L’EVEIL SPIRITUEL DES ENFANTS

Il arrive de temps en temps que dans notre milieu spirite on aborde la question de la socialisation des enfants en bas âge et celle de leur éveil spirituel.

D’abord, notre milieu spirite est aussi un milieu populaire, dans lequel nous intervenons, qui ne bénéficient pas d’un nombre important d’enfants en bas âge ou d’un âge plus élevé. Mais ce n’est pas parce que nous vivons avec ce passif générationnel que nous ne nous intéressons à la question d’une activité spirite auprès des parents, ou de futurs parents et des enfants eux-mêmes.

D’autant que le problème, au-delà de nous-mêmes, se pose pour l’ensemble du mouvement spirite en France comme en Europe et ailleurs.

Il est légitime que le mouvement spirite, de tout pays, se pose la question de savoir comment permettre aux enfants, et compris en bas âge de bénéficier d’un éveil social et spirituel, qu’il incombe aux parents, avant tout, de conduire et de leur transmettre.

Là-dessus le mouvement spirite doit manifester et essayer d’instruire, tout ce dont il peut afin que les parents et toutes les personnes en âge adulte, qui le souhaitent, soient en mesure de partager leur savoir et leur connaissance acquise avec leur milieu familial de tout âge.

Nous pensons que le devenir des hommes, ne se résume pas à celui de l’individualisme, à ce moi, moi et moi seul, je suis le meilleur et le plus beau, qui n’est rien d’autre que l’égotisme, soit de l’égocentrisme caractérisé. Nous envisageons un autre avenir se situant aux antipodes de cette manière mesquine d’envisager l’homme d’aujourd’hui et celui de demain. Nous pensons à un homme, Esprit, socialisé et spiritualisé !

 

Le devenir vers l’âge adulte de l’Esprit

 

Le devenir, étant ce qui advient, c’est donc ce que le futur nous réserve. Partant de cela, l’avenir de l’homme sera ce que cet homme en voudra et sera en mesure de construire, pour lui-même, bien sûr, mais qu’il saura partager avec les générations futures, ses héritières.

Cet avenir sera celui où les hommes sauront vivre ensemble. Dont la solidarité et la fraternité constitueront le ciment d’un socle social et spirituel, dont la réincarnation joue un rôle de transformation décisif, préparant un homme nouveau, l’homme de demain. Il serait plus juste qu’à la place de l’homme nous disions Esprit. Tantôt se mouvant ici, réincarné, tantôt dans les immédiations stratosphériques de la planète, désincarné.

Partant de l’idée que nous sommes tous des Esprits, autrement dit des Entités Spirituelles, et que nous sommes tous naturellement soumis à la Loi du Progrès, la dimension humaine ne se résume point à l’Esprit incarné, mais aussi à celle qu’il effectue dans Au-delà.

Malgré ses traditions religieuses anciennes et bien enracinées, la France n’en est pas moins un pays cartésien, et l’un des pays d’Europe le plus « pointilliste » particulièrement depuis qu’un certain nombre de dérives ou dérapages sectaires s’y sont produites, ces dernières années.

Ici, l’enseignement religieux est pour un certain nombre de personnes mal perçu, et même entachait de négativisme. Ce qui ne veut pas dire que les religions aussi bien chrétiennes, boudhiste, musulmane et autres ne soient pas enseignées, et compris aux enfants.

L’Etat, théoriquement laïque, s’avère incapable de mettre en place un enseignement, consensuel, où tous les courants de pensée s’y retrouveraient. En tant qu’Etat laïque il est dès lors coupé d’une conception déiste de la vie, sous toutes ses formes, ainsi que de la Nature. Dans l’instruction et éducation publique l’Etat se place à mille lieues de la thèse créationniste de Dieu, de même que ses scientifiques.

De toute façon, l’essor des courants confessionnels ne cesse de croître, depuis quelques dizaines d’années, du fait des migrations, venant des quatre coins du monde. Chacun d’entre eux cherchant à attirer dans son giron le maximum d’adeptes et de croyants.

Dans une certaine mesure, bien qu’ils travaillent chacun pour soi, leurs efforts, à initier les plus jeunes à leurs conceptions de la morale et leur conception déiste de la création et de la vie, sont bien communes.

Fondamentalement nous pensons que l’éveil, d’abord, puis la formation, à une vie sociale affranchie et libérée d’un certain nombre de croyances et de conceptions, anti-scientifiques, particulièrement concernant l’ancienneté de la création de la Terre, la durée des transformations physiques et biologiques qui se sont produites sur notre planète, devraient être revues. Ce que ces mouvements affirment n’a plus rien à voir avec l’enseignement de nos écoles et universités.

