Introduction.
L’alcoolisme est une maladie chronique due à la dépendance à l’alcool. Cette maladie entraîne une dépendance physique, une dépendance psychique et la nécessité d’augmenter les doses afin d’obtenir le même effet.
L’ingestion d’alcool est très ancienne. Nous la retrouvons depuis les temps préhistoriques, alors, considérée comme un breuvage d’ordre divin. Les millénaires passant, les alcools se sont diversifiés et voici que nous les avons en tant qu’héritage culturel, soit dans la culinaire, soit dans la pharmacologie. Tout ceci pour vous dire que ce n’est pas un produit ordinaire. Il peut avoir des effets nocifs et destructeurs, pour celui ou celle qui le consomme, sans limite, jusqu’à ne plus soif.
Selon les statistiques, l’alcool serait responsable de près de 50.000 décès par an. Selon les pays, il y a des lois qui établissent les seuils de consommation à ne pas dépasser, afin de limiter ses effets sur la santé. Mais, pour l’alcool comme pour bien d’autres produits de consommation il y a un nombre inépuisable d’idées reçues, qui se sont développées au fil du temps, qui ont la peau dure, et dont nous avons bien du mal à nous en débarrasser.
Il y des personnes qui apprécient, un bon vin par exemple, et qui ne dépasseront jamais les limites de la quantité absorbée afin de garder son bien-être. D’autres, un nombre significatif de ceux et celles qui l’utilisent, se laissent souvent aller à l’absorber dans des quantités importantes, abusives, et hors des limites de dangerosité. Il est aujourd’hui clair, que nous devons apprendre à dominer les effets des alcools, en évitant de boire des quantités trop importantes. A tout prendre il vaudrait mieux ne pas le consommer du tout.
Il y a des effets pernicieux, provoqués par cette utilisation abusive des alcools, qui ne sont détectables qu’à moyen et à long terme. Particulièrement lorsque vous êtes touchés par certaines maladies entraînant des interventions médicales, les fibres de vos organes corporels sont de telle manière touchées, par l’alcool, qu’elles se rendent moins résistantes et de là une vulnérabilité plus grande et prononcée de votre organisme.
L’accoutumance à l’alcool.
C’est cette situation d’accoutumance qui fait dire à de nombreuses personnes d’avoir l’impression de ne pas pouvoir s’arrêter. Un verre, deux verres, trois verres et plus. Et quand vous avez bu un verre, il vous en faut un autre, sans même y penser ou réfléchir. Cet automatisme se résume par : « un verre en appelle un autre ». Si vous vous trouvez dans la situation d’absorber 3,4, 5 verres ou plus pour vous sentir bien, sachez que cela est peut-être le signe de la dépendance à l’alcool, surtout si au lieu de les boire doucement, lentement, vous le prenez avec avidité et très vite ils se glissent dans votre estomac.
Le docteur-professeur, Philip Gorwood, en psychiatrie addictologie de l’hôpital Saint Anne à Paris, informe, que dans un tel cas il s’agit « d’une consommation de besoin, et non d’une consommation par plaisir. » Il poursuit disant que souvent ces personnes déclarent, « ne plus pouvoir faire une sortie festive sans alcool ». Si tel est votre cas, « sachez qu’il faut être capable de refuser une telle invitation, d’autant si vous savez qu’il n’y a pas d’alcool et que cela vous déplais. Méfiance, interrogez-vous sur votre rapport à l’alcool. »
Les limites de consommation recommandées par l’OMS.
Le docteur-professeur Gorwood, précise que si vous êtes un homme et buvez plus de 3 unités d’alcool, (3 verres d’alcool, soit 30 g d’alcool pur) par jour, et si vous-êtes une femme et prenez 2 unités d’alcool (2 verres d’alcool, soit 20 g d’alcool pur) par jour, sachez que « votre relation avec l’alcool et peut-être problématique ». Dit-il, encore : « La notion de doses n’est pas un critère pour affirmer un mésusage de l’alcool – on peut être dépendant à l’alcool sans boire de grosses quantités – mais une consommation dépassant ces quantités est un indicateur, surtout s’il vous est impossible de vous passer de cette consommation au minimum un jour par semaine. »
L’emprise de l’alcool et ses dangers.
Agressivité constante, troubles du comportement, conduite sous influence de l’alcool, troubles somatiques (assez souvent troubles du foie), si vous vous rendez compte que votre consommation d’alcool entraîne des effets de ce type et que vous persistez, sachez que « la consommation d’alcool est plus importante que ses conséquences et qu’il y a bien une addiction ». « Une personne qui n’a pas de problème avec l’alcool conserve cette capacité de réflexion, sait faire la part des choses et adapter sa consommation ». Vigilance, vigilance et encore vigilance !
Si le temps que « vous passez à boire, à vous procurer de l’alcool et à vous remettre de ses effets » est un critère de dépendance à l’alcool, d’autant plus si vous abandonnez d’autres sources de plaisir et d’intérêt au profit de votre consommation d’alcool. Si vous le faites en cachette, et cherchez des alibis, pour justifier, votre rapport à l’alcool, c’est simple vous êtes dépendant à l’alcoolémie. Vous êtes malade, il faut vous soigner le plus rapidement possible. Que celles et ceux qui vivent au tour de vous réagissent en vous aidant à vous en rendre compte, avant qu’il ne soit trop tard.
Sachez que dans une telle situation vous êtes en danger et vous mettez en danger d’autres personnes au tour de vous. Les relations avec vos amis, votre famille, est sur le point de prendre une tournure désastreuse. Vous perdez votre personnalité, auprès d’eux, et si vous avez des enfants sachez qu’ils sont très sensibles à de telles situations et adviendront très malheureux. Peut-être ne diront-ils rien, mais leur tristesse les touche profondément et cela se dévisage assez rapidement. Peut-être vous ne vous en rendez plus compte, sachez, cependant qu’il en est ainsi.
Le malheur perturbe vos relations, autant qu’il vous fait du mal, parce que la tendance à l’alcoolisme, particulièrement chez les personnes au chômage permanent et détachées de tout activité physique et psychique, pendant une période plus ou moins longue. Que des malheurs, quelle décente aux enfers, que les alcoolisés subissent et font subir à d’autres, particulièrement à leur compagnes, s’il s’agit des hommes ou vice-versa.
Si vous ne traquez pas l’alcool, c’est lui qui vous traque et vous domine, au point de ne plus vous lâcher facilement et sans que vous meniez un combat contre cet ennemi que vous avez attiré à vous.
Bibliographie
1 – Page internet : Article écrit par Anne-Sophie Glover-Bondeau et l’interview du Pr. Gorwood du 24 août 2016.