Le militant et chercheur spirite.
François-Marie Gabriel Delanne est né à Paris, rue du Caire, le 23 mars 1857.
Il fut sans doute l’un des militants spirites le plus chers à Allan Kardec et à Amélie Gabrielle Boudet. Des liens étroits les réunissaient. Alexandre Delanne, père de Gabriel, avait une grande amitié pour Allan Kardec et fut un excellent diffuseur du spiritisme, bien avant la naissance de Gabriel. M. et Mme. Allan Kardec l’on souvent porté dans leurs bras.
Il disait : « Est-il bien raisonnable de nier sans avoir étudié ou est-il sage de s’en rapporter à ceux qui ont réellement expérimenté avec la prudence nécessaire ? »
Lui le disciple disait d’Allan Kardec, « Il n’est pas venu apporter une religion, il n’a pas imposé aucun culte ; sa morale est celle de Jésus dégagée de toute fausse interprétation ; mais ce dont il a doté l’humanité, c’est d’une doctrine capable de répondre à toutes les objections de l’incrédulité et à tous les grands problèmes posés par la raison. En effet ; jusqu’ici nous n’avons envisagé que le côté moral de sa doctrine, mais son étude plus approfondie nous montre qu’en suivant ses enseignements, on peut arriver aux plus belles découvertes scientifiques. S’il est un champ d’études encore inexploré, c’est celui qui comprend les rapports entre le monde invisible et le nôtre.
Que de problèmes à résoudre avant de pouvoir donner une théorie scientifique de ces rapports ; mais un jour viendra où ils seront connus comme des phénomènes étudiés scientifiquement et ne seront plus un secret pour nous. A son exemple, nous ferons tous nos efforts pour répandre ses idées et semer partout la bonne nouvelle. »
Gabriel Delanne, a tenu sa promesse et toute sa vie durant il travailla à faire reconnaître l’aspect scientifique du spiritisme.
Gabriel Delanne sa Vie et Œuvre.
Les écrivains spirites Paul Bodier et Henri Regnault écrivirent une biographie de Gabriel Delanne, publiée par l’Union Spirite Française – Editions Jean Meyer, en 1937.
De Gabriel Delanne, ils disent dans la préface : « En effet, autant que Kardec, il a allumé, pour les chercheurs avisés et prudents, une lumière qui ne s’éteindra plus jamais. Par elle, tous pourront, dorénavant, avancer sur la route lumineuse et transmettre la flamme sacrée à tous les pèlerins de la Véritable Foi, qui poursuivront, à leur tour, sur le noble effort que leurs prédécesseurs vers la conquête, grandissante, de la Vérité, appuyée sur la Science et la Foi, définitivement alliées pour son triomphe.
Gabriel Delanne fut un bon ouvrier, un habile semeur de ce bon grain qui, malgré l’aridité du sol, et même des objections des sectaires ou des théoriciens d’une science étroite et routinière, à fructifié et continue à se développer, à grandir superbement devant les yeux émerveillés des pauvres êtres humains, dignes de comprendre le secret de la Mort inconnue, afin de mieux servir la Vie, la Vie triomphante, éternelle et divine. » Signent, Paul Bodier, Henri Regnault.
Dans la présentation de cette biographie dans l’édition en langue portugaise le militant spirite brésilien, Altivo C. Pamphiro lui dédie ces mots : « Le lancement de cette œuvre est le résultat de l’effort de plusieurs compagnons qui ont pour préoccupation de divulguer les faits et de faire connaître les personnes qui ont tant lutté pour l’expansion de la Doctrine Spirite. Gabriel Delanne fut, sans aucun doute, l’un de ces grands « Recruteurs pour l’armée de l’Esprit » selon les dires heureux de Pascal Fortuny.
« Que tous sachent profiter de sa lecture. »
Trois hommes, en France, méritent, par leur dévouement à la Science Spirite, d’être nommés « Apôtres du Spiritisme ». Ils sont : Allan Kardec, Léon Denis, et Gabriel Delanne. (1)
Ce dernier est le seul né dans une famille qui connaissait et pratiquait le Spiritisme, depuis un certain nombre d’années. Son père Alexandre Delanne et son épouse Marie-Alexandrine Didelot, avaient un modeste magasin d’articles d’hygiène.
Alexandre Delanne voyageait pour ses affaires et son épouse dirigeait le magasin. C’est durant ses voyages qu’il entend, à Caen, pour la première fois, parler de Spiritisme. Son épouse expérimente la médiumnité de psychographie vers 1888. Ils fondent alors un groupe, ouvert au public, durant près de 10 ans.
Excellente médium d’écriture mécanique, Marie-Alexandrine, a reçu des Esprits le livre « Voyage au Pays des Souvenirs » publié par Alexandre Delanne, dans la « Revue de Spiritisme ».
« *Allan Kardec voyait souvent la famille Delanne pour laquelle il avait une vive amitié. Au cours de ces visites, il éprouvait beaucoup de plaisir à apporter des jouets au petit Gabriel qu’il avait coutume de faire sauter familièrement sur ses genoux. (…)
Toute sa vie terrestre, Gabriel Delanne conserva toujours le plus précieux souvenir d’Allan Kardec qu’il exalta dans toutes ses œuvres, au cours de ses conférences et de ses discours.
