L’homme tridimensionnel – II.

L’homme actuel.

 

« L’homme de l’actualité, cherche très souvent à tromper sa propre réalité, au moyen de sa propre fantaisie, cet homme moderne cherche la projection de son image sans l’appui de la conscience. Il évite la réflexion qui pourrait l’éclairer, qui pourrait le libérer des problèmes, il s’arrête dans des tentatives continuelles le conduisant à se nier, mettant un masque sur son individualité. » (1)

Ce que vient d’être dit est une histoire existante depuis l’ère des premiers hommes, dont le niveau de conscience c’est peu à peu développé et élargi au fur à mesure que son expérience lui permettait de faire un pas en avant dans le sens de sa propre découverte.

Malgré les interventions imparfaites, mais assez éclairées d’un certain nombre d’Esprits, réincarnés dans le but de faire progresser l’homme, nous voyons bien que le progrès ce fait à des rythmes méconnus voir inconnus des hommes. De là, certainement cette difficulté de l’homme à chaque étape de son progrès, à se dévoiler et se montrer tel qu’il est ou était.

D’ailleurs le besoin de se dévoiler, de se montrer aux yeux de ses semblables, nécessite d’une certaine dose d’évolution, lui permettant d’assumer sa propre réalité, bonne ou mauvaise, mais assez souvent plutôt mauvaise. L’homme se faisant une mauvaise idée de lui-même, ce rétracte. Ce qui pourrait correspondre à une sorte de sentiment de culpabilité, d’avoir failli ou de ne pas avoir procéder au mieux.

Par notre expérience nous voyons bien, lors de nos séances de médiumnité et de dialogue, avec le monde de nos semblables désincarnés, de la difficulté rencontré pour savoir à qui vraiment nous avons à faire. Nous comprenons au fur à mesure que le dialogue avance, dans quel niveau intellectuel et ou culturel se situe cet Esprit, ce qui le détermine, et quelles sont ses intentions, mais très souvent ses intentions et ses buts ne se dévoilent pas facilement.

« L’homme vit dans l’aire des perceptions concrètes et, en même temps, des abstraites. La culture de l’art fait qu’il se montre en tant qu’observateur, puis en tant qu’observé, et même un observateur qui s’observe, afin de pouvoir transformer ses complexes ou conflits inconscients en des connaissances qu’il puisse dévoiler, restant maître de sa réalité et de ses actes. » (2)

En effet, souvent il joue au cache, cache, essayant de se prendre pour ce qu’il n’est pas, ou ne fut jamais. Il ne veut pas s’avouer vaincu, ni se faire arracher le masque, par peur d’être reconnu ou de cacher ses activités inavouables. Peut-être même pour ne pas dévoiler un passé qu’il sait ou ressent comme étant indéfendable.

Peut-être que le fait que l’homme actuel, est encore assez ignorant de soi, de ce qu’il est et représente, dans la mesure où il ne s’envisage comme un être immortel, le pousse à se rétracter et à se masquer. Et, ainsi, il vit des illusions temporaires en lieu et forme de projets réalistes et conçus pour durer.

Cette situation de non éveil, marque le tempo d’une maturité psychologique limitée, et prisonnière de son passé hasardeux. Mais cet homme est transitoire, il se trouve dans des limites encore assez importants, dont seuls son expérience et la maturité lentement acquise pourrons lui permettre une voie de sortie et de libération.

L’homme vrai, se construit lentement, entre incarnation et désincarnation, après d’autres futures expériences, vécues dans ses deux mondes, où il se meut et évolue, à savoir le monde spirituel et le monde terrestre.

Le manque durable, d’une éducation intellectuellement élevée, lui permettant de savoir qui il était en réalité, ont largement contribué à ce qu’il reste longtemps dans une enfance psychologique, affectant son comportement, celui de l’Esprit qu’il incarne et cherche à satisfaire certains de ses besoins.

Cette situation s’est reproduite de génération en génération, en tant que tradition, et un devoir à accomplir. Transmettre à ses enfants, aux nouvelles générations ce que la tradition lui dicté de faire, le rassurait et lui évitait d’avoir à se poser des questions. Une certaine commodité, une situation de facilité qui n’était pas pour lui déplaire.