Pour qu’un éveil, d’abord, puis un enseignement, adaptés aux connaissances actuelles, soit partagé par les parents avec leurs enfants, il faudrait que ceux-ci l’ai acquis et l’adopté eux-mêmes. Mais il faut bien le constater qu’ils en sont loin. Il en va de même pour la réalité spirituelle de la personne, de sa survivance et de sa réincarnation.

 

Le rôle des spirites

 

Il nous semble qu’il faudrait d’abord réfléchir à quel type d’enseignement concernant l’éveil social et spirituel (et non confessionnel) nous aimerions voir administré, afin de l’adapter et d’y associer les enfants, en fonction de leur âge.

Cette question est fondamentale, afin que les parents, eux-mêmes, réfléchissent à leur philosophie de vie et delà qu’ils aient envie de le partager avec leurs enfants.
– Quelle conception ont-ils de la vie ?
– Comment envisagent-ils le monde ?
– Pensent-ils qu’il y a un créateur suprême, autrement dit Dieu ?
– Pensent-ils que chacun d’entre nous est un être unique ?

Même si nous sommes tous créés, au départ, avec les mêmes possibilités et capacités de progrès.

– Est-ce que notre existence ce détermine par une seule et unique vie ?
– Dans ce cas par quelles voies passe le progrès et l’évolution des espèces, dont l’humaine ?
– N’est-il pas plus juste de penser que l’Esprit étant immortel ne vivrait-il un nombre illimité d’existences, ce qui nous emmène à la survivance et à la réincarnation ?
– Quelles conséquences aurait sur nos relations un enseignement faisant de l’homme non seulement un être social, mais aussi spirituel, par d’autres mots une conception multi-existentielle de la vie ?
– Sommes-nous des Esprits incarnés ou réincarnés ?
– Qu’est-ce que la mort ? Comment la voyons-nous ?
– Y-a-t-il une autre vie après cette vie, (survie) dont la mort ne serait que corporelle ?

Toutes ces questions, posées, et nous en sommes convaincus, devraient aider, à envisager un enseignement moderne. D’abord plus conforme à certains acquis de la science, mais la devançant selon les postulats spirites.

Comment pourrions-nous transmettre à nos enfants et même petits- enfants, et en bas âge, un tel enseignement, en toute simplicité et gradué à leur capacité de compréhension ? A partir de qu’elle âge ?

Certainement que nous pouvons nous inspirer des enseignements de la Codification spirite, et, y ajouter certaines avancées de la science capables de nous y aider grandement. Une mise à jour des connaissances scientifiques conjointement avec la science spirite se fait nécessaire auprès de notre milieu populaire.

Un bouleversement profond, se dessine, que l’on pourrait assimiler à une véritable révolution des meurs et des conceptions traditionnelles et étriqués, concernant la personnalité humaine, de la vie en générale et de la Nature terrestre et cosmique.

Notre monde prend des allures, inimaginables il y encore hier. Nous vivons, sous nos yeux, une époque de transformations profondes et de nos conceptions et de notre place dans l’univers.

Un travail immense nous attend, il est temps de le mener afin que nous puissions aller de l’avant, sous peine de perdre des opportunités uniques. Il faut combler le retard dans l’enseignement envers les petits et les plus grands, en âge de savoir et d’acquérir une autre conception de la vie en général et de l’Esprit qui soutient l’entité humaine.

De cette conception et option, découlent d’autres aspects qui viendront faire grandir les autres formes de vie sur notre Terre. Elle transformera très profondément les rapports que nous avons à la vie, et à la mort corporelle, de tous les Êtres vivants.

Ceci nous permettra d’assimiler bien plus facilement d’autres sujets qui ne cesseront de venir enrichir le savoir humain et de nous interroger en temps et en heure.

Oui, les spirites ont un rôle éminent à jouer, dans l’éveil socialisant et spirituel des futures générations, pourvu qu’ils l’acceptent et s’y préparent à le jouer. L’éducation devra être un de nos soucis majeurs, aussi bien en direction des générations adultes que celles des petits et grands enfants.

L’homme de l’avenir, doit être préparé aujourd’hui et l’éducation doit être mise en valeur, dans les institutions, à tous les niveaux, qui se vouent à la pratique de la Doctrine Spirite. Nous ne pouvons pas laisser à d’autres ce soin, surtout quand on sait que rien ne sera mieux fait que par celles et ceux qui en sont à l’initiative, et partagent l’intégralité de la Codification.