Douleurs et maladies du genou.

Contraintes et pressions exercées 

Il n’est pas rare d’entendre assez souvent des personnes se plaindre d’avoir des douleurs aux genoux. Ces douleurs peuvent aller jusqu’à vous handicaper. Sur les genoux pèse toute la partie haute de notre corps. Etant très sollicitées, c’est, en effet, sur les rotules qui s’exercent des contraintes très importantes, non seulement dans la marche normale, mais aussi selon les métiers et les sports pratiqués.

 

Maladies du genou

Les genoux sont parmi les parties du corps humain les plus exposées. Arthrose, arthrite inflammatoire, traumatismes divers, coups imprévisibles, sont parmi les causes qui favorisent l’apparition de douleurs, enraidissement, gonflement et à terme, des difficultés, qui peuvent se transformer dans une incapacité fonctionnelle.

 

Le genou et ses articulations

Deux articulations composent le genou. 1° – L’articulation fémoro-tibiale située entre le fémur et le tibia renforcée par deux ménisques. 2° – L’articulation fémoropatellaire située entre le fémur et la rotule. Une capsule synoviale recouvre ces deux articulations du genou. Aux douleurs ressenties dans le genou ont donnent le nom de gonalgies.

 

Examen médical du genou

Il est important de connaître le type de douleur ou gonalgie ressentie sur l’un ou l’autre des genoux. Selon leur origine la douleur peut être mécanique, inflammatoire ou mixte.

a) Elle est mécanique lorsqu’elle est exacerbée par les mouvements, la marche, la montée ou la descente des escaliers, ou de tout autre élément qu’il faut monter ou enjamber, l’agenouillement, et même la station debout.

b) Elle est inflammatoire lorsqu’elle a pour conséquence de réveiller la personne (le malade) entre 2h et 3h de la nuit.

c) Elle est mixte lorsqu’elle procède des mouvements exacerbés et d’une inflammation.

L’examen médico-clinique du genou est codifié et comprend un certain nombre de gestuelles (manœuvres) à pratiquer afin de préciser l’élément lésé dans l’articulation, ou à côté de celle-ci. Généralement, on recherche aussi une raideur, une instabilité du genou. Ce sont des manœuvres effectués manuellement par le praticien. Puis un examen clinique complet comprend des radios, des IRM et éventuellement Scanner.

D’autres examens biologiques peuvent être nécessaires et utiles, la vitesse de sédimentation, est ici primordiale. L’arthroscopie consistant dans l’introduction d’un tube muni d’un système optique dans l’articulation du genou. La ponction synoviale et la ponction-biopsie du genou sont parfois réalisées.

 

Les affections articulaires

 

La gonarthrose (arthrose du genou) : L’arthrose est l’affection la plus fréquente. Des douleurs du genou en montant ou en descendant les escaliers sont les symptômes les plus souvent rencontrés. Une raideur articulaire modérée est mise en évidence. La radiographie montre un pincement articulaire avec condensation des berges osseuses, ostéophytes et géodes. Une cause favorisante doit être recherchée.

La maladie touche plus souvent les femmes entre 50 et 60 ans, particulièrement si elles sont obèses, porteuses de varices sur les jambes. Les troubles statiques sont souvent associées : gonarthrose secondaire à un genou (genu valgum) qui est une déviation vers l’extérieur de l’axe de la jambe, avec saillie du genou en dedans, là les deux genoux se touchent alors que les chevilles sont écartées.

Il y a aussi les effets connus par (genu varum) qui est une déformation de la jambe qui devient arquée. Cette situation favorise l’arthrose du genou. Elle est très fréquente chez l’enfant de 1 à 2 ans, et disparaît spontanément dans la majorité des cas. Elle apparaît souvent chez les cavaliers, les footballeurs, les haltérophiles, entre autres. Parmi les symptômes, les patients se plaignent d’une gêne pour descendre les escaliers, pour se relever de la position assise, une boiterie et des épanchements articulaires sont fréquents. La mobilité du genou permet au médecin de percevoir des craquements. Le traitement repose sur des infiltrations articulaires, qu’il convient de ne pas trop répéter. De même qu’un certain nombre de précautions sont nécessaires. Certains sports sont déconseillés : la bicyclette, le tennis, le jogging, etc.

