La médiumnité selon la morale spirite.

« Dieu permet donc la médiumnité afin qu’elle serve aux hommes, à tous les hommes de toutes les confessions, de toutes les races, athées ou croyants, religieux ou non, afin de les tirer du bourbier de la vie terrestre et non pour servir les passions mondaines ». (Le Livre des Médiums d’Allan Kardec, préface, page 7 des Editions Philman – 2000)

 

Avec l’avènement du Spiritisme, s’est formulée une déontologie de la médiumnité, en dépit d’une critique railleuse se basant sur de mauvais exemples de médiums prétendus comme tels.

La médiumnité en absolu est une mission, elle doit obéir à des règles, bien comprise, bien étudiée, en cherchant l’amande sous l’écorce animée par la certitude, comblant le vide que l’incrédulité fait dans les idées et les croyances.

Cette démarche élaborée par la philosophie spirite débouche sur la conviction d’un avenir conforme à la justice de Dieu, que la raison la plus sévère finira par admettre. C’est par la médiumnité régulée et transcendée par le Livre des Esprits et Le Livre des Médiums* que l’homme de bonne volonté pourra tempérer les amertumes de la vie et se prémunir des funestes effets du désespoir. Il n’y a dans l’exercice sain et saint de la médiumnité, ni surnaturel, ni merveilleux, car tout s’accomplit dans l’Univers en vertu des lois immuables.

« Il n’y a de foi inébranlable que celle qui peut regarder la raison face à face à tous les âges de l’humanité ».

La philosophie grecque partait du principe socratique : « Connais-toi toi-même ». Un principe juif dit : « Possédez votre âme par votre patience ». La médiumnité selon le Spiritisme part de ces deux grands principes, si l’on veut la pratiquer sainement.

« Un désir bien naturel, chez les personnes qui s’occupent de spiritisme, c’est de pouvoir entrer elles-mêmes en communication avec les Esprits ; c’est à leur aplanir la route que cet ouvrage est destiné, en les faisant profiter du fruit de nos longues et laborieuses études, car on s’en ferait une idée très fausse si l’on pensait que, pour être expert en cette matière, il suffit de savoir poser les doigts sur une table pour la faire tourner, ou tenir un crayon pour écrire.

Les noms, (des Esprits) comme on le sait, importent peu en pareille matière ; l’essentiel est que l’ensemble du travail réponde au but que nous nous sommes proposé. »

 

Développement de la médiumnité.

 

« Le désir de tout aspirant médium est naturellement de pouvoir s’entretenir avec l’Esprit des personnes qui lui sont chères, mais il doit modérer son impatience, car la communication avec un Esprit déterminé offre souvent des difficultés matérielles qui la rendent impossible pour le débutant.

Pour qu’un Esprit puisse se communiquer, il faut entre lui et le médium des rapports fluidiques qui ne s’établissent pas toujours instantanément ; ce n’est qu’à mesure que la faculté se développe que le médium acquiert peu à peu l’aptitude nécessaire pour entrer en relation avec le premier Esprit venu.

Le concours d’un guide expérimenté est en outre quelquefois fort utile pour faire observer au débutant une foule de petites précautions qu’il néglige souvent au détriment de la rapidité des progrès ; il l’est surtout pour éclairer sur la nature des premières questions et la manière de les poser. Son rôle est celui d’un professeur dont on se passe quand on est assez habile.

Un autre moyen qui peut aussi puissamment contribuer au développement de la faculté consiste à réunir un certain nombre de personnes, toutes animées du même désir et par la communauté d’intention ; là, que toutes simultanément, dans un  silence absolu, et avec un religieux recueillement, essayent d’écrire en faisant chacune appel à son ange gardien ou à un Esprit sympathique quelconque. L’une d’elles peut également faire, sans désignation spéciale et pour tous les membres de la réunion, un appel général à des bons Esprits, en disant, par exemple : Au nom de Dieu tout-puissant, nous prions de bons Esprits de vouloir bien se communiquer par les personnes ici présentes. Il est rare que dans le nombre, il n’y en ait pas qui donnent promptement des signes de médiumnité ou même écrivent couramment en peu de temps.

On comprend aisément ce qui se passe en cette circonstance. Les personnes unies par une communauté d’intention forment un collectif, dont la puissance et la sensibilité se trouvent accrues par une sorte d’influence magnétique qui aide au développement de la faculté.

 

La médiumnité chez les enfants.

 

Y a-t-il de l’inconvénient à développer la médiumnité chez les enfants ?

« Certainement, et je soutiens que c’est très dangereux ; car ces organisations frêles et délicates en seraient trop ébranlées et leur jeune imagination trop surexcitée ; aussi les parents sages les éloigneront de ces idées, ou du moins ne leur parleront qu’au point de vue des conséquences morales. »

Il y a cependant des enfants qui sont médiums naturellement, soit pour les effets physiques, soit pour l’écriture et les visions ; cela a-t-il le même inconvénient ?

« Non ; quand la faculté est spontanée chez un enfant, c’est qu’elle est dans sa nature et que sa constitution s’y prête ; il n’en est pas de même quand elle est provoquée et surexcitée. Remarquez que l’enfant qui a des visions en est généralement peu impressionné ; cela lui paraît une chose tout naturelle, à laquelle il prête une assez faible attention et que souvent il oublie ; plus tard le fait lui revient en mémoire, et il l’explique aisément s’il connaît le spiritisme ».

Quel est l’âge auquel on peut, sans inconvénient, s’occuper de médiumnité ?

« Il n’y a pas d’âge précis, cela dépend entièrement du développement physique et encore plus du développement moral ; il y a des enfants de douze ans qui en seront moins affectés que certaines personnes faites. Je parle de la médiumnité en générale, mais celle qui s’applique aux effets physiques est plus fatigante corporellement ; l’écriture a un autre inconvénient qui tient à l’inexpérience de l’enfant, dans le cas où il voudrait s’en occuper seul et en faire un jeu ».

Dans les conditions même les plus favorables, il est à désirer qu’un enfant doué de la faculté médianimique (médiumnique) ne l’exerce que sous l’œil de personnes expérimentées qui lui apprendront, par leur exemple, le respect que l’on doit aux âmes de ceux qui ont vécu. On voit, d’après cela, que la question d’âge est subordonnée aux circonstances tant du tempérament que du caractère.

Toute fois ce qui ressort clairement des réponses ci-dessus, c’est qu’il ne faut pas pousser au développement de cette faculté chez les enfants lorsqu’elle n’est pas spontanée, et que, dans tous les cas, il faut en user avec une grande circonspection ; qu’il ne faut non plus ni l’exciter ni l’encourager chez les personnes débiles.

Ce qu’il y a de mieux à faire avec tout individu qui montre une tendance à l’idée fixe, c’est de diriger ses préoccupations d’un autre côté, afin de procurer du repos aux organes affaiblis.

L’être humain n’est nullement créé pour l’adversité, pour le désamour, la souffrance, l’angoisse, mais pour le bonheur. Toute la législation cosmique converge vers ce point lumineux. Nous n’aurions la moindre difficulté d’y arriver, tous, au moment le plus opportun, si nous comprenions que les lois divines n’agissent pas contre nous mais en notre faveur. De même qu’il n’y a de souffrance éternelle dans aucun lieu de l’univers. Tout est une question d’ajustement aux lois cosmiques. A partir de ceci il faut tout faire pour aider à aller de l’avant et non à reculer.

 


* Extraits de « Le Livre des Médiums », d’Allan Kardec, Editions Philman – 2000.