Allergies et crises d’asthme – 2.

Symptômes de la conjonctivite allergique.

 

° Souvent associée à la rhinite (on parle de rhino-conjonctivite), la conjonctivite allergique se traduit par :

° Des picotements et démangeaisons des deux yeux simultanément,

° Un larmoiement intense,

° Une sensation d’irritation allant de la simple gêne à la brûlure,

° Des yeux rouges,

° Des paupières gonflées, parfois collées le matin au réveil.

 

Symptômes de l’asthme allergique.

 

° L’inflammation allergique peut aussi concerner les bronches.

Elle se manifeste par :

° Une toux sèche, irritative, en quinte,

° Un essoufflement après un effort,

° Des difficultés à respirer,

° Une respiration sifflante,

° Une sensation d’étouffement ou poids sur la poitrine.

 

Les causes et le diagnostic des allergies respiratoires.

 

° La rhinite allergique ne doit pas être confondue avec un rhume viral ou bactérien. Le médecin détectera l’éventuelle origine allergique.

° Les éventuels antécédents personnels ou familiaux et les circonstances dans lesquelles survient la rhinite allergique sont des éléments importants pour le diagnostic.

° Lorsque l’origine allergique est suspectée, des tests réalisés par un allergologue permettent d’identifier le ou les allergènes en cause. Un bilan allergologique peut également être proposé pour repérer un terrain allergique chez un patient asthmatique.

 

Les différents types d’allergènes.

 

° Les allergènes sont très nombreux et variés. Ceux impliqués dans les allergies respiratoires sont le plus souvent transportés par voie aérienne et inhalés : on parle alors de pneumo-allergènes. Ils sont présents à domicile, au travail ou à l’extérieur.

° Les acariens : des animaux microscopiques et invisibles à l’œil nu aiment la chaleur (25°C) et l’humidité (75%). On les trouve principalement dans la literie, les rideaux, les tapis et moquettes, les fauteuils et canapés, les pluches… Ils sont présents toute l’année, et un pic au printemps et à l’automne.

° Les moisissures : des champignons microscopiques se développent principalement dans des endroits humides, mal ventilés et entre 10° et 30° C. Ce sont les spores expulsés dans l’air qui sont allergènes. On les trouve principalement dans les cuisines et salles de bains, mais aussi dans les aliments, les plantes d’intérieur… Elles sont présentes toute l’année, avec un pic entre mai et octobre.

° Les phanères d’animaux (poils et plumes) : les animaux le plus souvent en cause sont les chats et les chiens, ainsi que les nouveaux animaux de compagnie (lapin, hamster…).

° Les pollens : ces particules  sont libérées par les végétaux au moment de la floraison et transportées par le vent et les insectes. Parmi les plus allergisants figurent les graminées (blé…), les herbacés (ambroisie, armoise, plantain…) et les arbres (cyprès, bouleau…).

° Le latex naturel : il entre dans la fabrication de nombreux objets : matériel médical, gants chirurgicaux, jouets, chaussures, préservatifs…

° D’autres allergènes peuvent également être responsables de manifestations respiratoires allergiques :

° Allergènes d’origine alimentaire : œuf, poissons, lait, arachide, soja, céleri, kiwi, mollusques, fruits de mer…

° Venins d’hyménoptères : abeille, frelon, guêpe.

° Certains médicaments (antibiotiques…).

° Les allergies croisées sont une réaction à une substance donnée chez une personne déjà sensibilisée à une autre substance différente, mais apparentée. Les allergies croisées les plus fréquentes sont entre pollens (graminées et tomate…), entre acariens et aliments (crevettes, escargots), entre latex et aliments (avocat, banane, châtaigne, Kiwi, papaye), et entre latex et plante d’appartement (ficus benjamina).

 

Tests allergiques – Les tests d’identification.

 

Les tests permettent d’identifier le ou les allergènes en cause dans la réaction allergique. Trois tests existent, dont le plus courant est le Prick tests.

Le Prick tests ce sont des tests cutanés qui reposent sur la reproduction, à très petite échelle, de la réaction allergique de type « hypersensibilité immédiate ». Chez les enfants de moins de 3 ans, ils permettent de tester les aliments, les acariens, les poils de chat et de chien, les pollens de graminées, d’arbres et d’herbacées, et les moisissures.

° Le test consiste à déposer une goutte d’allergène sur la peau de l’avant-bras ou, plus rarement, du dos, puis à effectuer une petite piqûre au centre de la goutte pour faire pénétrer l’allergène dans le derme et provoquer la réaction allergique. Plusieurs allergènes suspects sont testés en même temps. Quelques jours avant la réalisation des tests, certains médicaments comme les antihistaminiques, susceptibles de modifier la réaction allergique, doivent être arrêtés.

