Dans la Table de la Loi ou les Dix commandements, de « l’Evangile Selon le Spiritisme » l’alinéa 5 il est écrit : « Vous ne tuerez Point ! ».
C’est sans doute, parmi les enseignements, depuis Moïse, l’un des plus controversé. Et sa confirmation, par Jésus, disant « je ne suis venu détruire la Loi, mais la confirmer » ne la pas rendu moins controversé, et ça n’a pas empêché les Hommes de tuer.
Bien sûr, l’humanité est devenue plus sereine, plus respectueuse, par rapport à la vie d’autrui. Ses lois civiles s’en sont d’avantage pacifiées dans bien des pays. Mais mettre un terme à la vie de quelqu’un, le tuer, par crime pratiqué, fait partie de l’arsenal répressif de nombreux pays.
L’Homme tue, au nom de la patrie, au nom de sa défense et de sa sécurité. Il tue par intérêt, que celui-ci soit individuel ou collectif. Ce geste, reste l’exemple le plus, hideux, horrible, de même que le signe malheureux de sa brutalité, et de son arriération, sans doute en tant que marque reçue du temps de la barbarie, où il devait se battre contre certaines formes de vie, animales, qu’il voulait posséder pour se nourrir.
Des millénaires se sont éculés, sa capacité de production de moyens alimentaires, ne lui imposent plus de telles pratiques, mais la brutalité alors acquise perdure et s’exprime dans de nombreuses situations. Et, au nom de quel but suprême prend-il ce droit ? Pourquoi n’arrive-t-il à surpasser de telles pratiques ?
Eliminer, l’obstacle devant lequel il se trouve, où qu’il doit affronter, est certainement ce qui lui parle le plus fortement, au point d’oublier le devoir qu’il a de respecter et d’aider la vie, toutes les formes de vie et la vie humaine plus encore.
Sur ce sujet, nous allons transcrire ce que disent les Esprits et développe Allan Kardec dans l’Evangile Selon le Spiritisme, sur la question duel un temps très en vogue. Lorsque la charité adviendra la règle de conduite des hommes, ceux-ci mettront en équation et leurs actes et leurs paroles, avec cette parabole : « Ne faites pas à autrui, ce que vous ne voudriez que l’on vous fasse. » Seulement, alors, toutes les dissensions disparaîtront, et avec celles-ci les duels, les guerres, qui ne sont rien d’autre que des duels entre peuples.
Le duel, c’est la mise à mort, c’est-à-dire la destruction de la vie d’autrui, avec lequel on est en désaccord et voulons lui déclarer la guerre. Le duel pratiqué dans le passé de notre société, n’est plus exercé, en effet. Mais des duels sont toujours en cours de nos jours, tous les jours on tue, on enlève la vie de notre semblable.
Cependant, nous savons bien, qu’il ne faut pas tuer, ni rentrer en duel avec qui que ce soit. Malheureusement, il est devenu courant, coutumier, de parler de crime, d’attaques, par la pratique d’un acte qui n’est ni sera jamais un droit. Que le crime soit pratiqué au nom d’une idéologie, de la patrie, de la sécurité civile, ou même au nom de Dieu, il sera toujours un crime. Et, celui-ci, aura toujours des conséquences, dont aura à répondre celui qui l’a pratiqué.
Il n’y a pas et, il n’en aura jamais, exemption, pour un crime pratiqué où qu’il soit. Selon le diton : « Selon ce que tu feras, tu recevras de même, en retour ! » La loi est la même pour tous, non pas la loi des Hommes, mais la loi naturelle, celle qui commande le respect de la vie, son soutien et protection, et ne jamais donner la mort.
Nous sommes des êtres immortels, et aucune loi ne donne à l’Homme le droit de tuer, de blesser, ni de maltraiter la vie. Nous avons atteint un niveau de réflexion et de conscience capable de se hisser au respect, au soutien et à la protection de, toutes les formes de vie existantes dans la nature terrestre. Ce que nous ne pouvons plus ignorer, ni faire un haussement d’épaules, comme si de rien n’était.
Ce qui est vrai c’est que nous fermons assidûment les yeux et nous plions à des décisions, que parce qu’elles sont prises au nom des peuples, de l’intérêt suprême de la nation, ou de l’intérêt public, elles ne sont rien d’autre que des impositions tendant à favoriser les intérêts égoïstes et sans limite de minorités dominantes. Les guerres en cours, dans les plus diverses parties du monde, ne sont autre chose que des luttes générées par ces intérêts. C’est, donc, en leur nom que les guerres existent, malgré le camouflage qui en est fait.
Sur ce point, disons que la société humaine, se montre barbare, traînant des restes de comportements venant d’autres époques, où on ne connaissait que la loi du plus fort, celui capable d’imposer à d’autres sa propre loi, c’est cette situation et cet état de conscience qui sont appelés à changer. La véritable paix, celle vraiment authentique, généralisée aux peuples et aux individus qui les composent, passe par le respect de la vie et de là l’exercice du comportement « tu ne tueras point ! », ni laisseras attenter à la vie en tuant.
Les guerres actuelles, sont la démonstration la plus frappante du niveau, de civilisation, de culture, dans le sens du respect fondamental de la vie humaine, encore loin de la solidarité et de la fraternité, inconditionnelles, sous lesquelles nous devrions pouvoir coexister et passer notre existence terrestre en route vers la spiritualité.
