Ainsi, chaque année, Léon Denis s’imposait la fatigue de ces tournées continuelles, au sein d’auditoires mêlés souvent réfractaires, où il devait répondre aux railleries, aux sarcasmes d’adversaires plus ou moins loyaux.
En décembre 1905, en janvier 1906, puis en février 1907, il avait porté la parole spirite à Montauban, appelé par le pasteur Bénézech qui était un des plus fervents adeptes de la doctrine, un de ses champions les plus ardents et les plus éloquents. Jusqu’en 1910, il poursuivit néanmoins son rude effort, traitant du Spiritisme à travers les âges, du Problème de l’Au-delà, de la Mission du xx° siècle. Cinq conférences en 1905, six l’année suivante, huit en 1907, dont sept pour le mois de décembre, dénotent encore chez lui une belle activité. L’année 1908 marque la fin de cette longue étape oratoire dont le bilan se chiffre — réparti sur trente-cinq années, à près de trois cents conférences. Des villes, jusqu’ici non touchées, avaient entendu l’ardent propagandiste : Huy, Spa, dans le Nord ; dans le Midi : Montélimar, Aix, Nice, Cognac, Périgueux, Carcassonne, Béziers et Montpellier. Le pays tout entier avait donc été à même de recueillir, par ses soins inlassables, le bon grain de la révélation nouvelle.
Le Groupe de la rue du Rempart.
Il nous faut maintenant revenir en arrière pour mesurer l’étendue d’un tel labeur.
En 1890, les séances d’expérimentation interrompues depuis la mort du Dr Aguzoli, qui remontait à quelques années, reprirent sur des bases nouvelles. Deux hommes de valeur ayant occupé de hautes situations dans la magistrature et dans l’armée : MM. Périnne, président de chambre à la cour d’Appel d’Alger, et Lejeune, ex-intendant de la Garde de l’armée de Metz, étaient venus se fixer à Tours. Tous deux spirites, ils connaissaient parfaitement la doctrine. C’est avec leur concours que Léon Denis put former le Groupe de la rue du Rempart, qui durant une quinzaine d’années, poursuivit de fructueuses séances, à intervalles plus ou moins rapprochés. C’est ce groupe qu’Alexandre Delanne avait tenu à visiter pour sa propre édification. Les médiums étaient au nombre de cinq, dont trois à incorporation ; les autres étant en plus, voyants, auditifs et écrivains. Léon Denis avait la direction du groupe, mais il n’en partageait les travaux que de loin en loin, quand ses voyages continuels lui en laissaient le répit.
Les premiers messages furent d’abord obtenus par l’écriture, première étape de la médiumnité, puis les facultés des sujets se développèrent rapidement. Le communicant principal, à effets intellectuels, était Edouard Périnne, fils, qui depuis longtemps déjà, se communiquait à ses parents.
Edouard Périnne, juge de paix à Cherchell, était mort tout jeune et aussitôt après la séparation, son père et sa mère avaient reçu de lui de nombreuses marques d’identité.
Aux questions souvent subtiles qui lui étaient posées par le président ou par Léon Denis, l’Esprit répondait immédiatement, dans une forme très nette, à la satisfaction de tous.
Après E. Périnne, deux nouveaux guides se révélèrent, désirant l’un et l’autre garder l’anonymat : Henry et Espérance. Leurs communications portaient toujours sur des sujets élevés, abondaient en conseils, revêtaient le ton persuasif à la fois très ferme et très doux d’exhortations morales. Il y avait aussi les intimes : parents, amis décédés des membres du groupe, puis des esprits inconnus. Les premiers, fort nombreux, se manifestaient avec des traits caractéristiques : habitudes, manies, goûts particuliers, préférences intellectuelles qui les rendaient facilement reconnaissables. Ils étaient vus en outre par les autres médiums ou décrits, avec des détails, des particularités physiques qui rendaient le contrôle facile à ceux qui les avaient connus.
Mais dans le nombre des Esprits inconnus du groupe, il y avait une communicante d’un tour inimitable : c’était la joviale Sophie, l’habituée de plusieurs cercles de la capitale, à cette époque. (1) Mais les deux principaux inspirateurs du groupe de la rue du Rempart furent Jérôme et l’Esprit bleu.