° La lecture des résultats se fait après 15 à 20 minutes : une réaction d’hypersensibilité provoque une rougeur de la peau, un œdème et une démangeaison. L’intensité de la réaction est évaluée par comparaison avec celle introduite par une substance « témoin » qui provoque une réaction chez tous les individus. Un diamètre d’au moins 3mm ou supérieur de 50% à celui du témoin traduit un test positif pour l’allergène étudié, c’est-à-dire une sensibilisation à l’allergène.

° Après le test, il faut éviter de gratter les zones testées : la rougeur, le gonflement et les démangeaisons disparaissent rapidement.

 

Comment peut-on éviter les allergies respiratoires ?

 

° Commençons par identifier les circonstances déclenchant l’allergie : ménage, promenade au grand air, tonte de la pelouse, présence d’un animal domestique, aliments, prise de certains médicaments…

° Une fois le ou les allergènes connus, prendre des mesures pour les éviter et prévenir de déclenchement des crises (éviter les acariens en passant l’aspirateur tous les jours).

° Chez les patients asthmatiques, avoir toujours les médicaments à portée de main et penser à prendre une dose de bronchodilatateur avant d’être en contact avec une substance allergisante. Eviter toute exposition au tabac, qui aggrave la maladie.

° Chez les personnes souffrant de conjonctivites allergiques, ne jamais utiliser l’eau du robinet pour rincer lentilles ou étuis, hydrater les yeux lors de travail sur ordinateur.

 

Consulter un médecin en cas de :

 

° Persistance des symptômes de rhinite allergique au-delà de 5 jours.

° Prolongation des symptômes du rhume des foins en dehors de la période d’exposition aux pollens ou en cas d’apparition d’autres troubles évoquant un asthme.

° Obstruction nasale majeure. ° Altération de l’état général, difficultés respiratoires, oedèmes… ° Ainsi que chez les femmes enceintes et les personnes asthmatiques.

 

Gestes à faire en cas de crise.

 

> Installer la personne dans la position où elle se sent le mieux (il s’agit souvent de la position assise) avec, si possible, les bras posés sur une table et le buste penché en avant. Cette attitude permet de faciliter la respiration.

> L’aider à prendre immédiatement son médicament pour les crises, généralement un bronchodilatateur inhalé en spray ou aérosol doseur. Chez un enfant, il est souhaitable d’utiliser une chambre d’inhalation qui assure la bonne prise de toute la dose.

> Rassurer l’asthmatique et le faire respirer lentement et profondément.

> L’amélioration de l’état doit être rapide. Une deuxième dose de bronchodilatateur peut éventuellement être administrée. Mais si les symptômes de gêne persistent, il faut impérativement appeler un médecin.

 

Comment évaluer la sévérité de la crise ?

 

>< Crise légère ou modérée : les symptômes présents pendant une activité physique disparaissent au repos, le sommeil n’est pas perturbé et le traitement par bronchodilatateur apporte un soulagement rapide.

>< Crise sévère : la gêne respiratoire persiste au repos, ne disparaît pas ou s’aggrave après traitement par bronchodilatateur, et la personne a du mal à faire une phrase complète sans reprendre sa respiration.

>< Crise très sévère : elle persiste pendant plus des 10 minutes. L’essoufflement s’aggrave. La personne transpire, ses lèvres sont bleues. Des signes d’épuisement apparaissent, et le malade ne peut plus parler ni bouger.

>< Attention : en l’absence d’amélioration ou si la crise est grave, alerter immédiatement les secours – SAMU : 15, ou pompiers : 18. Dans ce dernier cas ou situation n’attendez pas, appelez au plus vite.

 

Des gestes à faire…

 

° Garder son calme et rassurer la personne : l’angoisse peut aggraver la crise.

° Ne pas hésiter à appeler le médecin au moindre doute.

° L’asthmatique doit toujours suivre régulièrement le traitement prescrit et doit toujours avoir ses médicaments à portée de main.

 

… et ceux à ne pas faire.

 

° Allonger la personne qui fait une crise d’asthme.

° Attendre plus de 10 minutes pour appeler les secours d’urgence si le traitement n’est pas efficace.

 

N’oublions pas que l’asthme est une maladie responsable pour 1000 morts chaque année en France.

 


Ndlr : Cet article fut réalisé à partir des instructions de « Info Santé » N° 370 et N° 383.