Allan Kardec, dans son livre « L’Evangile Selon le Spiritisme », sur la question du duel, écrit : «… Un signe caractéristique des mœurs du temps et des peuples est dans l’usage du port habituel, ostensible ou caché, des armes offensives et défensives ; l’abolition de cet usage témoigne de l’adoucissement des mœurs, et il est curieux d’en suivre la gradation depuis l’époque où les chevaliers ne chevauchaient jamais que bardés de fer et armés de la lance, jusqu’au port d’une simple épée, devenue plutôt une parure et un accessoire du blason qu’une arme agressive.
Un autre trait de mœurs, c’est que jadis les combats singuliers avaient lieu en pleine rue, devant la foule qui s’écartait pour laisser le champ libre, et qu’aujourd’hui on se cache ; aujourd’hui la mort d’un homme est un événement, on s’en émeut ; jadis on n’y faisait attention. Le Spiritisme emportera ces derniers vestiges de la barbarie, en inculquant aux hommes l’esprit de charité et de fraternité. » (1)
Actualité et moralité.
Très facilement, aujourd’hui, les armes transitent sur tous les continents. Non seulement les armes légères, de chasse, de défense individuelle, mais de plus en plus puissantes. Nous ne parlons pas des armes de guerre, aussi bien technologiques que chimiques. Cette facilité de transit signifie que des grands intérêts financiers président une telle situation, depuis les Etats jusqu’aux grandes sociétés fabricants des plus divers types d’armement.
C’est, en effet, ici qui se présente la barbarie, sans encombre, sans aucune question de conscience, sans honte, l’essentiel pour ces gens-là ce sont les affaires grasses, les grandes quantités de capital que cette production concentre et les énormes intérêts quelle produit. Sociétés, réseaux de négociants en armes, représentants publics et de l’Etat, parcourent les divers continents librement, au nom de l’intérêt national, en réalité pour la défense des entreprises de l’industrie d’armement. Les Etats n’existent que pour favoriser de tels intérêts sans moralité, sans scrupules, ils se comportent comme des vendeurs et responsables du crime par la mort.
Tous les jours les moyens de communication sociale, nous donnent des nouvelles sur un pays ou un autre où l’on tue, où l’autorité policière, dans un certain nombre de cas tue par racisme, et dans cette bagarre, elle-même y trouve la mort. La lutte contre le banditisme est légitime, mais cette légitimité est vraiment pourrie par cette attitude liberticide et sociale avec laquelle on arme facilement la société. Les Etats Unis de l’Amérique du Nord sont l’exemple frappant de ce que nous avançons, mais ils ne sont pas seuls, d’autant que les législations sont permissives, dans tous les pays, et ce ne sont pas les quelques mesures constitutionnelles prises afin de limiter cette situation qui constituent un empêchement à l’acquisition et la limitation des armes.
En réalité, on se comporte sans aucune exigence morale, on agite passivement la main gauche, alors que la droite ne cesse de menacer et mettre en danger la vie d’autrui. « Que votre main gauche ne sache ce que fait votre main droite » (2) c’est un exemple frappant de cette réalité et de l’hypocrisie sociale, où nous vivons. Nombreux parmi ces comportements n’ont d’autre but, sinon, la soumission, l’exploitation, l’imposition, au règne du plus fort et le mieux armé. De là cette course aux armements efficaces et sophistiqués. La concurrence aux armements, entre entreprises, entre Etats, aussi bien au niveau national que mondial, ce qui ne représente rien d’autre que l’un des visages de cet état de choses lamentable.
En conclusion.
Jusqu’à quand nous vivrons une telle situation, cet état de choses, face à laquelle nous nous trouvons dépourvus et sans solution. Sûrement autant que perdurera la force sur la moralité et tant que les Hommes n’auront élevé leur moralisation et à partir de là auront atteint un plus grand respect de leur semblable, de sa vie et de la paix sociale.
Seulement, alors, nous pourrons changer de cap, aussi bien social qu’économique, changer les affaires et leur mettre un terme. Enterrer l’égoïsme, l’abus de tous ordres. Sourire au lieu de se mettre en colère, de vexer, il faut traiter les autres comme nos égaux, nos semblables, avec d’avantage d’intimité et de fraternité. Rien d’autre ne commande la vertu et les comportements de civilité et de socialisation de l’Homme.
Nous, spirites, avec notre conception de la vie, de son immortalité, guidés par la Loi de Cause et Effet, qui nous enseigne que « Selon ce que tu auras fait pour les autres, il en sera ainsi fait pour toi. » Ou encore : « Celui qui tue par l’épée, par l’épée périra », nous aurons à mettre en pratique un enseignement moral et philosophique de façon systématisée tout en appuyant sur la question, sans aucune contrainte, de relève du droit à la vie, à la paix et à l’amour de notre semblable. Un autre devenir, des nouveaux temps, exige notre intervention et collaboration en vue d’un monde meilleur où le mot tuer, disparaîtra dans les poubelles du passé !
Bibliographie
(1 et 2) « L’Evangile Selon le Spiritisme » d’Allan Kardec, page. 196, alinéa 16, Remarque, et page 198, alinéa 3.