Nous avons vu que le premier de ces guides s’était révélé spontanément à Léon Denis en 1883, au Mans, dans un groupe d’ouvriers. Il ne devait plus cesser d’assister le Maître jusqu’aux derniers moments de sa vie. (2) Quant à l’Esprit bleu, son rayonnement vraiment angélique a remplacé, au soir de la vie du Maître, la lumière qui lentement, irrévocablement, se retirait de son regard, par cette autre lumière d’un charme intérieur ineffable, qu’irradie au secret du coeur un haut et pur amour.
L’Esprit bleu (ainsi nommé parce que les médiums — tous les médiums — le voient invariablement enveloppé d’un voile bleu) possède un rayonnement intense. Les principaux messages donnés par ces grands esprits étaient sténographiés et recueillis dans des registres très bien tenus qui devinrent la propriété du Maître. L’ensemble, dit-il, constitue un enseignement complet, philosophique et moral conforme aux principes exposés par Allan Kardec, mais revêtant une forme plus éloquente et plus persuasive.
Lorsque Léon Denis avait besoin d’être fixé sur un point de doctrine, lorsqu’il désirait avoir un conseil au sujet d’une action à entreprendre, il s’en ouvrait à ses amis invisibles et la réponse venait toujours nette et satisfaisante. Ainsi s’ouvrit une collaboration du plus captivant intérêt entre l’écrivain spirite et ses guides qui lui donnaient, par l’intermédiaire d’un médium ayant reçu le minimum de l’instruction que l’on donnait aux femmes à cette époque, des passages de discours, des exordes de conférences, des articles de littérature, des controverses d’ordre philosophique, voire des lettres importantes concernant la doctrine.
Léon Denis avait donc mille et une raisons de croire en ses guides et la confiance qu’il avait en eux, non seulement ne devait jamais se démentir, mais plutôt se fortifier avec les années et devenir entière, absolue. (3) De fait, Léon Denis ne faisait rien sans consulter Jérôme et finissait toujours par se rendre aux raisons de son père spirituel, — bel exemple de discipline et d’obéissance filiale donné par un sage en cheveux blancs.
Christianisme et Spiritisme.
« Christianisme et Spiritisme » parut en août 1898. La force des choses amenait Léon Denis à traiter ce grand sujet. Allan Kardec lui avait en partie frayé le chemin, mais le disciple entrevoyait dans ce domaine des développements nouveaux. Christianisme et Spiritisme ! Si « le Christ est la Voix même de l’humanité en communication avec le Divin » comment le Spiritisme saurait-il se désintéresser de ses enseignements sublimes ? Christ n’est-il pas le Médium par excellence, le Médiateur suprême ? Mais parler du Christianisme sans aborder les points touchant aux dogmes des Eglises était une chose impossible.
L’ouvrage comprend quatre parties : Les vicissitudes de l’Evangile ; la doctrine secrète du Christianisme ; relations avec les esprits des morts ; la nouvelle révélation. (4) Tels sont les points que l’auteur se proposait d’élucider en toute bonne foi.
L’attitude que, dès le début, nous le voyons prendre est nette et des plus ferme. Il ne cède rien de son désir d’éclairer le problème obscur des origines de la religion mère, mais ce n’est point, est-il besoin de le dire, une œuvre d’apologétique qu’il poursuit. Son étude impartiale ne tend qu’à jeter un peu de lumière dans une question d’un intérêt capital. Pourtant, les attaques lui vinrent de deux côtés à la fois. Les Protestants brandirent la Bible, les catholiques pointèrent leurs « canons ». « Le Progrès religieux » de Genève, annonçait doucereusement :
« Le livre de M. Denis causera souvent, nous le craignons, quelque impatience à ceux de ses lecteurs qui ont reçu du ciel des besoins de raisonnement rigoureux et de précision dans les faits.
Pour peu qu’ils connaissent leur Bible, ils s’apercevront bientôt que l’auteur n’en possède qu’une teinture assez superficielle. Il nous semble en tout cas évident qu’il n’a jamais eu l’Ancien Testament entre les mains. Certains compléments à la biographie de Jésus vous jetteront dans une profonde stupéfaction. Mais d’autre part, il n’est pas possible de refuser son respect et sa sympathie au chercheur sincère, à l’esprit généreux qui a écrit ces pages ».
