Le pacte obsesseur – 2.

Présentation

 

Voici le deuxième épisode du massacre des huguenots dont nous parle l’histoire de France. L’histoire n’est pas nouvelle. Les huguenots, c’est ainsi qu’ils se faisaient appeler par les catholiques, (citoyens ayant adopté le protestantisme et plus spécifiquement le calvinisme.  Nous étions, alors en 1572, sous le règne de Charles IX et de Catherine de Médicis.  La France subissait la discorde, la désunion était frappante et  nombreux étaient ceux qui réclamaient vengeance à l’endroit des calvinistes. Cependant, certains gouverneurs de province étaient en désaccord avec les projets assassins et n’ont pas autorisé de tels massacres sur les terres dont-ils avaient la juridiction.

Les troupes du roi, trouvent un allier chez le fameux Henry I° – Duc de Guise et Prince de Loraine – et se préparent au massacre des huguenots, qui ne s’attendaient pas à une telle violence, où des familles entières, hommes, femmes et enfants, furent sauvagement violentés et assassinés.

Cela nous fait penser à ce que dit Allan Kardec dans «l’Evangile selon le spiritisme» par rapport à l’amour en tant qu’antidote de la haine : «L’amour est d’essence divine, et depuis le premier jusqu’au dernier, vous possédez au fond du cœur l’étincelle de ce feu sacré. C’est un fait que vous avez pu constater bien des fois : l’homme le plus abjecte, le plus vil, le plus criminel, a pour un être ou pour un objet quelconque une affection vive et ardente, à l’épreuve de tout ce qui tendrait à la diminuer, et atteignant souvent des proportions sublimes… ». (1)

Un cœur endurci par la douleur

 

Otilia de Louvigny était un cœur sensible que l’accumulation des douleurs répétés à endurci, mettant en sourdine les plus belles expressions du bien et du beau, et l’on fait s’incliner vers les idées lamentables de la révolte, causées par la souffrance.

La malheureuse sœur de Charles Philippe en faisant écho aux suggestions venimeuses toujours prêtes à viser celui qui ne se défend face aux tentations des ténèbres, utilisant les armes imposées par le désir bienfaisant du bien. C’est ainsi que Ruth-Caroline expose à la malheureuse promise de son frère, le malheur qui la entourée.

Très fragilisée par la tuberculose, son état c’est subitement aggravé par le traumatisme survenu à cause des événements néfastes, toutefois elle était toujours énergique et valeureuse, ce qui est propre a une descendante des héros, elle passe plusieurs jours silencieuse, apréhension ve, étonné par sa propre douleur, contemplant sa propre chute, comme si elle était perdue au milieu du tintamarre de ses profondes méditations.

Cependant, un certain matin, après quelques jours impressionnants d’un profond silence, sans une seule plainte, ni lamentation, ni une seule larme, elle ressent tous les martyres provoqués par le désespoir irrémédiable de son cœur, dont le mobil n’était autre que celui de son amour pour Charles Philippe, elle réuni auprès d’elle Blandine d’Alembert qui avait été la chargée de son éducation, ainsi que Ruth-Caroline et son fidèle Grégoire, où fut établit un pacte de terreur, proprement satanique.

Ce pacte était le résultat des préjudices communs subis par des caractères faibles et impressionnables, de cette époque qu’ils ont tous vécu, les à orienté vers ce qu’ils pensaient être l’honneur de leur amie, sans s’apercevoir des répercussions néfastes et des interférences ultérieures et à long terme dans lesquelles ils se laissaient prendre. Un pacte dans tous ses aspects condamnable aux vues des lois du Créateur, entraînant des graves responsabilités et des souffrances inouïes pour les infracteurs.

– « Ma chère et pauvre Ruth ! – a commencé par dire la jeune malade qui présidait cette petite assemblée : – Je sais que dans quelques jours je n’existerais plus, je me réunirais dans le tombeau à ceux qui m’ont chéris, à mon cher Charles, ton frère, dont la disparation m’est inconsolable sur ce monde. Je n’emmènerais aucune souvenance de cette vie, bien plus je suis heureuse d’abandonner pour toujours une société aux coutumes vilains, où la cruauté des sentiments et l’égoïsme contagieux ont atteint l’incompréhension et l’insupportable, et compris au sein de la famille !

Le seul dommage est celui de te laisser, toute seule dans ce monde, sans un véritable soutient qui t’évite les dangers et les menaces qui te persécuteront dés maintenant…

Il aurait mieux valu ma petite Ruth que t’aies succombée sous le fer assassin, à côté de tes glorieux parents et de tes frères, qui sont tombés en n’honneur de l’Evangile ! Tu serais rentrée en tant que martyre au sein du Seigneur, car t’est un ange, alors qu’a partir de cet instant tu te transformeras en un démon vengeur !…

Tu te trouves complètement seule et pauvre, ceux de La Chapelle n’étaient pas riches, alors que moi je suis richissime  et je vais mourir ! Pris par les séductions du monde, mon frère m’a abandonnée dans cette réclusion sans combler mes infortunes avec une consolation fraternelle… après avoir tout fait tous ses efforts révoltants pour me séparer définitivement de mon Charles, pour lequel j’ai tant soupiré !… Egalement très riche, Arthur ne sera pas en reste afin de se mêler de mes affaires, à son retour d’Espagne, vers où la poussé par un de ses caprices de plus la Reine-mère…

Maintenant que j’ai ma majorité, et nos fortunes étant indépendantes, nous pouvons tous deux les léguer, par notre mort, a qui bon nous semble… Je fais don avec ma fortune, mes bijoux de famille, mes objets les plus précieux de même que ma maison de Paris – le Palais Raymond, à la Place Rosée – à toi, ma Ruth chérie, afin que tu soies à l’abri de la misère et des humiliations vivant sous de toits étrangers qui n’auront aucun respect ! Si, à cause du déroulement des événements dont je te ferais état, tu ne pouvais rester dans cette résidence, tu pourras la vendre ou la louer sous le nom de ton intendant et fuis vers l’Allemagne ou l’Angleterre, tant qu’il t’est possible.

«Tu sais que je me suis écarter de l’Eglise Catholique Romaine, à cause de l’opposition d’Arthur de Louvigny contre mon mariage avec ton frère, de même t’est au courant que s’est par l’amour dont je vous tiens que je me suis tourné vers la Réforme… et suis-je aujourd’hui aussi luthérienne que vous-mêmes. Après ma mort et tout le temps nécessaire à la réalisation de ma tâche que je t’exposerais – utilise mes papiers de famille et mon nom, chère amie ! Oublie, temporairement, que tu t’appelais Ruth de Brethencourt de La-Chapelle, que tu étais persécutée par les …. de Catherine, afin que tu vives la vie que Otilia de Louvigny aurait eu, si les tristesses, la compassion amoureuse, la maladie et la mort ne l’avaient soustraite de ce monde !

Vit à Paris sous le nom de Otilia de Louvigny… et venge-toi de Louis de Narbonne par toi-même et pour moi… je serais morte en pleurant mon Charles, dont le sang à coulé pour lui… Fuit incontinent de France, ma chérie, si tes intentions sont atteintes… fuit sans laisser a quiconque la possibilité, à son tour, de le venger… car Louis est puissant et conte de nombreux amis très hauts placés…

 


Bibliographie

 

(1) – Dans l’Evangile selon le spiritisme, d’Allan Kardec, chap. 11, pages. 172&173, item 9.

(2) – Page 65 à 73, chapitre 4, sous le titre « Pacto obsesseur » (Le pacte obsesseur).