Vision spirite de Pâques.

Introduction.

 

Le mot Pâques vient du latin « pascha ». Pâques est une des plus importantes fêtes du monde chrétien. Elle est en rapport avec la commémoration de la résurrection de Jésus. La résurrection signifie retour de la mort à la vie. Réapparition, revenir à la vie, ce phénomène se produit en permanence à chaque naissance. Par d’autres mots nous devrions pouvoir l’entendre en tant que réincarnation c’est-à-dire le retour de l’Esprit immortel à une nouvelle vie.

Pâque, ou Passage, symbolise pour le peuple hébreu, sa libération de l’esclavage qu’il a subi des siècles durant, en Egypte.

Les églises chrétiennes, parlent du jour où le corps « scientifiquement mortel » reviendrait à la vie. Ceci est tout simplement une erreur, une aberration, surtout que nous savons que le corps, ayant servi de vêtement à l’Esprit, est soumis à la mort, puis a la dégradation totale, molécule à molécule, pour se résorber jusqu’à disparaître sous terre ou par l’évaporation liquide et l’assèchement.

Si Jésus, après la mort dans la croix, est apparu à Marie-Madeleine et à ses disciples, ceci ne peut être expliqué que par un autre phénomène. La visibilité de Jésus, alors, ne fut possible que parce qu’il était, comme tous les autres hommes, équipé d’un autre corps indestructible, qui est le périsprit ou corps spirituel, dont parlait déjà en son temps, l’apôtre Paul. Le périsprit est un corps fluidique qui selon les circonstances peut se condenser ou matérialiser et donc devenir visible et palpable. C’est ainsi que par ce phénomène, bien connu et compris de la science, les êtres invisibles peuvent se montrer et être vus.

Conscient de l’histoire et de ce qui s’est passé avec Jésus, le spiritisme ne célèbre pas Pâques, mais respecte les manifestations des églises et ne défend pas à ses adeptes de manifester leur religiosité à cette occasion, si tant est qu’ils l’entendent ainsi. Ce qui est fondamental, pour les spirites, c’est la doctrine de pardon et d’amour manifestée par Jésus en son temps. Le miracle, n’a en lui aucune raison d’être.

Le symbolisme de Pâques, n’est en lui-même rien d’autre que la libération, de l’ignorance, des souillures morales et humaines, qui doit être mise à profit, par la connaissance et de l’acquisition d’un comportement éthique, moral et spirituel. Disons que cette symbolique peut encore s’étendre au fait que le difficile passage de la mer rouge, en son temps, par le peuple juif, représente toutes les difficultés de la transformation et du cheminement vers le perfectionnement des hommes.

Ce qui est sûr, dans l’exemple de Jésus, c’est que la mort peut être donnée ou peut arriver, mais en fin de compte, jamais on ne pourra tuer les grandes idées de rénovation, ni les grands exemples de pardon et d’amour envers notre prochain, comme ce fut l’exemple de Jésus. Sa mort, et sa résurrection, ont changé et renforcé l’idée sur notre existence et valorisé la vie. En ce sens la commémoration de la Pâque reprend la victoire de la vie sur la mort et sa continuité ou immortalité par de là la tombe. La vie se définissant comme un acte d’amour et celui-ci n’a sa raison d’être que par la vie. Voilà ce que Jésus nous a appris.

 

Au-delà du symbole.

 

On disait plus haut que Pâques était le symbole de transformation morale, de sublimation, et l’Esprit Emmanuel dans un de ses messages dit qu’elle vaut pour « réparation », « restauration », en un mot pour le « salut » de chacun. Il poursuit disant que le salut est le synonyme de libération et de compromis dans la régularisation de nos dettes. Et encore, dit-il, hors la pratique concrète de l’amour (la charité) envers les autres, nous ne nous sauverons de rien, d’aucune complication, créée par nous-mêmes, au moyen de luttes et de bagarres, entraînant l’exploitation, avec ses déséquilibres et ses frustrations qui restent la cause d’un nombre incalculable de problèmes qui sont à la source de notre malheur. Notre passé étant ce qu’il fut, il ne pouvait nous diriger ailleurs qu’au présent qui est le nôtre.

La Pâque peut en effet représenter ce moment où nous pouvons réfléchir et percevoir intimement où nous en sommes et quelles attitudes prendre pour nous rénover.

La transformation de l’homme vieux en un homme nouveau. Un homme capable de se remettre en cause et de prendre des décisions en faveur de son amélioration, préparant ainsi les fondements sérieux de son salut. Cet Homme ayant vécu dans l’égoïsme, l’orgueil, la vanité, les pré-concepts, couvert d’ignorance et n’ayant pas observé ni respecté les Lois Morales, fera surgir l’Homme rénové du futur, renforcé et revitalisé par l’influx des paroles et des exemples de vie du Christ.

Nous vivons, actuellement, dans une société qui oublie les bonnes manières, les postures morales et la dignité de l’individu, au milieu des technologies en tout genre qui nous absorbent et empêchent de réaliser que nous ne sommes point des objets mais hautement plus que cela. L’Homme est un Être moral, un Esprit immortel, créé pour progresser et se raffiner, par la connaissance et la moralisation. C’est le rôle de la réincarnation de permettre cela.

L’Homme actuel, malgré le retard pris, n’en reste pas moins un agent de la paix, de sa propre paix, s’engageant à améliorer son habitat en solidarité et fraternité avec ses semblables de tous les continents. Il doit être un serviteur du Bien, un soldat s’engageant contre l’indifférence et l’insensibilité, un lutteur de la justice sociale contre les tyrannies économiques, politiques et même militaires, qui sont un frein au progrès moral et spirituel.

C’est cette situation aberrante qui est en train de provoquer l’apparition de nouveaux fanatismes, de pré-concepts, de superstitions, et la formation de bandes révisionnistes portées vers un radicalisme moyenâgeux et barbare. C’est l’irrationnel, le sombre et destructeur pouvoir de l’ignorance, contre la lucidité, la sagesse et, toutes les conquêtes de notre civilisation.

Les spirites doivent comprendre en toute clarté la situation qu’ils vivent, et ne pas oublier le message de Jésus et la signification de Pâques selon la vision spirite. Ils peuvent et doivent vivre cette commémoration avec joie, et le sens de la charité qui ne sont autres que la charité, le pardon, et l’amour de l’autre. La perspective de l’Homme, Esprit immortel et se réincarnant, est créative d’espérance et de réfection permanente de nos vécus et de nos destinées.

Si Pâques est porteuse d’espérance, synonyme de changements utiles à la personne humaine et à la société c’est bien dans le cadre de la liberté réciproque, de l’égalité des chances, et de la fraternité universelle. Entre les Hommes et (Esprits incarnés) et les Êtres d’outre-tombe, (Esprits désincarnés) il y a réciprocité et une destinée commune. Et, si la commémoration et la réflexion de Pâques, nous sert à en prendre conscience, c’est alors un pas décisif dans l’infini de notre parcours sous le signe du progrès.

 

 


 

 

Bibliographie

 

1 – Texte écrit par Amilcar Filho, publié sur internet.