Que les protestants genevois aient été quelque peu effarés de l’audace d’une semblable thèse, il n’y a pas à s’en étonner. Le Spiritisme bouscule tellement les idées acquises, dans tous les domaines, qu’il est assez naturel de voir les assauts lui venir des points les plus opposés.
Remarquons toutefois que la presse réformée consentait à discuter ce qui n’avait provoqué, du côté catholique, que railleries et anathèmes. « La Semaine religieuse de Genève » organe du protestantisme évangélique, lui consacrait même, dans son numéro du 2 août, une critique magistrale. « Ce qui nous rassure un peu, écrivait l’auteur de l’article, Aloys Berthoud, c’est que le Christianisme en a vu bien d’autres. Et il comparait l’hérésie nouvelle à la Gnose « en déniant au Spiritisme l’avantage d’avoir la poésie grandiose de son ancêtre ».
C’était déplacer la question.
Il poursuivait : le Spiritisme, comme la gnose, se caractérise par « son inaptitude à saisir le problème religieux dans ses morales et mystiques profondeurs », son ignorance de ce qu’est le péché, sa répugnance pour la religion d’Israël, son incapacité à discerner le lien organique de l’Ancien et du Nouveau Testament, son inintelligence de l’œuvre accomplie par Jésus-Christ, son exégèse éminemment fantaisiste. »
Nous avons retrouvé depuis, à quelques variantes près, ces arguments sous la plume d’un censeur catholique. Inaptitude à saisir le problème religieux dans son étendue, inintelligence de l’œuvre accomplie par Jésus-Christ sont des mots bien sévères, — mais les théologiens sont ainsi faits.
Quant aux accusations d’exégèse fantaisiste, il était assez imprudent d’aborder un tel sujet puisque l’auteur du livre incriminé puisait à des sources faisant prime dans le monde protestant. En exposant sa thèse, ici comme ailleurs,
Léon Denis n’obéissait à aucun calcul. Il continuait de servir l’idée qu’il croyait vraie. La mauvaise humeur du critique se faisait jour tout au long de l’article, mais il faut reconnaître que sa conclusion ne manquait ni d’originalité ni de netteté. « Il n’y a au fond, écrivait-il, que deux religions en ce monde : celle du Christ et des apôtres et celle de l’homme naturel. D’un côté, celle qui, venant de Dieu, proclame l’impuissance du pécheur à se sauver lui-même, et lui offre un salut gratuit qui, par un seul acte de régénération, peut le faire passer de la mort à la vie, de l’Enfer au Paradis, comme le brigand sur la croix ou comme Saül devenu Saint-Paul. De l’autre côté, les religions de l’homme naturel qui prétend mériter le salut par ses œuvres et gagner le ciel par ses propres efforts ».
Léon Denis avait choisi le second côté – celui de l’homme naturel – fort d’un robuste bon sens sur lequel venaient se buter les subtilités théologiques, ne pouvant admettre que la souveraine Justice refusât la vie bienheureuse à l’homme sanctifié par son effort continu vers la sagesse, pour en ouvrir l’accès au pécheur par un sacrement unique. Du côté catholique, on s’était pareillement mépris sur ses intentions de l’auteur. Pourtant il avait expressément déclaré, dès l’introduction:
« Ce n’est pas un sentiment d’hostilité ou de malveillance qui a dicté ces pages. De la malveillance, nous n’en avons pour aucune idée, pour aucune personne. Quelles que soient les erreurs ou les fautes de ceux qui se recommandent du nom de Jésus et de sa doctrine, ils ne peuvent diminuer le profond respect et la sincère admiration que nous avons pour la pensée du Christ. »
Sans doute, il faisait entendre des paroles sévères au clergé et ne cachait pas son sentiment en matière de dogmes. L’église catholique, apostolique et romaine, pour assurer sa puissance spirituelle et temporelle s’est fait, au long des siècles, une cuirasse qu’elle porte désormais rivée à ses flancs. L’avenir dira si c’est là l’instrument de sa grandeur ou de sa chute. La doctrine de Jésus, telle qu’elle se trouve exprimée dans les Evangiles et les Epîtres, est une doctrine de liberté. L’Eglise a cru devoir se dresser avec intransigeance contre le rationalisme moderne.
