Handicap et handicapés.

Département d’Etude et Diffusion du CELA – Centre Spirite Lumière et Amour.

 

Il est notoire que la place réservée aux handicapés en France est dérisoire (1). Beaucoup de parents ont été poussés pendant un certain nombre d’années à tenter héberger leurs enfants en Belgique où le nombre de places et les méthodes de traitement étaient différents (2). Mais ne nous y méprenons pas, la véritable et profonde raison de cette situation réside dans la pénurie des places et dans le fait qu’en France les handicapés sont le dernier des soucis des autorités de santé.

En effet, depuis de nombreuses années, les associations d’handicapés, dont l’UNAPEI – Union Nationale des Associations de Parents, de Personnes Handicapées Mentales et de leurs Amis (3) –, ne cessent d’alerter les ministères et de réclamer une plus importante prise en compte des leurs problèmes. Les handicapés doivent pouvoir vivre près de leurs familles, surtout ceux et celles, environ 6.500 handicapés mentaux se sont fait héberger en Belgique (4). Cette expatriation forcée à des conséquences importantes pour la plupart des familles, qui doivent se déplacer, parfois sur de très longues distances, ce qui coûte cher et fini par limiter les contacts parents-enfants handicapés.

Malheureusement, cette situation pénible, l’est d’autant plus que les associations d’handicapés évoquent aussi des infanticides et des suicides parmi les parents, puisque trouver une place d’accueil à proximité est véritablement difficile (5). Il faut savoir que la grande majorité des institutions d’accueil des handicapés belges sont des structures sous « autorisation de prise en charge » et la plupart privées, dont le but est de se faire de l’argent, sur le financement assuré par l’Agence régionale de santé ou les conseils généraux (6).

Cependant, ce n’est pas parce qu’elles gagnent de l’argent qu’elles traitent mieux les handicapés, les conditions d’accueil y sont parfois sinistres. Certains témoignages en disent long : « On voit des gens qui sont comme des zombies, shootés aux médicaments, assis toute la journée, couchés à 18h30 ». (7) Ils sont dans des chambres-dortoirs de 4 à 6 lits. L’intimité y est inexistante.

Des parents, en attaquant l’Etat pour défaut de prise en charge, ont obtenu gain de cause. Mais en réalité la situation perdure depuis de nombreuses années. L’Etat n’a toujours pas engagé les moyens nécessaires à changer cette horrible situation, afin de mettre en place une prise décente, au plus près des familles, des handicapés mentaux et de tous les autres types d’handicaps (8). Il est plus que temps de changer de cap. La ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, interrogée par le journal Le Monde du 03 janvier 2014, a jugé les expatriations « choquantes ». (9)

Nous comprenons certaines des causes à la base de l’existence de ces handicaps chez les humains et la relation de ceux-ci avec les existences passées de ces hommes. Les conditions existentielles de notre société sont une source constante de conflits où un grand nombre d’hommes et de femmes plongent et ressortent, selon la Loi de Cause à Effet, meurtris, souffrant de multiples déséquilibres, des blessures de leur périsprit (10), et parfois des obsessions (11), plus ou moins importantes, qu’ils subissent. Le handicap constitue une sorte de réparation que seules d’autres réincarnations vont permettre de s’en libérer (12).

Nous ne pouvons que soutenir tous les efforts faits, en vue d’aider ses concitoyens et compagnons de notre existence, en leur permettant un meilleur accueil dans la société, une meilleure prise en compte des causes de leurs difficultés, par les sciences médicales, dont la psychiatrie, la psychologie et la parapsychologie. Le bien-être de ses femmes et de ses hommes, méritent qu’on s’en occupe, en commençant par investir dans les recherches fondamentales sur les causes de ses types de maladie.

Il faut sortir des sentiers battus, des habitudes séculaires du mépris, où on enferme nos frères et nos sœurs sur le chemin de leurs incarnations respectives.