 

Intervention chirurgicale

La chirurgie est parfois nécessaire. La chondromalacie rotulienne se voit surtout chez les patients jeunes. Il y a souvent des antécédents de chocs directs sur la rotule. L’ostéonécrose du condyle (extrémité articulaire d’une structure osseuse) fémoral interne dite (maladie de Koenig) se reconnaît à la radiographie. La chondromatose synobiale est fréquente au genou. Le patient se plaint de douleurs du genou avec blocages et instabilité.

L’opacification est nécessaire (arthrographie opaque) pour faire le diagnostic sauf si les chondromes sont ossifiés et visibles à la radiographie sans préparation. Les dysplasies fémoropatellaires, les instabilités de la rotule avec perception de claquements dans le genou se manifestent plus par une instabilité que par une douleur.

Les lésions méniscales sont très fréquentes (accidents de ski, automobile…). Le médecin les suspecte sur des blocages vrais, des crises d’hydarthrose, des dérobements du genou. L’arthrographie opaque ou l’arthroscopie permet le diagnostic.

 

Maladies extra-articulaires

 

Les douleurs du genou peuvent être provoquées par des affections ne touchant pas l’articulation proprement dite :

° Les tendinites sont assez fréquentes surtout celles de la patte d’oie. La pression de la zone située sous le plateau tibial, à la face interne et la flexion forcée du genou réveillant la douleur.

° Les kystes poplités se manifestent par une douleur à l’extension et une voussure du creux poplité.

° L’ostéochondrite de l’apophyse tibiaire antérieure (maladie d’Osgood-Schlatters) se voit chez l’adolescent. La douleur siège sous le plateau tibial. La radiographie montre l’hyperdensité et la fragmentation de la tubérosité tibiale.

 

Les genoux pseudo-inflammatoires

Il s’agit de cas où l’articulation présente tous les signes cliniques de l’inflammation (rouge, chaude, douloureuse, accrue de volume) mais paradoxalement, la vitesse de sédimentation est normale et la ponction articulaire ramène un liquide synovial sain.

Dans ces cas il s’agit de :

° Poussées congestives de gonarthrose. ° Hydarthrose essentielle. ° Arthropathies hémophiliques. ° Hémarthroses (micro-traumatismes). ° Synovite pigmentée villo-nodulaire. ° Algodystrophie sympathique….

 

Les gonalgies inflammatoires  (la vitesse de sédimentation est accélérée)

Les causes sont diverses :

° Polyarthrite rhumatoïde. ° Spondylarthrite ankylosante. ° Syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter. ° Arthrites septiques : staphylocoques, tuberculose, gonocoques. ° Arthrites virales : rubéole, hépatite virale… ° Anthropathies métaboliques : goutte, chondrocalcinose articulaire diffuse (diabète, hémochromatose, hyperparathyroïdie, goutte…)

 

L’hydarthrose intermittente du genou

C’est un syndrome d’épanchement articulaire qui se caractérise par sa périodicité. La maladie survient à tous les âges de la vie mais plus souvent chez les femmes entre 15 et 45 ans. Il n’y a pas de notion familiale. Si le genou est l’articulation la plus fréquemment atteinte, d’autres localisations sont possibles (épaule, hanche, tibiotarsienne, poignet, coude etc.

L’épanchement se constitue rapidement. Le volume de l’hydarthrose gêne le fonctionnement articulaire. Les signes inflammatoires locaux sont discrets. La crise dure 2 ou 3 jours puis cède complètement avant de revenir plus tard. La périodicité est la même pour un malade donné. L’affection peut évoluer spontanément vers la guérison. La répétition des crises peut aboutir après plusieurs années à une fibrose intra-articulaire. La radiographie est normale. La ponction articulaire met en évidence un transsudat. Le traitement repose sur la synovectomie chirurgicale ou la synoviorthèse. Les gonalgies statiques pures. Ces douleurs du genou sont provoquées par des attitudes anormales (dites vicieuses) : genu varum, genu valgum, maladie de Paget….

 

 


 

Bibliographie

 

Basé sur l’article écrit par les, Dr. Jacqueline Rossant-Lumbroso et Dr. Lyonel Rossant et la révision médicale est de la responsabilité du Dr. Jesus Cardenas. Publiés sur internet dans la page « Doctissimo » Encyclopédie Médicale.