« Le droit de penser, dit Léon Denis, n’est-il pas ce qu’il y a de plus noble dans l’homme. Sans doute, la raison, chez beaucoup d’êtres, est peu sûre et demande des règles tutélaires. Mais relative et faillible par elle-même, la raison humaine se rectifie et se complète, remontant vers sa source divine, en communion avec cette Raison absolue qui se connaît, se réfléchit, se possède et qui est Dieu. » Il faut faire confiance à l’humanité.
L’Eglise a cru devoir condamner en bloc le Spiritisme alors qu’il eût été sage d’en empêcher les abus. D’ailleurs, les manifestations occultes l’ont constamment débordée. C’était là son domaine propre ; elle ne l’a jamais compris. L’Inquisition, malgré les plus effroyables tortures, n’a pu on tarir les sources, et voilà qu’aujourd’hui le flot l’assiège de toutes parts. A qui la faute ?
« Les dignitaires de 1’Eglise, qui du haut de la chaire, ont fulminé contre les pratiques spirites se sont égarés. Ils n’ont pas su comprendre que les manifestations des âmes sont une des bases du Christianisme, que le mouvement spirite, à vingt siècles de distance, est la reproduction du mouvement chrétien à son origine. Ils n’ont pas su se rappeler à temps, que nier la communication avec les morts ou bien l’attribuer l’intervention des démons, c’est se mettre en contradiction avec les pères de l’Eglise et avec tes apôtres eux-mêmes. »
Est-ce à dire que Léon Denis n’ait pas su reconnaître les exceptionnels mérites de l’Eglise catholique, institutrice de l’Occident ? « Malgré ses taches et ses ombres, elle est grande et belle l’Histoire de l’Eglise avec sa longue suite de saints, de docteurs et de martyrs. Elle fut, aux temps barbares, l’asile de la pensée et des arts et, pendant des siècles l’éducatrice du monde. Encore aujourd’hui, ses institutions de bienfaisance couvrent la terre. »
Non, ce ne sont point-là paroles d’adversaire buté. Il écrira plus tard, et ce seront ses lignes ultimes :
« Le Christianisme porte en lui des éléments de progrès, des germes de vie sociale et de moralité qui, en se développant, peuvent produire de grandes choses. Soyons donc chrétiens, mais en nous élevant au-dessus des confessions diverses, jusqu’à la source pure d’où l’Evangile est sorti. Le Christ ne peut être ni jésuite, ni janséniste, ni huguenot ; ses bras sont largement ouverts à toute l’humanité. »
Si de telles paroles ne peuvent satisfaire, dans son ensemble, le clergé catholique ou protestant, elles sont susceptibles, croyons-nous, de rallier un grand nombre de chrétiens.
« Cet ouvrage, lisait-on dans la Fronde, qui en faisait l’analyse, est un de ceux qui donnent à l’esprit la nourriture réconfortante et saine, et qui l’élèvent jusqu’à la foi véritable, celle qui n’est pas l’ennemie de la raison, mais son guide. C’est le sillage éclatant que laissent après eux, sous forme de doctrine, tous les grands esprits philosophes ».
La Revue de la France moderne écrivait de son côté :
« Tous les problèmes philosophiques et sociaux de notre époque sont passés en revue dans ce livre, écrit en un style limpide et imagé, par un penseur animé d’un vif désir de conciliation, avide d’une synthèse qui satisfasse toutes les consciences fortes, tous les cœurs épris d’idéal, toutes les âmes vraiment religieuses. Cette synthèse, l’auteur la trouve dans cet enseignement supérieur et universel, jusqu’ici partage exclusif de quelques sages, et qui, proclamé de nos jours sur tous les points de la terre par les voix d’outre-tombe, va devenir l’héritage intellectuel et moral de l’humanité ».
Enfin le Réformateur ne se montrait pas moins favorable.
