L’enfer chrétien imite l’enfer païen
Alors, comment se fait-il que des Esprits interrogés sur leur situation aient répondu qu’ils souffraient les tortures de l’enfer ou du purgatoire ?
C’est tout l’objet de la question 1014, Livre des Esprits. Il a été répondu:
« Quand ils sont inférieurs, et pas complètement dématérialisés, ils conservent une partie de leurs idées terrestres, et ils rendent leurs impressions par les termes qui leur sont familiers.
Ils se trouvent dans un milieu qui ne leur permet qu’à demi de sonder l’avenir, c’est ce qui est cause que souvent des Esprits errants, ou nouvellement dégagés, parleront comme ils l’auraient fait de leur vivant.
Enfer peut se traduire par une vie d’épreuve extrêmement pénible, avec l’incertitude d’une meilleure ; purgatoire, une vie aussi d’épreuve, mais avec conscience d’un avenir meilleur. Lorsque tu éprouves une grande douleur, ne dis-tu pas toi-même que tu souffres comme un damné ? Ce ne sont que des mots, et toujours au figuré. »
Puis Allan Kardec complète le sujet avec la question 1015.
Que doit-on entendre par une âme en peine ?
« Une âme errante et souffrante, incertaine de son avenir, et à laquelle vous pouvez procurer un soulagement que souvent elle sollicite en venant se communiquer à vous. »
Alors, l’enfer, le diable, tout ça, c’est juste des inventions tardives pour faire peur ?
C’est dans son livre Après la Mort que Léon Denis résume parfaitement la réponse:« La théorie des démons et de l’enfer éternel ne peut plus être invoquée par aucun homme sensé. Satan n’est qu’un mythe. Nulle créature n’est vouée éternellement au mal. »
Comment se fait-il qu’avec le temps, on n’ait pas pu rétablir encore la vérité ?
Pour répondre, redonnons la parole à Léon Denis qui, dans Christianisme et Spiritisme écrivait: «Il est vrai que notre époque sceptique et railleuse ne croit plus guère au diable, mais les prêtres n’en continuent pas moins à enseigner son existence et celle de l’enfer. De temps à autre, on peut entendre, du haut de la chaire, se dérouler la description des châtiments réservés aux damnés ou celle des méfaits de Satan.»
Et, après avoir retranscrit les mots terrifiants d’un prêtre, lors du carême de 1907 sur Paris, il ajoute : «Ainsi l’Église s’enfonce dans les doctrines du passé. Elle continue à proscrire la science et la connaissance, à introduire le démon en toutes choses, jusque dans le domaine, de la psychologie moderne. Elle menace des flammes éternelles tout homme cherchant à s’affranchir d’un credo que sa raison et sa conscience repoussent. Entre ses mains, l’Évangile de l’amour est devenu un instrument d’épouvante. »