Ce fut ainsi que les siècles passèrent et qu’incarnation après incarnation a vécu l’homme de l’actualité, si prompt à courir, à faire vite, au point de ne pas s’arrêter, ne serait-ce qu’un instant pour réfléchir sur sa personne, sur la direction à prendre et la voie à emprunter.

Tout à son revers, et le revers de la médaille, pour l’homme d’aujourd’hui, est de se faire pincer par la douleur et de s’arrêter quand la maladie le lui impose. C’est seulement à ces moments l’a qu’il entreprend l’introspection de sa personnalité et peut alors se rendre compte de ce qu’il va falloir faire pour sortir de son impasse.

 

L’homme selon le spiritisme.

 

L’homme selon le spiritisme, est un homme tridimensionnel, constitué d’une « Âme, le corps physique et les enveloppes subtiles… ». Par conséquent celui-ci est beaucoup plus complexe qu’il ne paraît à l’œil nu ou que ce que l’on peut en voir au moyen de la technologie actuelle. Nous désignons par l’appellation « enveloppes subtiles » le corps mental et le périsprit. 

Nous en savons très peu sur le corps mental, sinon que « c’est l’enveloppe subtile de l’esprit » et qu’il est à l’origine du périsprit. Selon les Conseillers Spirituels, cependant, nous devrions considérer valides les études déjà accomplies par d’autres écoles spiritualistes à son sujet, car elles nous donnent accès à de plus amples informations, nous apprenant notamment que le corps mental est responsable de la production des pensées, fonction au cours de laquelle il extériorise « une fraction de lui-même ». 

Dans le même sens, « André Luiz, un médecin et chercheur qui s’est désincarné à Rio de Janeiro dans les années 1930, fait aussi référence à cette fonction co-créatrice : l’esprit élabore les créations qui émanent de la volonté, en s’appropriant les éléments qui l’entourent, et le centre coronaire se charge automatiquement de fixer la nature de la responsabilité qui leur incombe. » « L’Instructeur spirituel fait référence au corps mental quand il enseigne que l’esprit trouve dans la matière (énergie) élémentaire primitive, ou plasma divin, les éléments nécessaires à la production des pensées, démontrant sa relation avec le périsprit, notamment avec le centre coronaire, le principal centre. » 

 

La nature du périsprit.

 

« En résumé nous pouvons considérer le périsprit comme étant l’enveloppe subtile de l’Esprit qui lui permet d’interagir sur le plan dans lequel il se trouve. (…) «… corps organisé, moule fondamental de l’existence pour l’humain ; qui se modifie sous l’ordre de la pensée ; qui subsiste après la mort physique ; qui occupe, dans le monde spirituel, une région déterminé, selon son poids spécifique, et se soumet aux lois de la gravité du plan dans lequel il se trouve ; qui est formé de substances chimiques qui obéissent à une échelle (tableau) périodique d’éléments, semblable à celle de Mendeleïev, (4) mais à un autre stade vibratoire. »     

Dans son évolution et corps spirituel, André Luiz, déclare (5) : « Afin de fixer des idées sûres sur le corps spirituel, il faudra remonter, d’une certaine façon, aux premiers temps de la vie sur la Terre. (…) La matière élémentaire, dont l’électron est un des corpuscules de base, (…) masse visqueuse s’étendant sur le support du paysage primitif. (…) de cette gelée cosmique, surgit le principe intelligent, dans ses premières manifestations… retravaillées au cours des millénaires, par des ouvriers spirituels qui lui magnétisent les valeurs, en les permutant entre eux. » 

Puis André Luiz dans son Automatisme et corps spirituel, (6) déclare : « Dominant les cellules vivantes, de la nature physique et spirituelle, de façon à les mettre à son service, de façon à diriger des possibilités plus amples d’expansion, et de progrès, il subit (il s’agit du corps spirituel) sur les plans terrestre et extra-terrestre les profondes expériences qui lui permettront, le temps passant, l’automatisme physiologique, au moyen duquel et sans aucun obstacle, il exécute tous les actes primaires de manutention, préservation et rénovation de la vie elle-même. » 

André Luiz revient ici, à notre avis, sur les diverses transformations et métamorphoses subies par la matière fluidique, au cours d’existences multiples, dans les divers règnes de la nature où se manifeste la vie, pour arriver au point de pouvoir constituer le périsprit servant d’instrument aux injonctions et aux ordres dispatchés par l’Esprit Humain. Tout en étant l’enveloppe de l’Esprit, et la forme visible de la personnalité humaine, de l’Esprit, survivant à la mort corporelle.