« Nous ne saurions donner au lecteur une idée, même affaiblie, de cet ouvrage extraordinaire, de la vigueur et de l’éloquence de ces pages où l’auteur a su déployer toute la lucidité de son âme de philosophe, de penseur et d’artiste. On y trouvera en même temps qu’une méthode d’analyse sachant utiliser toutes les ressources d’une raison éclairée, un fonds solide de science persuasive, qui donne à tout ce que la doctrine spiritualiste renferme de beau et de consolant, un relief clair et net qui subjugue et élève l’esprit. »
Ce second ouvrage avait nécessité de nombreuses recherches, une documentation abondante, un travail soutenu, mais encore une fois, le succès venait récompenser l’écrivain de ses peines et l’engager à persévérer dans cette voie plus fructueuse encore que la propagande orale.
Bibliographie
(1) « Marchande des quatre saisons à Amiens, où elle serait morte vers 1860, dit le Maître, elle se communiqua d’abord dans un groupe parisien où elle connut l’un de nos médiums qu’elle prit en particulière affection. Pendant plus de trois ans, Sophie a été l’esprit familier, assidu de toutes nos séances qu’elle égayait par la vivacité et l’à propos de ses réparties toujours pleines de finesse et de bon sens.
Après avoir obtenu le récit des impressions de cet Esprit, qui, pour expier ses fautes et le mal qu’il a causé par ses indiscrétions, a dû rester quelque temps « dans le noir », comme il le dit, nous avons constaté son développement constant, grâce au contact et à la protection d’Esprits supérieurs qui se sont intéressés à lui et ont soutenu sa bonne volonté ; nous l’avons vu chercher à s’instruire et à progresser, tout en conservant certaines préventions et certaines antipathies ; nous avons assisté enfin aux hésitations, nous devrions presque dire aux angoisses, qui précèdent une réincarnation, car depuis la fin de juillet ou le mois d’août 1900, Sophie s’est réincarnée après avoir fait au groupe des adieux empreints d’une mélancolique résignation. »
(2) « Jérôme de Prague, après avoir été victime de l’intolérance religieuse, fut un moine studieux, car il ne faut pas s’étonner des anomalies et même des contradictions que présente la succession de nos existences. Si, par des coups de sonde de notre volonté, nous pouvions faire émerger, de notre mémoire subconsciente dans notre mémoire normale, les souvenirs de nos vies passées, nous serions frappés de la variété et des contrastes qu’elles présentent, tout en reconnaissant que cette variété est indispensable à l’éducation et à l’évolution des âmes.
Jérôme se communique par le même médium que l’Esprit bleu. Il n’aime pas à parler dans l’obscurité et ses premiers mots sont toujours pour réclamer de la lumière. Sa parole est vibrante et son geste large ; il s’exprime par périodes oratoires. Il fournit à notre groupe les enseignements philosophiques, élucide les points obscurs, explique les contradictions apparentes de notre doctrine ; il formule les lois des relations des incarnés avec les désincarnés. Son désir, souvent formulé, serait de voir fusionner le Spiritisme, non pas avec le catholicisme actuel, du moins avec le christianisme régénéré, débarrassé de ses dogmes étroits et de ses pratiques surannées. »
(3) « Comment douterais-je d’eux puisqu’ils ne m’ont jamais trompé, disait-il ? Non seulement ils ne m’ont jamais trompé mais j’ai eu la preuve permanente qu’en toute matière ils voient mieux et plus loin que nous. Puisque jusqu’ici je me suis trouvé bien de leurs conseils, pourquoi les refuserais-je aujourd’hui ».
(4) « Nous savons, disait l’auteur dans sa première préface, tout ce que la doctrine du Christ contient de sublime ; nous savons qu’elle est par excellence une doctrine d’amour, une religion de pitié, de miséricorde, de fraternité parmi les hommes. Mais est-ce bien cette doctrine qu’enseigne l’Église romaine ? La parole du Nazaréen nous a-t-elle été transmise pure et sans mélange, et l’interprétation que l’Église nous donne est-elle exempte de tout élément étranger et parasite ? »
(5) Gaston Luce dans son œuvre « Léon Denis – L’apôtre du Spiritisme : Sa vie – Son œuvre », chap. IV – L’Apostolat.