 


  1. Selon l’article « La dignité due aux handicapés mentaux », publié sur Le Monde, 03 janvier 2014. Disponible sur : <http://www.lemonde.fr/sante/article/2014/01/03/la-dignite-due-aux-handicapes-mentaux_4342696_1651302.html>.
  2. Pascale Krémer, « L’exil forcé de handicapés français en Belgique » in Le Monde, 03 janvier 2014. Disponible sur :<http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/03/l-exil-force-de-handicapes-francais-en-belgique_4342592_3224.html?xtmc=personnes_handicapees_marie_arlette_carlotti&xtcr=2>.
  3. Unapei, Portail internet de l’Union Nationale des Associations de Parents, de Personnes Handicapées Mentales et de leurs Amis, 2013. Disponible sur : <http://www.unapei.org>.
  4. « La dignité due aux handicapés mentaux », op cit.
  5. D’après Christel Prado, présidente de l’Unapei, citée par Elsa Maudet sur « Handicap : entre avancées et immobilisme », in Les Dossiers de Viva, novembre 2012. Disponible sur : <http://www.viva.presse.fr/Handicap-entre-avancees-et_17500.html>.
  6. Pascale Krémer, « L’exil forcé de handicapés français en Belgique », op cit.
  7. Témoignage de Mme Locquet, mère d’une fille de 19 ans, citée par Pascale Krémer sur « Handicapés mentaux en Belgique : « On voit des gens qui sont comme des zombies ». In Le Monde, 03 janvier 2014. Disponible sur : <http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/03/le-temoignage-d-une-famille-d-une-handicapee-hebergee-dans-une-structure-belge_4342632_3224.html>.
  8. « La dignité due aux handicapés mentaux », op cit.
  9. Pascale Krémer, « Mme Carlotti : « Ces expatriations de handicapés français en Belgique sont choquantes », in Le Monde, 03 janvier 2014. Disponible sur : <http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/03/ces-expatriations-de-handicapes-francais-en-belgique-sont-choquantes_4342593_3224.html?xtmc=personnes_handicapees_marie_arlette_carlotti&xtcr=1>.
  10. Allan Kardec, codificateur de la Doctrine Spirite, explique que : « Le corps est pour l’Esprit une enveloppe matérielle qu’il revêt temporairement. Outre cette enveloppe, l’Esprit en a une seconde semi-matérielle qui l’unit à la première, et à laquelle on donne le nom de périsprit. […] II y a donc en l’homme trois choses essentielles : 1° L’âme ou Esprit, principe intelligent en qui résident la pensée, la volonté et le sens moral ; 2° le corps, enveloppe matérielle, lourde et grossière qui met l’Esprit en rapport avec le monde extérieur ; 3° le périsprit, enveloppe fluidique, légère, impondérable, servant de lien et d’intermédiaire entre l’Esprit et le corps. […] le corps seul meurt, l’Esprit ne meurt pas. En se dépouillant de son corps matériel, l’Esprit conserve le périsprit qui constitue pour lui une sorte de corps éthéré, vaporeux, et de forme humaine qui paraît être la forme type. » (Qu’est-ce que le Spiritisme ? 4e ed. Paris, Ledoyen Libraires, 1863, p. 74).
  11. D’après Allan Kardec, l’obsession spirituelle : « ne vient d’aucune lésion cérébrale, mais de la subjugation que des Esprits malfaisants exercent sur certains individus, et a parfois les apparences de la folie proprement dite. Cette affection, qui est très fréquente, est indépendante de toute croyance au spiritisme, et a existé de tous temps. Dans ce cas, la médication ordinaire est impuissante et même nuisible. Le spiritisme, en faisant connaître cette nouvelle cause de trouble dans l’économie [de la santé humaine], donne en même temps le seul moyen d’en triompher, en agissant, non sur le malade, mais sur l’Esprit obsesseur. » (Qu’est-ce que le Spiritisme ? 40e ed. Paris, Librairie des Sciences Psychiques, [s.d.], p. 70)
  12. Vera Lúcia Marinzeck de Carvalho, Deficiente mental, porque fui um? Sao Paulo, Ed. Petit, 1998. 139 p.