Nécessité de la Réincarnation (suite).

Centre Spirite Lumière et Amour. (1)

 

La Genèse selon le Spiritisme.

Incarnation des Esprits (suite). (2)

« 26. L’incarnation n’est donc point normalement une punition pour l’Esprit, comme quelques-uns l’ont pensé, mais une condition inhérente à l’infériorité de l’Esprit, et un moyen de progresser (Ciel et enfer, Chapitre 3, N°8 et suiv.).

A mesure que l’Esprit progresse moralement, il se dématérialise, c’est-à-dire que, se soustrayant à l’influence de la matière, il s’épure ; sa vie se spiritualise, ses facultés et ses perceptions s’étendent ; son bonheur est en raison du progrès accompli. Mais, comme il agit en vertu de son libre arbitre, il peut, par négligence ou mauvais vouloir, retarder son avancement ; il prolonge, par conséquent, la durée de ses incarnations matérielles qui deviennent alors pour lui une punition, puisque, par sa faute, il reste dans les rangs inférieurs, obligé de recommencer la même tâche. Il dépend donc de l’Esprit d’abréger, par son travail d’épuration sur lui-même, la durée de la période des incarnations.

27. Le progrès matériel d’un globe suit le progrès moral de ses habitants ; or, comme la création des mondes et des Esprits est incessante, que ceux-ci progressent plus ou moins rapidement en vertu de leur libre arbitre, il en résulte qu’il y a des mondes plus ou moins anciens, à différents degrés d’avancement physique et moral, où l’incarnation est plus ou moins matérielle, et où, par conséquent, le travail, pour les Esprits, est plus ou moins rude. A ce point de vue, la terre est un des moins avancés ; peuplée d’Esprits relativement inférieurs, la vie corporelle y est plus pénible que dans d’autres, comme il en est des plus arriérés, où elle est plus pénible encore que sur la terre, et pour laquelle la terre serait relativement un monde heureux.

28. Lorsque les Esprits ont acquis sur un monde la somme de progrès que comporte l’état de ce monde, ils le quittent pour s’incarner dans un autre plus avancé où ils acquièrent de nouvelles connaissances, et ainsi de suite jusqu’à ce que l’incarnation dans un corps matériel ne leur étant plus utile, ils vivent exclusivement  de la vie spirituelle, où ils progressent encore dans un autre sens et par d’autres moyens. Arrivés au point culminant du progrès, ils jouissent de la suprême félicité ; admis dans les conseils du Tout-Puissant, ils ont sa pensée, et deviennent ses messagers, ses ministres directs pour  le gouvernement des mondes, ayant sous leurs ordres les Esprits à différents degrés d’avancement.

Ainsi tous les Esprits, incarnés ou désincarnés, à quelque degré de la hiérarchie qu’ils appartiennent, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, ont leurs attributions dans le grand mécanisme de l’univers : tous sont utiles à l’ensemble, en même temps qu’ils sont utiles à eux-mêmes ; au moins avancés, comme à de simples manœuvres, incombe une tâche matérielle, d’abord inconsciente, puis graduellement intelligente. Partout l’activité dans le monde spirituel, nulle part l’inutile oisiveté.

La collectivité des Esprits est en quelque sorte l’âme de l’univers ; c’est l’élément spirituel qui agit en tout et partout, sous l’impulsion de la pensée divine. Sans cet élément, il n’y a que la matière inerte, sans but, sans intelligence, sans autre moteur que les forces matérielles qui laissent une foule de problèmes insolubles ; par l’action de l’élément spirituel individualisé, tout à un but, une raison d’être, tout s’explique ; voilà pourquoi sans la spiritualité, on se heurte à des difficultés insurmontables.

29. Lorsque la terre s’est trouvée dans des conditions climatériques propres à l’existence de l’espèce humaine, des Esprits humains s’y sont incarnés. D’où venaient-ils ? Que ces Esprits aient été créés à ce moment-là ; qu’ils soient venus tout formés de la terre, de l’espace ou d’autres mondes, leur présence depuis un temps limité est un fait, puisque avant eux il n’y avait que des animaux ; ils se sont revêtus de corps appropriés à leurs besoins spéciaux, à leurs aptitudes, et qui, physiologiquement, appartiennent à l’animalité, sous leur influence, et par l’exercice de leurs facultés, ces corps se sont modifiés et perfectionnés : voilà ce qui résulte de l’observation.

