grands troupeaux.

3° – A l’état supérieur, l’homme s’initie à la fonte du minerai de fer et passe à la civilisation en inventant d’abord des outils puis l’écriture (dite cunéiforme). C’est l’époque des Babyloniens, puis des Egyptiens, des tribus d’Italie, des Grecques, puis des Romains, des anciens Germains, et, des Vikings.

Tous ces changements dans les modes de production des moyens de subsistance, nécessaires au maintien des hommes, va alors, transformer de fonte en comble, leur mode de vie et d’organisation, Surtout, et, grâce à un certain surplus de production, il va faire les premiers pas et de se dédier à la culture. Une véritable révolution qui exercera une forte influence sur le mode de vie et l’organisation des hommes et des familles au sein de la tribu, disons des tribus qui se développèrent, aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest, dans le monde ancien.

« Si la famille, dit Morgan, (2) est l’élément actif ; elle n’est jamais stationnaire, mais passe d’une forme inférieure à une forme plus élevée, à mesure que la société se développe d’un degré inférieur vers un autre plus élevé. Par contre, les systèmes de parenté eux restent passifs ; ce n’est qu’à de longs intervalles qu’ils enregistrent les progrès atteints par la famille au cours du temps. Ils ne subissent de transformation radicale que lorsque la famille s’est radicalement transformée.» Connaissant les travaux de Morgan, et de son compagnon de route Engels, Karl Marx, a son tour, ajoute (4) : «…Et il en va de même pour les systèmes politiques, juridiques, religieux, et philosophiques, en général. »

Rappelons que ces étapes, citées ci-dessus, diffèrent de ceux existants aujourd’hui. A ces époques le mariage conjugal n’existait pas. L’étude de l’histoire primitive nous révèlent que la polygamie d’un homme ou la polyandrie d’une femme, était courants et leur enfants, pour cette raison, leur étaient communs.

D’autres chercheurs, collègues de Morgan, en sont, pour la plupart, arrivés à la même constatation. L’économie domestique primitive, est une économie commune qui règne, jusqu’à l’état de la barbarie, où le partage est régulier et assez égalitaire entre tous (dirait-on aujourd’hui collectif).

Nous le voyons bien, la famille actuelle, résulte d’une lente et longue évolution, qui a pris bien des formes, avant de se caractériser par les rapports de mariage, voir des mariages par groupes. C’est, cependant, le missionnaire anglais, Lorimer Fison, (3) qui a longuement étudié cette forme de famille, que nous devons l’enrichissement le plus substantiel de nos connaissances sur le mariage par groupe. Mais d’après ce que nous savons, «… même lors du mariage par groupe, l’homme avait, parmi ses nombreuses femmes, une femme principale (on ne peut guère parler encore d’une favorite), de même qu’il était pour elle le mari principal, parmi d’autres hommes».

Il est clair que la famille actuelle résulte des progrès, historiquement lointains. Son évolution dans le temps n’a cessé de modifier les attitudes relationnelles entre hommes et femmes, entre ceux-ci et leur progéniture, plus ou moins éloignée, et le fait que se soient rencontrés des hommes et des femmes appartenant à des tribus différentes, « a aussi contribué à faire progresser les liens et les traditions au sein du cercle familial, ainsi qu’à donner naissance à des nouveaux cerveaux, jusqu’à pouvoir contenir les facultés des deux tribus ».

C’est ainsi qu’à certaines époques les femmes jouaient un rôle important au sein de leur tribu et de la famille, en s’occupant surtout de l’éducation des enfants, c’était l’époque du matriarcat. L’homme se chargé d’aller à la recherche des moyens de subsistance, cueillette, chasse, pêche, pendant que la femme s’occupait du foyer et éduqué les enfants. On peut résumer le matriarcat comme étant une société caractérisée par l’autorité prépondérante de la femme.

Le matriarcat a marqué une époque de l’évolution de la société, de même que le patriarcat dont l’autorité prépondérante était celle de l’homme. Il en fut de ce dernier durant des millénaires, pendant lequel l’état de la société a changé. Et bien même si aujourd’hui, l’homme pèse et parfois lourdement par sa présence au sein de la famille, les choses ont tout de même largement changé et le rôle des parents tend plutôt à se compléter mutuellement.

Comprenons que les conditions matérielles permises par la société industrielle, que nous connaissons, ont elles aussi, beaucoup modifié la condition de vie en famille, et dans la mesure où la nécessité des bras pour accomplir un certain nombre de tâches industrielles, s’est fait sentir, on a eu recours à la main d’œuvre féminine, ce qui a transformé de fond en comble et la situation de la femme et celle plus généralement de la famille.

Dans la condition d’ouvrière ou travailleuse, la femme n’a pas pour autant perdu le rôle qu’elle joue au sein de la famille, les tâches qu’elle continue d’accomplir ce sont plutôt traduites, pour elle, en un double travail, celui exercé par sa profession et celui qu’elle maintien par la réalisation de ses activités au sein du foyer.

Notre but en cherchant à connaître les modes de vie et d’organisation de la famille, dans le passé, et de nous  permettre d’avoir une idée de l’évolution de la société humaine au fil de l’histoire et ainsi de mieux comprendre le rôle de la famille et des conditions dans lesquelles les hommes se sont organisés, au fil des millénaires, et quel fut le but de cette vie organisée, en tribus, en couples, et enfin en familles, par rapport au progrès de chaque homme, de chaque femme et des enfants. Et par extension de celui de la société toute entière.

 

La transformation et le progrès sont partout

 

Toutes les formes de vie se transforment. Le minéral met des millions d’années à se transformer. Le végétal passe d’une forme à d’autres formes par une invraisemblable chaîne très diversifiée, des siècles durant. Les plantes fleurissent au printemps, s’épanouissent en été, et se meurent pendant l’automne et l’hiver pour réapparaître de nouveau en renaissant au printemps suivant. Sont-elles définitivement mortes ? Il est clair que non.

Les animaux, soumis à la réincarnation involontaire et dirigée par des spécialistes du monde spirituel, ne cessent de revenir et de progresser, passant de l’état primaire, puis sauvage, à celui d’animaux de compagnie, où le psychisme ne cesse de progresser, de s’affiner, jusqu’à leur permettre d’avoir de l’intelligence et des sentiments, de plus en plus développés entre eux et envers les humains. La nécessité de survie leur ordonne de chercher les moyens de leur subsistance et donc de se transformer psychiquement et physiquement. Les Humains sont-ils différents ? Sont-ils soumis aux mêmes lois naturelles de progrès et d’évolution, par les structures sociales qui leur sont les mieux appropriées, en fonction de leur degré de perfectionnement ? C’est ce que nous allons voir.

(Ça continue…)