Le principe spirituel dort dans le minerai, balbutie dans le végétal, s’active dans l’animal et agit dans l’homme, donc, il est partout et dans toute chose.
La Genèse
L’existence du principe spirituel est un fait qui, n’a pour ainsi dire, pas plus besoin de démonstration que le principe matériel ; c’est en quelque sorte une vérité axiomatique : il s’affirme par ses effets, comme la matière par ceux qui lui sont propres » (Allan Kardec dans « La Genèse », chap. 11, pt. 1.)
Selon le principe : «Tout effet ayant une cause, tout effet intelligent doit avoir une cause intelligente, » il n’est personne qui ne fasse la différence entre le mouvement mécanique d’une cloche agitée par le vent, et le mouvement de cette même cloche destiné à donner un signal, un avertissement, attestant par cela même une pensée, une intention. Or, comme il ne peut venir à l’idée de personne d’attribuer la pensée à la matière de la cloche, on en conclut qu’elle est mue par une intelligence à laquelle elle sert d’instrument pour se manifester.
Pour la même raison, personne n’a l’idée d’attribuer la pensée au corps d’un homme mort. Si l’homme vivant pense, c’est donc qu’il y a en lui quelque chose qui n’y est plus quand il est mort. La différence qui existe entre lui et la cloche, c’est que l’intelligence qui fait mouvoir celle-ci est en dehors d’elle, tandis que celle qui fait agir l’homme est un lui-même.
Le principe spirituel est le corollaire de l’existence de Dieu ; sans ce principe, Dieu n’aurait pas de raison d’être, car on ne pourrait pas plus concevoir la souveraine intelligence régnant pendant l’éternité sur la seule matière brute, qu’un monarque terrestre ne régnant durant toute sa vie que sur des pierres. Comme on ne peut admettre Dieu sans les attributs essentiels de la Divinité ; la justice et la bonté, ces qualités seraient inutiles si elles ne devaient s’exercer que sur la matière.
D’un autre côté, on ne pourrait concevoir un Dieu souverainement juste et bon, créant des êtres intelligents et sensibles, pour les vouer au néant après quelques jours de souffrances sans compensations, repaissant sa vue de cette succession indéfinie d’êtres qui naissent sans l’avoir demandé, pensent un instant pour ne connaître que la douleur, et s’éteignent à jamais après une existence éphémère.
Sans la survivance de l’être pensant, les souffrances de la vie seraient, de la part de Dieu, une cruauté sans but. Voilà pourquoi le matérialisme et l’athéisme sont les corollaires l’un de l’autre ; niant la cause, ils ne peuvent admettre l’effet ; niant l’effet, ils ne peuvent admettre la cause. Le matérialisme (même accouplé du mot scientifique, c’est nous qui le disons) est donc conséquent avec lui-même, s’il ne l’est pas avec la raison.
L’idée de la perpétuité de l’être spirituel est innée en l’homme ; elle est chez lui à l’état d’intuition et d’aspiration ; il comprend que là seulement est la compensation aux misères de la vie : c’est pourquoi il y a toujours eu et il y aura toujours plus de spiritualistes que de matérialistes, et plus de déistes que d’athées. A l’idée intuitive et à la puissance du raisonnement, le Spiritisme vient ajouter la sanction des faits, la preuve matérielle de l’existence de l’être spirituel, de sa survivance, de son immortalité et de son individualité ; il précise et définit ce que cette pensée avait de vague et d’abstrait. Il nous montre l’être intelligent agissant en dehors de la matière, soit après, pendant la vie du corps.
Le principe spirituel et le principe vital sont-ils une seule et même chose ?
Partant, comme toujours, de l’observation des faits, nous dirons que, si le principe vital était inséparable du principe intelligent, il y aurait quelque raison de les confondre ; mais puisqu’on voit des êtres qui vivent et qui ne pensent point, comme les plantes ; des corps humains être encore animés de la vie organique alors qu’il n’existe.
plus aucune manifestation de la pensée ; qu’il se produit dans l’être vivant des mouvements vitaux indépendants de tout acte de la volonté ; que pendant le sommeil la vie organique est dans toute son activité, tandis que la vie intellectuelle ne se manifeste par aucun signe extérieur, il y a lieu d’admettre que la vie organique réside dans un principe inhérent à la matière, indépendant de la vie spirituelle qui est inhérente à l’Esprit.
Dès lors que la matière a une vitalité indépendante de l’Esprit, et que l’Esprit a une vitalité indépendante de la matière, il demeure évident que cette double vitalité repose sur deux principes différents (Chapitre 10, n° 16 à 19).
Le principe spirituel aurait-il sa source dans l’élément cosmique universel ? Ne serait-il qu’une transformation, un mode d’existence de cet élément, comme la lumière, l’électricité, la chaleur etc. ?
S’il en était ainsi, le principe spirituel subirait les vicissitudes de la matière ; il s’étendrait para la désagrégation comme le principe vital ; l’être intelligent n’aurait qu’une existence momentanée comme le corps, et à la mort il rentrerait dans le néant, ou, ce qui reviendrait au même, dans le tout universel ; ce serait, en un mot, la sanction des doctrines matérialistes.
Les propriétés sui generis qu’on reconnaît au principe spirituel prouvent qu’il a son existence propre, indépendante, puisque, s’il avait son origine dans la matière, il n’aurait pas ces propriétés. Dès lors que l’intelligence et la pensée ne peuvent être des attributs de la matière, on arrive à cette conclusion, en remontant des effets aux causes, que l’élément matériel et l’élément spirituel individualisé constitue les êtres appelés Esprits, comme l’élément matériel individualisé constitue les différents corps de la nature, organiques et inorganiques. (*)
Bibliographie
Cet article fut composé, à partir de « La Genèse » d’Allan Kardec.