Laissons donc de côté la question d’origine, encore insoluble pour le moment ; prenons l’Esprit, non à son point de départ, mais à celui où, les premiers germes du libre arbitre et du sens moral se manifestant en lui, nous le voyons jouer son rôle humanitaire, sans nous inquiéter du milieu où il a passé sa période d’enfance, ou si l’on veut d’incubation. Malgré l’analogie de son enveloppe avec celle des animaux, aux facultés intellectuelles et morales qui le caractérisent, nous saurons le distinguer de ces derniers, comme sous le même vêtement de bure nous distinguons le rustre de l’homme policé.

30. Bien que les premiers qui sont venus dussent être peu avancés, en raison même de ce qu’ils devaient s’incarner dans des corps imparfaits, il devait y avoir entre eux des différences sensibles dans les caractères et les aptitudes. Les Esprits similaires se sont naturellement groupés par analogie et sympathie. La terre s’est ainsi trouvée peuplée de différences catégories d’Esprits, plus ou moins aptes ou rebelles au progrès. Les corps recevant l’empreinte du caractère de l’Esprit, et ces corps se procréant selon leur type respectif, il en est résulté différentes races, au physique comme au moral (n°11). Les Esprits similaires, continuant à s’incarner de préférence parmi leurs semblables, ont perpétué le caractère distinctif physique et moral des races et des peuples, qui ne se perd qu’à la longue par leur fusion et le progrès des Esprits (Revue spirite, juillet 1860, page 198 : Phrénologie et physiognomonie).

31. On peut comparer les Esprits qui sont venus peupler la terre à ces troupes d’émigrants, d’origines diverses, qui vont s’établir sur une terre vierge. Ils y trouvent le bois et la pierre pour faire leurs habitations, et chacun donne à la sienne un cachet différent, selon le degré de savoir et son génie particulier. Ils s’y groupent par analogie d’origines et de goûts ; ces groupes finissent par former des tribus, puis des peuples, ayant chacun ses mœurs et son caractère propres.

32. Le progrès n’a donc pas été uniforme dans toute l’espèce humaine ; les races les plus intelligentes ont naturellement devancé les autres, sans compter que des Esprits, nouvellement nés à la vie spirituelle, étant venus s’incarner sur la terre depuis les premiers arrivants, rendent la différence du progrès plus sensible. Il serait impossible, en effet, d’attribuer la même ancienneté de création aux sauvages qui se distinguent à peine des singes, qu’aux Chinois, et encore moins qu’aux européens civilisés.

Ces Esprits de sauvages, cependant, appartiennent aussi à l’humanité ; ils atteindront un jour le niveau de leurs ainés, mais ce ne sera certainement pas dans les corps de la même race physique, impropres à un certain développement intellectuel et moral. Quand l’instrument ne sera plus en rapport avec leur développement, ils émigreront de ce milieu pour s’incarner dans un degré supérieur, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’ils aient conquis tous les grades terrestres, après quoi ils quitteront la terre pour passer dans des mondes de plus en plus avancés (Revue spirite, avril 1862, page 97 : Perfectibilité de la race noire). » (3)

A suivre…

 


1. Article envoyé par le « CELA – Centre Spirite Lumière et Amour », en mai 2014, pour sa publication sur notre Page.
2. Extraits de : KARDEC, Allan (1999). La Genèse, les miracles et le prédictions, selon le Spiritisme. Lyon, Les Editions Philman, p. 191.
3.

  • Pour l’église catholique, l’Incarnation est le fait d’entrer dans la chair, elle est devenue un dogme.
  • Pour l’apôtre saint Jean, disant : « Le Verbe se fait chair » cela veut dire que l’Esprit est entré dans la chair ou c’est incarné.
  • Pour le dictionnaire Larousse : l’incarnation est l’acte par lequel un être spirituel, une divinité s’incarne ; forme sous laquelle cet être apparaît.
  • La réincarnation ou le retour dans la chair ou le fait de renaître.
  • La doctrine de la réincarnation fait partie du judaïsme traditionnel.
  • Enfin de compte la réincarnation n’est rien d’autre que la réalité des vies successives.