Gabriel était très modeste. Il était difficle d’aborder avec lui les questions que le concernaient directement. De son vivant, il refusa, à maintes reprises, de donner des détails sur sa jeunesse et sa vie.
Cependant, nous savons qu’il a fait ses études au Collège de Cluny en Saône-et-Loire, ville où habitait l’une de ses tantes, belle-sœur d’Alexandre Delanne.
Après de brillantes études scientifiques, Gabriel Delanne fut reçu à l’Ecole Centrale de Paris où il entra le 3 novembre 1876. Mais il donna sa démission et quitta l’école le 26 janvier 1877. Cette décision fut motivée par la situation matérielle de ses parents qui s’étaient imposé de très lourds sacrifices pour parvenir à donner à leur fils une instruction solide.
Lors d’une communication médiumnique il lui est dit « N’ai pas peur, garde confiance ? Du point de vue matériel, tu ne seras pas riche, cependant, il ne te manquera quoi que ce soit. »
En, effet, toute sa vie Gabriel vit simplement, sans pour autant manquer du nécessaire.
Il fut employé en tant qu’ingénieur dans la société « POPP » jusqu’en 1892. Pendant ce temps il était militant spirite, assistant très souvent aux séances qui se tenaient chez lui.
Il aimait rappeler une communication à laquelle il avait assisté à l’âge de 17 ans en même temps qu’une vingtaine de personnes : « Sur une table se trouvaient une boite à musique et un haut-parleur, au bout de quelques minutes, de concentration des présents, la boîte à musique se lève de la table et vole dans l’air, ensuite le haut-parleur en fait de même, puis une voix dit quelques phrases en anglais ».
Il disait d’Allan Kardec : « Allan Kardec, n’est pas venu pour fonder une religion, ni imposer un culte quelconque. Sa morale est celle de Jésus, hors de toute fausse interprétation, ce qu’il a offert à l’Humanité est une doctrine capable de répondre à toutes les objections d’incrédulité et à tous les grands problèmes posés par la raison. La question c’est que jusqu’ici nous n’avons analysé que le côté moral de sa doctrine, cependant, une étude bien plus approfondie nous montre qu’en suivant ses enseignements, on peut arriver aux plus belles découvertes scientifiques. »
« S’il y a un terrain toujours inexploré est celui qui comprend les relations entre le monde invisible et le nôtre. Combien de problèmes restent à résoudre, avant que l’on construise une théorie scientifique de ses relations, mais un jour viendra où elles seront connues en tant que phénomènes étudiés, dès lors il n’y aura plus de secret pour nous. »
« Suivant son exemple, il parlait d’Allan Kardec, nous nous efforcerons à diffuser ses idées et à semer partout la bonne nouvelle. » Ainsi il accomplit sa promesse en faisant connaître toute sa vie la nouvelle science. »
Principal collaborateur avec son père de la revue « Le Spiritisme » et de l’Union Spirite Française – créée le 24 décembre 1882 sous la présidence du docteur Josset, il a écrit afin de réunir une Assemblée Générale : « Nous invitons avec insistance, tous nos frères pour qu’ils viennent donner leur collaboration gratuitement. Nous voulons persévérer sur le chemin du plus grand déliement et montrer à tous la foi spirite n’est une parole vaine et que peuvent se mettre en pratique, au 19éme siècle, les maximes du Christ, qui expulsait les vendeurs du Temple et rendait gratuitement toutes ses connaissances. »
« Avec beaucoup d’adresse et d’habilité, infatigablement, ils ont réussi à dissiper de nombreuses prévenances, des incompréhensions, qui avaient cours au sein du mouvement spirite ». Madame Marie-Alexandrine Didelot (Madame Delanne-mère de Gabriel) était trésorière de cette fédération.
Prenant la parole lors des funérailles de Madame Allan Kardec, le 21 janvier 1883, Delanne dit : « Madame Allan Kardec fut, véritablement, la femme forte, selon l’Evangile. Devenant l’épouse de l’immense divulgateur du Spiritisme, elle a adopté ses idées. Elle a employé toutes ses énergies à l’étude des nouveaux principes ; elle a vaincu les nombreux préconcepts de son siècle et de son éducation, elle s’est élevée, par sa seule volonté, à la hauteur de l’esprit de notre Maître. (…). Pour Gabriel Delanne le Christ est un être exceptionnel, non par son corps, mais par son intelligence et par le degré de son évolution. La vie spirituelle du Messie, cependant, ne fut suffisante pour admettre une nature spéciale du Christ. Je pense que le Christ, écrivait Delanne, est un esprit éminemment supérieur ; il est le modèle dont on devrait prendre exemple, cependant, entre Dieu et lui, la distance est encore plus grande que celle existante entre nous et lui. »
Histoire intéressante celle de la revue « Le Spiritisme » qui n’a pu exister sinon grâce aux diners de Madame d’Espérance et les efforts de Gabriel Delanne. Admirable médium à qui Delanne à toujours dédié beaucoup d’admiration.
