Présentation
Celui-ci est le premier épisode du massacre des huguenots dont nous parle l’histoire de France. L’histoire n’est pas nouvelle. Les huguenots, c’est ainsi qu’ils se faisaient appeler par les catholiques, (citoyens ayant adopté le protestantisme et plus spécifiquement le calvinisme. Nous étions, alors en 1572, sous le règne de Charles IX et de Catherine de Médicis. La France subissait la discorde, la désunion était frappante et nombreux étaient ceux qui réclamaient vengeance à l’endroit des calvinistes. Cependant, certains gouverneurs de province étaient en désaccord avec les projets assassins et n’ont pas autorisé de tels massacres sur les terres dont-ils avaient la juridiction.
Les troupes du roi, trouvent un allier chez le fameux Henry I° – Duc de Guise et Prince de Loraine – et se préparent au massacre des huguenots, qui ne s’attendaient pas à une telle violence, où des familles entières, hommes, femmes et enfants, furent sauvagement violentés et assassinés.
Cela nous fait penser à ce que dit Allan Kardec dans «l’Evangile selon le spiritisme» par rapport à l’amour en tant qu’antidote de la haine : «L’amour est d’essence divine, et depuis le premier jusqu’au dernier, vous possédez au fond du cœur l’étincelle de ce feu sacré. C’est un fait que vous avez pu constater bien des fois : l’homme le plus abjecte, le plus vil, le plus criminel, a pour un être ou pour un objet quelconque une affection vive et ardente, à l’épreuve de tout ce qui tendrait à la diminuer, et atteignant souvent des proportions sublimes… ». (1)
Le pacte obsesseur
C’est de cette triste histoire, que nous entretien l’Esprit Charles, par la médiumnité d’Yvone A. Pereira, dans l’œuvre en brésilien « Nas Voragens do Pecado », en français (Dans les flammes du pêché), en nous parlant de l’obsession, sous le titre «Le pacte obsesseur». (2)
L’histoire se situe lors de « La défense du Château de la Chapelle, rendue, effectivement, impossible contre l’invasion de Louis de Narbonne. Totalement dégarni d’hommes armés, ne s’y trouvent que quelques gardes veillant de patio en patio, qui ont été pris de surprise et se sont trouvés dans l’impossibilité de défendre leurs seigneurs et n’ont réagi qu’en appuyant sur la sonnette en s’apercevant que la chevalerie passait le la route royale en direction du Château. De toute façon aucun autre groupement d’hommes, résidants de la cité, aurait osé se mesurer aux troupes organisées et légalistes, ce qui rendait le massacre inévitable, tel qu’il fut constaté. D’autant qu’il était dimanche, après-midi, et que vassaux et seigneurs voisins se trouvaient aux offices dominicaux dans l’église organisée et que Charles Philippe maintenait au domicile paternel.
Parmi les seigneurs des immédiations, cependant, il y avait l’un d’entre eux, dont les propriétés touchaient celles de La Chapelle. Un ami loyal de cette famille digne, tuée, bien qu’il ne soit huguenot, sympathisait avec ce mouvement grâce aux qualités morales de cette famille voisine, a assisté de loin, affligé et ahuri, à l’invasion du Château et aux déprédations des champs appartenant à ses bons voisins de La Chapelle, tout en acceptant de donner refuge chez soi à certains colons qui réussirent à s’échapper lors de l’invasion, et lesquels ne se trouvaient présents à la cérémonie religieuse dirigée par le jeune pasteur.
Très impressionné par la violence de la légalité, et, surtout, révolté et terrorisé, rien ne lui fut possible de tenter, en défense des victimes.
Cependant, avec d’autres personnalités des environs, ils eurent le geste noble, d’organiser la reprise des cadavres sis dans le sale des prêches, en leur permettant de bénéficier d’une tombe. Il a même fait d’avantage : Sachant que Ruth-Carolina étant absente et connaissant lui-même l’endroit où ses parents l’avaient éloignée, il lui envoie un messager particulier afin de lui communiquer la tragédie ignoble qui venait de s’abattre et à laquelle elle seule venait d’y échapper. C’est ainsi que l’émissaire est parti à cheval, au galop, jusqu’au Château de Louvigny, où il lui a tendu la missive de son maître.
