Rendez la santé aux malades, ressuscitez les morts, guérissez les lépreux, chassez les démons. Donnez gratuitement ce que vous avez reçu gratuitement. (Saint Mathieu, ch. X, v. 8)
Ce qui est dit dans ce passage de l’Evangile Selon le Spiritisme, est à la base de la pratique spirite. Pourtant ces derniers temps on entend des remises en cause de ce principe fondamental de la Charité, sans laquelle il n’y a pas de salut. Sur la base de la nécessité d’avoir les moyens financiers pour mener une certaine pratique des activités spirites, dont sa diffusion en générale, l’organisation de réunions importantes, nationales ou internationales, il ne faudrait pas déduire, ni généraliser, d’une pratique payante des activités réalisées au sein des centres spirites.
Bien sûr, les centres doivent se donner les moyens d’exister et de maintenir leur porte ouverte au public. En faisant appel aux adhésions, aux dons, en organisant certaines activités en rapport avec la divulgation et des activités festives, ils doivent pouvoir arriver à cette fin, sans pour autant faire payer leurs activités médiumniques, de la passe, de thérapie-fluidique, prières, etc.
Tout ceci doit être fait et organisé, clairement. Tout doit être dit et expliqué, sans encombre et en toute transparence. C’est le moins que l’on puisse faire. Les médiums comme tout autre travailler engagé, dans les activités courantes et aussi fondamentales que celles que l’on vient d’énumérer, ne doivent pas se faire rémunérer. La Charité doit être pour eux une pratique fondamentale. Elle est sans ombre d’un doute le meilleur des antidotes contre l’égoïsme et l’orgueil qui rongent très souvent les médiums.
Quel médium pourrait se prévaloir du fait, qu’étant détenteur de cette faculté, n’aurait-il besoin de se faire pardonné, ne serait-ce par rapport à ses réincarnations passées, tel ou tel autre agissement pratiqué ? Faudrait-il que pour mériter ce pardon il paye ou indemnise celui contre qui il a fauté ? Disons-le, si les médiums sont nombreux à avoir des complications existentielles, en tous les cas pas moins que d’autres personnes, c’est qu’ils portent en eux le poids de leurs faits et gestes passés.
Et, seule, une pratique saine, honnête, bienfaisante et désintéressée de la médiumnité, leur permet de mieux diminuer et finir par mettre fin, aux douleurs morales, physiques, et parfois aux interventions malheureuses de certains Esprits, qui viennent leur demander réparation, d’un fait ou d’un acte commis lors d’une incarnation antérieure.
Être médium, ne nous délivre point automatiquement des responsabilités acquises au cours de nos diverses incarnations et à une époque où nous étions plutôt moins conscients des responsabilités de nos actes. Et, si aujourd’hui, nous sommes mieux informés et plus mûrs, ou en situation de mieux comprendre celle ou celui que nous fûmes, ne perdons pas cette opportunité, qui nous permet d’être en rapport avec la pratique de la charité, par la médiumnité.
Historiquement, Moïse, a interdit la pratique de la médiumnité, pour cause d’abus et des trafics, qu’à son époque été réalisés par les médiums, et même de l’utilisation à des fins sombres. Le charlatanisme exploité la crédulité et la superstition, l’ignorance des masses, mais ce qui était, alors, fait par ignorance, ne devrait plus avoir cours aujourd’hui, puisque nous sommes éclairés et instruits, par les Esprits Supérieurs eux-mêmes, qui viennent nous avertir de ce qu’il ne faut pas faire. D’autant que sans eux, qu’adviendrait la médiumnité ?
Les médiums spirites, n’ont absolument rien à voir avec ses idées qui tentent, de façon parfois plus ou moins dissimulée, ou parce que il faudrait faire face aux coûts, aux frais, de manutention des lieux, où est pratiquée la médiumnité, les centres, les maisons, ou les salles spirites, de se faire payer, pour le soutien et le réconfort, issu de l’accompagnement médiumnique des nécessiteux.
Comme il est dit plus haut, toute pratique collective du spiritisme nécessite des moyens, et ceux-ci peuvent être financièrement chers, lourds, particulièrement dans une société où tout se paye en argent. Mais il est fondamental de trouver des moyens en faisant des adhésions au moyen du versement d’une cotisation, ou encore, ce qui est autorisé par la loi, au moyen des dons manuels. Rien de plus normal et naturel que d’informer, expliquer, en toute transparence et en rendant compte régulièrement de ces entrées d’argent, aux adhérents éventuels et au public.
C’est cette façon de procéder, d’agir, de gérer, honnêtement, qui peut éviter les inconvénients, de ce qu’on appelle, l’opacité, par manque de tenir, par écrit, des comptes clairs, le manque de justificatifs valables, et qui pourrait donner l’impression que l’on est incapable soit, d’avoir une gestion saine, soit, que l’on pourrait tirer un profit personnel, masqué.
La charité, ne veut pas dire, l’incapacité, voire l’incompétence, cette vertu exige les plus grands scrupules, et la pratique de la médiumnité, selon l’éthique spirite, ne permet point de défaillance, ni un quelconque « laisser aller » dans la gestion, ni dans un manque de rigueur dans l’observation de la bonté et de la charité au centre spirite.
Comment vouloir, et pouvoir guérir, si par nos pratiques, celles-ci serait mises en cause par de telles défaillances morales et éthiques.
Pour conclure je cite, une fois encore, l’Evangile Selon le Spiritisme, où à la page 356-10 il est dit : « La médiumnité est une chose sainte qui doit être pratiquée saintement, religieusement. S’il est un genre de médiumnité qui requière cette condition d’une manière encore plus absolue, c’est la médiumnité guérisseuse. Le médecin donne le fruit de ses études, qu’il a faites au prix de sacrifices souvent pénibles ; le magnétiseur donne son propre fluide, souvent même sa santé : ils peuvent y mettre un prix ; le médium guérisseur transmet le fluide salutaire des bons Esprits ; il n’a pas le droit de le vendre. Jésus et les apôtres, quoique pauvres, ne faisaient point payer les guérisons qu’ils opéraient.
Que celui donc, qui n’a pas de quoi vivre cherche des ressources ailleurs que dans la médiumnité ; qu’il n’y consacre, s’il le faut, que le temps dont il peut disposer matériellement. Les Esprits lui tiendront compte de son dévouement et de ses sacrifices, tandis qu’ils se retirent de ceux qui espèrent s’en faire un marchepied. »
C’est clair, c’est net et sans bavures !
Bibliographie
Allan Kardec, « L’Evangile Selon le Spiritisme », chap. 26, page 352, 356 et 357. Editions Philman de mars 2008, conforme à la troisième édition de 1865, revue, corrigée et modifiée par Allan Kardec.