La clairvoyance – III.

Introduction

 

Qu’est-ce que la clairvoyance ?

C.R. – C’est une sorte de seconde intelligence qui frappe le cerveau et a différentes causes. Les clairvoyants sont mis dans l’état de clairvoyance soit par leur propre extériorisation qui les amène sur le plan où résident les images, soit par un Esprit, soit encore par un magnétiseur qui leur fait pénétrer le plan astral.

 

La graphologie est-elle plus sûre que la claivoyance ?

Ce n’est pas tout à fait la même chose, mais cela a beaucoup d’analogie. Les deux sont exactes quant au caractère. La chiromancie est aussi une science, mais elle n’est pas comme la graphologie, une manifestation de l’âme par une série de mouvements. C’est l’âme qui a façonné le corps selon son degré d’évolution, et de manière à pouvoir se manifester sans anomalie, je veux dire sans avoir un corps en disharmonie avec l’âme qui l’anime.

 

Les deux sciences sont donc aussi sûres l’une que l’autre ?

Oui, l’une et l’autre sont aussi certaines pour ce qui est du caractère. Quant à ce qui regarde l’avenir, c’est un peu moins précis, parce que la déduction veut que certaines lignes existantes en provoquent d’autres, et c’est ce qui établit l’avenir.

Par qui sont données les prémonitions d’un ordre insignifiant ou banal qui ne peuvent se rapporter à des visions dans l’aura de celui qui extériorise cette aura ?

Les personnalités de qui proviennent ces prémonitions-là sont de deux natures : pour les médiums, ce sont les Esprits, pour d’autres, c’est l’extériorisation des sens astraux et de la personnalité même de celui qui a la prémonition.

Toutes ces images que les voyants ou les extériorisés voient dans l’astral sont le produit des projets d’avant la réincarnation et du schéma des existences, ainsi que des pensées et désirs des incarnés ?

Oui. Dans les images projetées par des probabilités, tel acte engendre tel autre, un événement avant de se produire, germe et est visible pour les personnalités extériorisées.

Les images de l’astral sont plus ou moins condensées et visibles pour les clairvoyants ?

Plus les choses appartiennent au passé ou au présent, plus les images sont condensées puis qu’elles sont renforcées par le fait de leur réalisation sur le plan physique. Quant aux images de l’avenir, les grandes lignes, les lignes fatales, sont très nettement marquées parce qu’elles ont un point d’appui sur l’équilibre général, mais, de ces lignes immuables partent une quantité de probabilités plus ou moins sérieuses.

Ceci est moins marqué parce que ce ne sont que les germes dont je vous ai souvent parlé. Vous savez qu’en ce qui concerne les germes les uns font tort aux autres, car tous ne se développent pas également ; deux germes voisins sont appelés à une sélection en faveur de celui qui sera le plus fort et accaparera la sève entièrement.

Ceci, c’est ce que j’appellerai la voie du libre-arbitre, et c’est ce qui change une fatalité imbécile en un avenir dont les incarnés peuvent utiliser les chances suivant leurs capacités, leur intelligence ou leur volonté.

Donc, ces germes astraux sont peu apparents, et ils ne deviennent plus visibles qu’à mesure de la sélection qui amoindrit les uns pour renforcer ceux qui doivent, selon toute probabilité, subsister.

 

Pourquoi certains voyants voient-ils mieux avec les yeux ouverts et d’autres avec les yeux fermés ?

Il y a deux genres de vision. Les uns voient de manière à ne pas savoir si c’est oui ou non une vision, d’autres ont une vue intérieure. Pour ceux-ci, la vision s’exerce seulement sur l’organe périsprital. Dans le premier cas, le périsprit transmet à l’œil sa vision. Dans l’autre cas, le périsprit se passe de l’œil matériel et transmet sa vision au cerveau ; c’est une action qui s’exerce derrière une porte fermée.

 

Dans le second cas, la vision est moins nette ?

Elle n’est pas moins nette, mais le médium se rend compte parfaitement que ce qu’il perçoit est une vision, puisque cette vision ne se transmet pas à l’œil matériel, et qu’elle passe du périsprit au cerveau qui l’enregistre pour s’en souvenir. Le second cas peut se présenter les yeux fermés ou les yeux ouverts, mais, si les yeux sont ouverts, ils ne voient rien et sont généralement baissés et dans le vague.