Ainsi, prévenue de ce que venait d’arriver aux siens, Ruth est repartie précipitamment en se rendant au berceau familial, pour y constater la véracité de la terrible nouvelle, ainsi que les déprédations de leurs terres, les incendies des granges, seuls les meubles de la maison étaient intactes. Il était du domaine publique que la cavalerie macabre du Seigneur de Narbonne, bien qu’elle tua les « huguenots » elle ne se permettait pas le vol, dans la mesure où son commandant mettait tout son honneur à ne pas commettre de tels actes, par ses soldats.
Ruth s’est informé sur l’officier qui commandait l’attaque, Louis de Narbonne, l’avait fait chercher partout dans les immédiations, afin de lui fait subir le même sort, c’est-à-dire les exterminer.
Terrorisée, la malheureuse, inexpérimenté face à de tels faits, ne trouvait aucune solution viable, toute fois c’est son voisin qui l’accueille, plein d’attentions, dans cette émergence douloureuse, tout en la conseillant de retourner au Château de Louvigny, à côté d’Otilia, dont la protection lui serait valeureuse contre les persécutions, d’autant que personne suspecterait que derrière ces murs appartenant Artur de Louvigny, un ami d’enfance, de Louis de Narbonne, se trouverait une femme «huguenote».
La jeune persécutée à d’abord eu l’idée de passer le Rhin et de chercher la protection du prince Frédéric de G. ou de lui envoyer un émissaire pour lui quérir sa protection. Se serait, certainement, le plus prudent, mais elle réfléchit au fait que Otilia était gravement malade, après le décès de son futur mari, disparu dans des conditions déplorables. Cette pensée, à emmené Ruth à ne pas l’abandonner, dans un moment si dramatique, et sans aucune consolation dans cette vieille maison, où les larmes étaient présentes.
Lui offrir un baume face à sa douleur, au lieu de l’abandonner, parler de Charles, en se rappelant les moments heureux vécus… Ainsi, Ruth, n’a pas cherché la protection de Fréderic et ne lui à pas non plus envoyé d’émissaires, d’autant qu’elle connaissait mal le projet de mariage concocté par sa famille et le prince. (…)
Préférant le retour vers Otilia, demande à Grégoire de réunir quelques valeurs existantes au Château ruiné, et de suite entreprend la route vers Rachel et Camille, qui ne souhaitaient pas l’abandonner, et y va rester temporairement dans les bras affectueux de son amie d’enfance, ordonnant à Grégoire d’y si trouver après la tâche dont elle l’a incombé. (…)
Cependant, une profonde amertume et une révolte intime assombrissait son âme. Toute seule, elle pensé et parlé, assidument, avec ses sentiments :
– Reposez dans la paix du Paradis, parmi les élus du Seigneur, vous qui fûtes mais parents bien-aimés, mes frères chéris et dévoués, ma famille inoubliable, qui avaient rendus les jours de mon enfance et de ma jeunesse joyeux ! Recevez le témoignage de mon amour éternel, les protestations de ma gratitude immortelle !… Reposez-vous en paix : – Louis de Narbonne sera vengé de mes propres mains ! Même si, pour le moment, je ne sais pas comment le ferai-je ; bien qu’il soit puissant et moi insignifiante et fragile ! Mais j’en suis sûre que la profondeur de ma douleur, en vous perdant, et l’irrémédiable profondeur de mon infortune me fourniront les armes !…
Âme malheureuse, pas assez généreuse ni héroïque afin de pardonner et d’oublier les offenses reçues, en se tournant ver l’amour du Père tout-puissant, dont la croyance lui procurerait la paix pour toutes ces misères et ces oppressions ; une pensée en syntonie avec les révoltes du cœur incroyant, préférant irradier des courants transmetteurs de sentiments impies et agressifs, (…) mentalement créés dans les moments des plus sombres exaspérations.»
Bibliographie
(1) – Dans l’Evangile selon le spiritisme d’Allan Kardec, chap. 11, pages. 172&173, item 9.
(2) – Page 65 et suivantes, chapitre 4, sous le titre Pacto obsesseur (Le pacte obsesseur).