Il a donné un nombre important de conférences à Paris, en province, à Bruxelles. En 1885 est élu vice-président de l’Union Spirite Française. Les années suivantes, 1886, 1887, 1888, 1889 et 1890, ses conférences ont été nombreuses.
Après avoir quitté la société Popp il travaille pour une autre société et voyage beaucoup, faisant alors de la propagande pour le Spiritisme.
En 1896, il fonde la « Revue Scientifique et Morale du Spiritisme », et en commun accord avec Jean Meyer cette revue devrait disparaitre avec le décès de Delanne pour se fondre avec la Revue Spirite.
Hector Duville, fondateur de l’école pratique de magnétisme et de massage, a eu l’idée de fonder une Université d’Hautes Etudes, composée par trois facultés : Sciences Magnétiques, Sciences Hermétiques et Sciences Spirites. Ce fut Gabriel Delanne qui a dirigé cette dernière. Les cours étaient lieu tous les mardis à 21h au siège de la Fédération Spirite, 55, rue du Château-d’Eau, à Paris.
En 1898 il représente à Londres lors d’un Congrès International, la Section Française, de la Fédération Spirite Lyonnaise et de l’Union Kardeciste Italienne. Congrès où il a présenté un long travail sur les vies successives, un travail très complet désignant les sources de son contenu. Cette même année pour le cinquantième anniversaire du Spiritisme il donne une conférence publique et gratuite et Léon Denis en donne une autre, dans les mêmes conditions.
En 1899 la Fédération Spirite Universelle, devient la Société Française d’Etudes des Phénomènes Psychiques, ayant comme président le Dr. Moutin et Gabriel Delanne en tant que vice-président. Il devient par la suite son président et c’est alors que celle-ci s’affirme comme la gardienne du Spiritisme selon Kardec. A cette époque il devient un véritable apôtre de la doctrine. Toutes les opinions rendues par tous les représentants spirites qu’il recevait étaient par lui écoutés, il conseillé et donné des explications claires et précises. De même, il conseillé sur les moyens pratiques et rationnels de l’étude du Spiritisme selon Kardec.
Gabriel Delanne a formé un grand nombre de bons spirites, des expérimentateurs de valeur. De lui et de la Société Spirite qu’il dirigé est sorti tout ce qui était noble et généreux. Cette société était, alors, reconnue pour être la « société des humbles. » Ce qui n’est pas rien !
Delanne a travaillé énormément pour la diffusion de la philosophie spirite, de même que ses collaborateurs. Il faut dire que Gabriel Delanne ne fut jamais touché par l’envie des gloires vaines et éphémères, de même que ses compagnons. « Aucun ne s’est laissé influencer par l’attention de détenteurs de pouvoir. Ils n’ont eu qu’un seul et unique objectif : divulguer le Spiritisme et le présenter dans sa véritable réalité : véritable doctrine d’évolution utile à l’Humanité terrestre, plongée dans les ténèbres du matérialisme trompeur et perpétuellement trompée par les dogmes des religions agonisantes. »
Ayant participé dans la préparation de divers congrès spirites. A Bruxelles, en 1899 il donne une conférence sur les preuves de l’existence de l’âme. Puis en 1900, à Paris, lors du Congrès spirite et spiritualiste internationale il prononce le discours d’ouverture, où il représente diverses sociétés spirites internationales à ce même congrès.
Après une activité intense, en 1905 il donne di verses conférences dont une à Alger, à la maison du général Noël, où il a assistait avec le docteur Charles Richet aux expériences connues sur le nom d’expériences de la Villa Carmen, dont les rapports sont publiés dans la « Revue Scientifique et Morale du Spiritisme » de 1905 et 1906.
Malgré ses difficultés physiques qui le limitent, il poursuit ses conférences dans diverses régions de France et continue d’écrire ses œuvres. En 1918 fait encore un voyage dans les environs de Marseille, son dernier voyage hors Paris. Lors de la fondation de la nouvelle Union Spirite Française, il est encore son président ayant à ses côtés en tant que vice-président, Jean Meyer. En 1920 il est pris d’une certaine cécité, mais continue à travailler, pour diverses années.
Il s’éteint le 15 février 1926 à 7h du matin dans la Villa de Montmorency.
Les œuvres de Gabriel Delanne.
Le Spiritisme devant la science, 1885.
Le Phénomène spirite, 1896.
L’Evolution animique, 1897.
Recherches sur la médiumnité, 1898.
L’Ame est immortelle, 1899.
Les Apparitions matérialisées des vivants et des morts (1° v), 1909.
Les Apparitions matérialisées des vivants et des morts (2° v), 1911.
Documents servant à l’étude de la Réincarnation, 1927.
Ecoutons les morts œuvre commune avec Bourniquel.
Bibliographie
Cet article fut réalisé d’après la biographie de Gabriel Delanne – Vie et Ouvre – écrite conjointement par Paul Bodier et Henri Regnault publiée par le Centro Espirita Léon Denis, RJ. Brésil 1990 – d’après les Publications de l’Union Spirite Française, en 1937.