Entre deux existences corporelles que font les Esprits ?
Selon la « Genèse » (1) dans l’intervalle de leurs existences corporelles, les Esprits sont à l’état d’erraticité, (désincarnés) et composent la population spirituelle ambiante du globe. Par les morts et les naissances, ces deux populations se déversent incessamment l’une dans l’autre ; il y a donc journellement des émigrations du monde corporel dans le monde spirituel, et des immigrations du monde spirituel dans le monde corporel : c’est l’état normal.
A certaines époques, (2) réglées par la sagesse divine, ces émigrations et ces immigrations s’opèrent en masses plus ou moins considérables, par suite de grandes révolutions qui en font partir en même temps des quantités innombrables, lesquelles sont bientôt remplacés par des quantités équivalentes d’incarnations.
Il faut donc considérer les fléaux destructeurs et les cataclysmes comme des occasions d’arrivées et de départs collectifs, des moyens providentiels de renouveler la population corporelle du globe, de la retremper par l’introduction de nouveaux éléments spirituels plus épurés.
Si, dans ces catastrophes, il y a destruction d’un grand nombre de corps, il n’y a que des vêtements déchirés, mais aucun Esprit ne périt ; ils ne font que changer de milieu ; au lieu de partir isolément, ils partent en nombre, voilà toute la différence, car partir par une cause ou par une autre, ils n’en doivent pas moins fatalement partir tôt ou tard.
Les rénovations rapides et presque instantanées qui s’opèrent dans l’élément spirituel de la population, par suite des fléaux destructeurs, hâtent le progrès social ; sans les émigrations et les immigrations qui viennent de temps à autre lui donner une violente impulsion, il marcherait avec une extrême lenteur.
Il est remarquable que toutes les grandes calamités qui déciment les populations soient toujours suivies d’une ère de progrès dans l’ordre physique, intellectuel ou moral, et par suite dans l’état social des nations chez lesquelles elles s’accomplissent. C’est qu’elles ont pour but d’opérer un remaniement dans la population spirituelle, qui est la population normale et active du globe.
Cette transfusion (3) qui s’opère entre la population incarné et la population désincarné d’un même globe s’opère également entre les mondes, soit individuellement dans les conditions normales, soit par masses dans des circonstances spéciales. Il y a donc des émigrations et des immigrations collectives d’un monde à l’autre.
Il en résulte l’introduction, dans la population d’un globe, d’éléments entièrement nouveaux ; des nouvelles races d’hommes. Or, comme les Esprits ne perdent jamais ce qu’ils ont acquis, ils apportent avec eux l’intelligence et l’intuition des connaissances qu’ils possèdent ; ils impriment, par conséquent, leur caractère à la race corporelle qu’ils viennent animer.
Ils n’ont pas besoin pour cela que de nouveaux corps soient créés spécialement à leur usage ; puisque l’espèce corporelle existe, ils en trouvent de tout prêts à les recevoir. Ce sont donc simplement de nouveaux habitants ; en arrivant sur la terre, ils font d’abord partie de sa population spirituelle, puis s’incarnent comme les autres.
Les bienfaits de la réincarnation
Sans la réincarnation le progrès des Esprits et de la population terrestre serait bien compromis. Toutes les générations du passé, auraient été moins avantagées que celles d’aujourd’hui. Ce que, vous en conviendrez, serait une injustice faite à leur égard par le Créateur – source suprême de toute vie – d’où émanent tous les moyens qui nous permettent d’avancer, aussi bien lorsque nous, les Esprits, sommes en contact avec la matière, habillés par un corps lui aussi fait de matière charnelle, et tout autant lorsque dans la situation de désincarnés, habitant l’espace au tour de notre monde et y respirons son atmosphère.
C’est dans ce va-et-vient permanent, entre Monde spirituel et Monde matériel, que l’Esprit immortel, trouve les conditions de son progrès, de son épurement. A ce sujet nous rappelons ce que Jésus disait, en son temps, à Nicodème (4) : « Personne ne peut voir le royaume de Dieu s’il ne naît de nouveau ». Quelles que soient les versions des apôtres, Jean, Mathieu et Job, ils affirment, tous les trois, le principe de la pluralité des existences. (5)
Les idées des Esprits se modifient-elles dans l’état d’esprit ? (6)
« Beaucoup ; elles subissent de très grandes modifications à mesure que l’Esprit se dématérialise ; il peut quelques fois rester longtemps dans les mêmes idées, mais peu à peu l’influence de la matière diminue, et il voit les choses plus clairement ; c’est alors qu’il cherche les moyens de s’améliorer. »
Conclusion
Les Esprits sont soumis à la loi de progrès, ils changent aussi bien en contact avec la matière, incarnés sur la Terre, que dans l’Au-delà, désincarnés, libérés de leur corps matériel. Le progrès est présent partout et donc par de là leurs idées, leurs comportements, leurs vertus, ils trouvent partout et toujours les moyens de leur élévation.
La vie dans l’Au-delà, est vécue en fonction du degré de perfectionnement atteint par l’Esprit et celui-ci bénéficie de possibilités en équation avec ses besoins. Cette vie de l’Au-delà présente une multitude de moyens par lesquels l’Esprit va pouvoir se préparer et qualifier afin de mener sa future existence de retour à la matière corporelle terrestre dans les meilleures conditions de réussite.
Le Progrès, étant une Loi naturelle, agit sans cesse partout dans la Vie et dans chaque étape traversée par l’Esprit immortel, où qu’il se trouve. Le va-et-vient, entre les deux mondes où il séjourne alternativement, permet à chaque Esprit d’accélérer son évolution en se perfectionnant.
Bibliographie
Cet article fut conçu par la rédaction de l’Epadis à partir des œuvres mentionnées ci-dessous.
(1) – Allan Kardec in « La Genèse » chap. 11 – Texte Emigration et Immigration des Esprits – Point 35.
(2) – Même article ci-dessus – Point 36.
(3) – Même article ci-dessus – Point 37.
(4 et 5) – Allan Kardec in « L’Evangile Selon le Spiritisme » – chap. 4 – Résurrection et réincarnation – Points 5, 10, 14.
(6) – Allan Kardec in « Le Livres des Esprits » – Livre II – chap.VI –Vie Spirite, Point 318.