 

Qu’est-ce que l’Esprit ?

 

L’Esprit est à l’exemple de Dieu, un Être, dont l’essence est quintessenciée, immortel, bien qu’il soit un être intelligent, il n’est pas l’intelligence suprême. L’Esprit est une création de « Dieu est l’Intelligence Suprême, Cause Première de toutes choses » c’est ainsi que les Esprits ont répondu à la question 1, qui leur fut posée, selon le chapitre I du « Le Livre des Esprits » codifié par Allan Kardec.

Et l’Esprit Emmanuel, (7) de répondre : « Oui, dans tous les règnes de la Nature palpite la vibration de Dieu, comme le Verbe Divin de la Création Infinie ; et, dans le cadre sans fin du travail et de l’expérience, tous les principes, comme tous les individus, mesure leurs valeurs et acquisitions sacrées par la vie immortelle. »   

L’Esprit peut donc être entendu comme une sorte d’étincelle divine, un peu comme un fils est pour partie son père et ou sa mère. Il est assujetti au progrès, afin de se perfectionner et de se rehausser à la divinité en devenant un Esprit pur.

Une fois qu’il atteint cet état ou échelle de progrès il est uniquement au service du bien. Comme l’affirme Emmanuel dans l’œuvre citée ci-dessus en (7) : « Dans le cas des Esprits évolués, maîtres de leurs propres réalisations, inaliénables, cette coopération se vérifie presque toujours, auprès des préposés de Jésus, qui opèrent dans ce sens, en vue du futur de leurs luttes dans le milieu matériel. Mais nous devons tenir compte du fait que les Esprits rebelles, ou indifférents, sans les vertus propres indispensables, doivent accepter la délibération des préposés, dont on fait référence, qui choisissent les substances qu’ils méritent ou qui leur sont absolument nécessaires dans le processus de libération ou d’évolution. » 

Nous retrouvons ici la confirmation de l’existence des échelles en ce qui concerne ne niveau de progrès des Esprits et de la nécessité qu’ils ont de s’entraider et de collaborer à leur édification et celle de l’œuvre Divine.

 

En conclusion.

 

Nous dirons que le changement de position dans l’échelle de l’évolution ne pourra se réaliser que si l’Esprit s’éveille sur la nécessité de changer de cap et accepte de s’investir, aussi bien dans le monde spirituel que sur la Terre où il doit se réincarner, autant de fois qu’il lui est nécessaire, passant ainsi, d’un monde à l’autre.

Les Esprits étant le fruit de l’amour créateur de Dieu et de ses proposés, ils bénéficient de la joie et de la lumière résidant dans leur intimité, en tant que moyens et la force les aidant à dépasser leurs écueils et leurs insuffisances du moment.

C’est ainsi qu’ils se rénovent et se créent une nouvelle identité, d’où les douleurs et les souffrances du passé ne seront plus qu’un vague et léger souvenir. En ce qui nous concerne, en tant qu’Esprits réincarnés nous avons encore à surmonter d’importants obstacles et surtout apprendre à pardonner et à nous aimer mutuellement, coûte que coûte. C’est le prix de notre émancipation, en tant qu’Êtres tridimensionnels.

 


Bibliographie :

 

1 et 2 – Le livre « O homem integral » (L’homme intégral) œuvre médiumnique de l’Esprit Joanna d’Angelis, par le médium Divaldo Pereira Franco, page 86.

3 – Marlène Nobre, docteur et militante spirite, ex-présidente de l’Association Internationale des Médecins Spirites « L’âme de la matière » pages 59 et suivantes.

4 – Dmitri Mendeleïev – Chimiste russe ayant créé un tableau périodique des éléments, physicien et chercheur prolixe.

5 – André Luiz (Esprit) « Evolution en Deux Mondes » Chap. III, page 31 – par les médiums Francisco C. Xavier et Waldo Vieira.

6 – André Luiz (Esprit) « Evolution en Deux Mondes » Chap. IV, page 37 – par les médiums Francisco C. Xavier et Waldo Vieira.

7 – Emmanuel (Esprit) « O Consolador » (Le Consolateur) chap. Biologie, page 30, par le médium Francisco C. Xavier.

Ndlr. – La traduction des extraits des œuvres, servant à cet article, est de la responsabilité des Editions Primaveris.