Au sujet des obsessions.

Introduction.

 

En tant que spirites nous savons que les obsessions peuvent se produire, dans certaines circonstances, entre personnes, entre celles-ci est des Esprits, et vice-versa et entre les Esprits eux-mêmes. Or, ces influences peuvent présenter des caractères divers qu’il est nécessaire de distinguer, et qui résultent du degré de la contrainte et de la nature des effets qu’elle produit. Le mot obsession est, en quelque sorte, un terme générique par lequel on désigne le genre de phénomène dont les principales variétés sont : l’obsession simple, la fascination et la subjugation. (Le « Livre des Médiums », rubriques 237 à 254, Allan Kardec traite des divers types d’obsession.)

° L’obsession simple, à lieu quand un Esprit malfaisant s’impose à un médium, s’immisce malgré celui-ci dans les communications qu’il reçoit, l’empêche de communiquer avec d’autres Esprits et se substitue à ceux que l’on évoque… « On peut ranger dans cette catégorie les cas d’obsession physique, c’est-à-dire celle qui consiste dans les manifestations bruyantes et obstinées de certains Esprits qui font entendre spontanément des coups ou autres bruits. Nous renvoyons pour ce phénomène au chapitre des Manifestations physiques spontanées.

° La fascination, a des conséquences beaucoup plus graves. C’est une illusion produite par l’action directe de l’Esprit sur la pensée du médium, et qui paralyse en quelque sorte son jugement à l’égard des communications. Le médium fasciné ne croit pas être trompé ; l’Esprit a l’art de lui inspirer une confiance aveugle qui l’empêche de voir la supercherie et de comprendre l’absurdité de ce qu’il écrit, (ou de ce qu’il dit) alors même qu’elle saute aux yeux de tout le monde ; l’illusion peut aller même jusque à lui faire voir du sublime dans le langage le plus ridicule.

Nous avons dit que les suites de la fascination sont plus graves ; en effet, à la faveur de cette illusion qui en est la conséquence, l’Esprit conduit celui qu’il est parvenu à maîtriser comme il le ferait d’un aveugle, et peut lui faire accepter les doctrines les plus bizarres, les théories les plus fausses comme étant l’unique expression de la vérité ; bien plus, il peut l’exciter à des démarches ridicules, compromettantes et même dangereuses. On comprend facilement toute la différence qui existe entre l’obsession simple et la fascination.

° La subjugation, est une étreinte qui paralyse la volonté de celui qui la subit, et le fait agir malgré lui. Il est, en un mot, sous un véritable joug. La subjugation peut être morale ou corporelle, (les deux en même temps (1). Dans les deux cas, le subjugué est sollicité à prendre des déterminations souvent absurdes et compromettantes que, par une sorte d’illusion, il croît sensées : c’est une sorte de fascination.

Dans le second cas, l’Esprit agit sur les organes matériels, et provoque des mouvements involontaires. Elle se traduit chez le médium écrivain par un besoin incessant d’écrire, même dans les moments les plus inopportuns. Nous en avons vu qui, à défaut de plume et de crayon, faisaient le simulacre d’écrire avec le doigt, partout où ils se trouvaient, même dans les rues, sur les portes et les murailles.

La subjugation corporelle va quelquefois plus loin ; elle peut pousser aux actes les plus ridicules. Nous avons connu un homme qui n’était ni jeune ni beau, sous l’empire d’une obsession de cette nature, se trouver contraint, par une force irrésistible, de se mettre à genoux devant une jeune fille sur laquelle il n’avait aucune vue, et la demandant en mariage.

A d’autres fois, il sentait sur le dos et les jarrets une pression énergique qui le forçait, malgré la volonté qu’il y opposait, à se mettre à genoux et à baiser la terre dans les endroits publics et en présence de la foule. Cet homme passait pour fou parmi ses connaissances ; mais nous nous sommes convaincus qu’il n’était pas du tout, car il avait la pleine conscience du ridicule de ce qu’il faisait contre son gré, et en souffrait horriblement.

On donnait jadis le nom de possession à l’emprise exercé par des mauvais Esprits, lorsque leur influence allait jusque a l’aberration des facultés. La possession serait, pour nous, synonyme de la subjugation. Si nous n’adoptons pas ce terme, c’est par deux motifs : le premier, qu’il implique la croyance à des êtres créés pour le mal et perpétuellement voués au mal, tandis qu’il n’y a que des êtres plus ou moins imparfaits, qui tous peuvent s’améliorer.

Le second, implique également l’idée de prise de possession du corps par un Esprit étranger, d’une sorte de cohabitation, tandis qu’il n’y a que contrainte. Le mot subjugation rend parfaitement la pensée. Ainsi, pour nous, il n’y a pas de possédés, dans le sens vulgaire du mot, il n’y a que des obsédés, des subjugués et des fascinés.

° Les causes de l’obsession, comme il a été dit, est un des plus grands écueils de la médiumnité ; c’est aussi un des plus fréquents ; aussi ne saurait-on apporter trop de soins à la combattre, car, outre les inconvénients personnels qui peuvent en résulter, c’est un obstacle absolu à la bonté et à la véracité des communications.

L’obsession, à quelque degré qu’elle soit, étant toujours l’effet d’une contrainte, et cette contrainte ne pouvant jamais être exercée par un bon Esprit, il en résulte que toute communication donnée par un médium obsédé est d’origine suspecte et ne mérite aucune confiance. Si, parfois, il s’y trouve du bon, il faut le prendre et rejeter tout ce qui est simplement douteux.

 

On reconnaît l’obsession, aux caractères suivants :

1. Persistance d’un Esprit à se communiquer bon gré mal gré, par écriture, l’audition, la typtologie, etc., en s’opposant à ce que d’autres Esprits puissent le faire.

2. L’illusion qui, nonobstant l’intelligence du médium, l’empêche de reconnaître la fausseté et le ridicule des communications qu’il reçoit.

3. Croyance à l’infaillibilité et à l’identité absolue des Esprits qui se communiquent, et qui, sous des noms respectables et vénérés, disent des choses fausses ou absurdes.

4. Confiance du médium dans les éloges que lui donnent les Esprits qui se communiquent à lui.

5. Disposition à s’éloigner des personnes qui peuvent donner d’utiles avis.

6. Prise en mauvaise part de la critique au sujet des communications que l’on reçoit.

7. Besoin incessant et inopportun d’écrire.

8. Contrainte physique quelconque dominant la volonté, et forçant d’agir ou de parler malgré soi.

9. Bruits et bouleversements persistants, autour de soi, et dont on est la cause ou l’objet.

 

En conclusion.

 

Toutes ces informations et éclaircissements, nous sont vraiment aussi utiles que nécessaires, afin de mettre sous protection et permettre à chacun, médium ostensible ou pas, de mieux se défendre face aux Esprits farceurs et autres dangereux, qui cherchent à mettre en échec tous nos efforts en vue du progrès moral et spirituel, et compris intellectuel, rendant les personnes d’avantage vulnérables dans le but de faire quelles abandonnent la pratique d’une médiumnité saine, inspirée par l’éthique spirite.

 

 


 

 

Bibliographie

 

Allan Kardec, « Le Livre des Médiums », chapitre 23, Pages 304, 305, 306, 307, 308 et 309.

(1) Le soulignement est de notre responsabilité.