Dans le premier cas, on a toujours les yeux ouverts, puisque l’œil périsprital transmet sa vision à l’œil matériel. Ceux qui voient les yeux ouverts sont ceux pour qui la matière s’efface devant la substance fluidique astrale ; l’image vient à eux, fait le vide, couvre les murs d’une couche fluidique, comme s’il y avait là un écran pour reproduire les images. Au contraire, ceux qui voient les yeux fermés font un peu de chemin vers l’au-delà, et leurs visions leur apparaissent sans qu’on ait besoin de masquer la matière, puisqu’ils se transportent sur un plan où la matière n’existe pas.

La théorie émise par M. de Tromelin au sujet des sourciers ou baguettisants est-elle vraie ?

Le baguettisant influence, polarise, biolise la baguette qu’il tient entre ses mains, par suite de l’influence du champ psychique du sourcier sur sa baguette. Or cette baguette est elle-même influencée par le champ qui émane et rayonne d’un cours d’eau ou d’un gisement de minerai.

Il en résulte un certain état d’équilibre entre toutes les actions des champs s’influençant réciproquement, et, du moment que le corps du sourcier recèle des forces capables de faire mouvoir sa baguette (force biolique), on conçoit que, quand l’uniformité ou l’homogénéité du terrain vient à changer, l’équilibre de la baguette tenue par le sourcier puisse être rompu. De là ses mouvements divers.

Mais j’ajoute encore: pour que ces actions très faibles puissent réagir sur le sourcier et sa baguette, il faut que le sourcier soit un sensitif, ou qu’il possède ce genre de médiumnité sans lequel rien ne se produirait. La réussite de ces phénomènes est donc, avant tout, limitée aux facultés spéciales physiques et psychiques du sourcier.
Oui c’est cela ; c’est très bien.

 

Comment se produit la photographie de la pensée ?

Le médium extériorise une image qui, grâce à ses fluides, prend assez de consistance pour être photographiée.

 

On dit que, si un cerveau est capable d’influencer une plaque sensible, à plus forte raison peut-il influencer un autre cerveau ?

Non. Il est plus facile à une image de la pensée de se photographier sur une plaque qu’à un cerveau d’être influencé d’une manière précise. C’est bien compréhensible : qu’y a-t-il de plus passif qu’une matière comme une plaque ? Trouvez-vous la même placidité dans le cerveau ? Non, n’est-ce pas ?

Pour que le cerveau vibre à l’unisson, il faut qu’il soit passif et reçoive la pensée qu’on lui envoie, très nettement, or, un cerveau qui pense est une sorte de miroir sur lequel viennent se refléter des images diverses !… Il est naturel que les images projetées par l’âme sur le cerveau qui lui est donné pour se manifester, soient reçues en premier lieu, et, si elles sont assez fortes pour absorber les vibrations cérébrales, aucune autre pensée transmise ne pourra s’y greffer.

Une hallucination peut-elle être vraiment réelle ces deux mots : « Hallucination véridique » ne jurent-ils pas ensemble ?

On ne sait pas au juste ce que c’est que l’hallucination, rien ne prouve que ce ne soit pas une vision très réelle. Ce mot a pris racine à une époque où, le spiritisme n’étant pas à l’ordre du jour, on traduisait vision par hallucination, et on rejetait ce phénomène dans le domaine de la fièvre ou de la folie.

Certes, je crois que la fièvre peut engendrer des visions fausses, mais elle peut produire aussi une extériorisation partielle qui, sans porter l’âme assez haut pour qu’elle pénètre dans le domaine de l’au-delà, peut la faire parvenir à la sphère inconsciente, où une quantité d’images flottent et passent devant le cerveau du malade. Dans un autre ordre d’idées, je crois que, très souvent, on dit hallucination parce qu’on ne peut s’expliquer la vision réelle.

 


 

Bibliographie

 

Article (II) réalisé par la redaction de l’Epadis à partir du livre “Ceux qui nous quittent » de l’auteure  Madame de Watteville (médium spirite), thème « Clairvoyance, Photographie de la Pensée, Hallucinations » Chap. 3, page 157.