Médiumnité chez les enfants.

Assez souvent, dans notre pratique de la médiumnité selon l’éthique spirite, nous rencontrons des parents qui nous posent la question de savoir si leurs enfants, dont une certaine médiumnité s’y révèle, s’ils peuvent développer cette faculté, sans qu’il y ait des inconvénients.

Lorsque nous parlons d’enfants, il est important de voir quelle est leur âge. Y a-t-il un âge pour les enfants, dans le domaine de la pratique de la médiumnité ?

Souvent leurs parents nous racontent avoir observé, depuis que leurs enfants sont petits, des réactions de ceux-ci qui leur font penser qu’ils voient ou sentent des présences dites invisibles au tour d’eux. Pour un certain nombre d’entre eux ces réactions se sont estompés avec la croissance et même disparues alors qu’ils ont atteint l’âge, entre sept, huit et dix ans. Mais pour quelques autres ces phénomènes se maintiennent et parfois se développent prenant une part importante de leur vie, soit par leur intensité, soit par la place que l’enfant leur fait.

En générale nous ne sommes pas très affirmatifs, sur le fait de savoir si ces phénomènes s’arrêtent ou pas à tel ou tel âge. Nous les conseillons à prendre les choses avec le plus de naturel possible. A ne pas leur dire que tous ces phénomènes sont faux, qu’ils les inventent, etc. Ce qui, disons-le beaucoup de parents font, en entendant les histoires racontées par leurs petits. Parfois, ils nous rétorquent : « Vous êtes en train de nous dire que ces phénomènes sont vrais ? Que mon enfant ne les invente pas ? Ou encore : « il aime me faire tourner en rond, avec ses histoires de personnes (esprits) qu’il voit ou qui lui parlent ? Il ou elle est très prolifère dans ces histoires.

Allan Kardec à qui ces questions se sont posées, les abordent ainsi dans Le livre des Médiums :

Question 221. 1. La faculté médiumnique est-elle l’indice d’un état pathologique quelconque ou simplement anormal ?

« Anormal quelquefois, mais non pathologique ; il y a des médiums d’une santé robuste ; ceux qui sont malades le sont pour d’autres causes. » (…)

Question 5. La médiumnité pourrait-elle produire de la folie ?

« Pas plus que toute autre chose lorsqu’il n’y a pas prédisposition par la faiblesse du cerveau. La médiumnité ne produira pas la folie lorsque le principe n’y est pas ; mais si le principe existe, ce qu’il est facile de reconnaître à l’état moral, le bon sens dit qu’il faut user de ménagements sous tous les rapports, car toute cause d’ébranlement peut être nuisible. »

Question 6. Y a-t-il de l’inconvénient à développer la médiumnité chez les enfants ?

« Certainement, et je soutiens que c’est très dangereux ; car ces organisations frêles et délicates en seraient trop ébranlées et leur jeune imagination trop surexcitée ; aussi les parents sages les éloigneront de ces idées, ou du moins ne leur en parleront qu’au point de vue des conséquences morales. »

Question 7. Il y a cependant des enfants qui sont médiums naturellement, soit pour les effets physiques, soit pour l’écriture et les visions ; cela a-t-il le même inconvénient ?

« Non ; quand la faculté est spontanée chez un enfant, c’est qu’elle est dans sa nature et que sa constitution s’y prête ; il n’en est pas de même quand elle est provoquée et surexcitée. Remarquez que l’enfant qui a des visions en est généralement peu impressionné ; cela lui paraît une chose toute naturelle, à laquelle il prête une assez faible attention et que souvent il oublie ; plus tard le fait lui revient en mémoire, et il se l’explique aisément s’il connaît le spiritisme. »

Question 8. Quel est l’âge auquel on peut, sans inconvénient, s’occuper de médiumnité ?

« Il n’y a pas d’âge précis, cela dépend entièrement du développement physique et encore plus du développement moral ; il y a des enfants de douze ans qui en seront moins affectés que certaines personnes faites. Je parle de la médiumnité en général, mais celle qui s’applique aux effets physiques est plus fatigante corporellement ; l’écriture a un autre inconvénient qui tient à l’inexpérience de l’enfant, dans le cas où il voudrait s’en occuper seul et en faire un jeu.»

222. La pratique du spiritisme, comme nous le verrons plus tard, demande beaucoup de tact pour déjouer les ruses des Esprits trompeurs ; si des hommes faits sont leurs dupes, l’enfance et la jeunesse e sont encore plus exposés par leur inexpérience.

On sait en outre que le recueillement est une condition sans laquelle on ne peut avoir affaire à des Esprits sérieux ; les évocations faites avec étourderie et en plaisantant sont une véritable profanation qui ouvre un facile accès aux Esprits moqueurs ou malfaisants ; comme on ne peut attendre d’un enfant la gravité nécessaire à un acte pareil, il serait à craindre qu’il n’en fit un jeu s’il était livré à lui-même.

Dans les conditions même les plus favorables, il est à désirer qu’un enfant doué de la faculté médianimique ne l’exerce que sous l’œil de personnes expérimentées qui lui apprendront, par leur exemple, le respect que l’on doit aux âmes de ceux qui ont vécu.

On voit, d’après cela, que la question d’âge est subordonnée aux circonstances tant du tempérament que du caractère. Toutefois ce qui ressort clairement des réponses ci-dessus, c’est qu’il ne faut pas pousser au développement de cette faculté chez les enfants lorsqu’elle n’est pas spontanée, et que, dans tous les cas, il faut en user avec une grande circonspection ; qu’il ne faut non plus ni l’exciter ni l’encourager chez les personnes débiles.

Il faut en détourner, par tous les moyens possibles, celles qui auraient donné les moindres symptômes d’excentricité dans les idées ou d’affaiblissement des facultés mentales, car il y a chez elles prédisposition évidente à la folie que toute cause surexcitante peut développer. Les idées spirites n’ont pas sous ce rapport, une influence plus grande, mais la folie venant à se déclarer prendrait le caractère de la préoccupation dominante, comme elle prendrait un caractère religieux si la personne s’adonnait avec excès aux pratiques de dévotion, et l’on en rendrait le spiritisme responsable.

Ce qu’il y a de mieux à faire avec tout individu qui montre une tendance à l’idée fixe, c’est de diriger ses préoccupations d’un autre côté, afin de procurer du repos aux organes affaiblis. Nous appelons, sous ce rapport, l’attention de nos lecteurs sur le paragraphe XII de l’introduction du Livre des Esprits.

 


Bibliographie

 

Le Livre des Médiums d’Allan Kardec – Seconde Partie – Chapitre 18 – Question 221 et suivantes.