Témoignage sur le calvaire de Jésus.
Selon l’Esprit Emmanuel, Livia (1) était une patricienne, épouse du sénateur romain Publius Lentulus. Lors de leur séjour à Capharnaüm elle a assisté aux rassemblements de Jésus, suite à la guérison à distance de leur fille par le Maître.
Malgré son intervention auprès de Ponce Pilate, gouverneur de la Judée, elle n’a rien pu obtenir de celui-ci en faveur de Jésus, afin de lui éviter la mort dans la croix. Lors de cet entretien et une fois de plus à l’exemple d’autres tentatives, Pilate en profite pour l’attirer et obtenir les faveurs de son cœur. Mais Livia réagit en lui disant : « Arrière, Seigneur ! Serait-il là le traitement d’un homme d’Etat à l’égard d’une citoyenne romaine et épouse d’un illustre sénateur de l’Empire ? Et même si je ne possédais pas tous ces titres, qui devraient m’honorer à vos yeux cupides et inhumains, j’estime que vous ne devriez pas manquer, en ce moment, au simple devoir de noblesse respectueuse, que tout homme se doit de rendre à une femme ! »
Livia, rentre chez elle, et, comme qu’attirait par une force particulière, au moment de cet événement affreux, elle aperçoit de l’une des fenêtres de sa maison, dans le Golgotha, Jésus cloué dans cette croix, ainsi que celles des deux voleurs. Elle pleure !
Les temps lui semblent durs, troubles, pleins d’appréhensions, pour l’avenir !
En effet de nouvelles calomnies, sur sa personne vont se faire sentir et sa vie en famille va prendre un nouveau tournant. Auprès de son époux la dégradation de leurs relations sera importante, des calomnies venant des personnages mégères, débauchées et envieuses, du cercle familial, aggravée par le caractère orgueilleux d’un mari qui les prenait au sérieux. Situation qui va lui imposer des souffrances inouïes.
Siméon et Jésus.
Siméon est un personnage acquis aux idéaux de Jésus. Il habitait la Samarie dans la vallée de Sichem, et y prêchait les idéaux chrétiens après la mort du Maître, dans la croix, à laquelle il avait été présent.
Le sénateur Publius Lentulus, époux de Livia, décide de faire un voyage dans toute la Palestine et son épouse reste seule avec le personnel de la maison. Il n’en fallu pas moins pour qu’à nouveau se déchaînent les envies folles de Pilate sur Livia, la sachant seule. Celle-ci, informée des intentions du gouverneur de lui rendre visite, en l’absence de son mari, décide de se réfugier dans la lointaine Samarie, à l’abri, chez le vieux Siméon, grand-père de Hanna, (2) l’une des servantes de Livia, elle-même convertie à la douce doctrine de Jésus.
Informé d’une telle décision, Pilate accepte que l’un de ses lieutenants se charge de ramener Livia à sa présence, et permet que celui-ci entouré d’une escorte se déplace chez le vieux Siméon.
Mais Siméon, dont les dons de médiumnité sont grands, en est averti intuitivement d’un grave danger et préfère mettre Livia avec sa fille et accompagnée d’Hanna, à l’abri dans une grotte voisine. Au coucher du soleil voici qu’approche Sulpicius, intéressait lui aussi à Hanna, et son escorte, et se confronte avec le vénérable ancien.
Celui-ci répond que les femmes en question ont bien passé là, mais après un repos sont reparties. Mais où sont-elles allées, lui demande Sulpicius, et le vénérable ancien, courageux, de lui répondre : « J’ai toujours su, répliqua le vieillard courageusement, que je devais ignorer toutes les choses qui viendraient à se savoir, entraînant le malheur de mes semblables ».
Sulpicius est en colère et au fur à mesure que l’ancien se refusa à lui dire où elles se trouvent, fini par le maltraiter et ordonna de descendre la croix qui avait été soulevée en hommage à Jésus, par Siméon, dans le but de l’y attacher.
Humilié, attaché à la croix, celui-ci retrouve la force de répondre à Sulpicius à l’apogée de sa haine : « Tu ne tueras point. », et il n’y a aucune clause qui autorise un homme à tuer son frère, dans n’importe quelle circonstance…
Dans la plus grande colère le centurion lui demande : « Siméon, donne-moi satisfaction et je te laisserai la liberté. » Il n’a pour réponse de Siméon : « Pour ce prix, toute la liberté me serait pénible. » Misérable, je saurais t’arracher la confession nécessaire… lui déclare Sulpicius.
Les soldats en un instant, attachèrent Siméon. Celui-ci prie le Père Céleste de lui donner du courage et résignation pour l’angoissante transe. Pendant ce temps une masse de gens s’était réunie chez Siméon, venant pour l’habituelle prière de la journée, et assista à ce douloureux spectacle où l’ancien est fouetté sans concession, mais non content de cela c’est Sulpicius, fou-furieux, qui prend sur lui de le tabasser à mort.
Dans la croix, soulevée, Siméon fouetté, est à l’agonie, mais la base de la croix cède et celle-ci tombe. Le licteur essaient d’y échapper, mais fini lui-même par avoir la tête fracassée d’un seul coup. Jeté au sol, avec une rapidité surprenante, Sulpicius Traquinius, n’eut pas le temps d’émettre un gémissement, et expire, le crâne écrasé.
Ayant entendu la clameur, du fond de leur grotte, Livia et Hanna, après leurs prières, décident de sortir et finissent par approcher et se retrouvent devant ce spectacle malheureux… la confusion était totale. Livia reprend sur elle, et de toutes ses forces, elle oublie tout, pour se souvenir de Jésus, en tant que plus haut symbole de vérité et d’amour, pour le bonheur immortel de toute vie.
Elle s’adresse aux soldats et les fustige, ils se taisent, et écoutent ses paroles énergiques. « Soldats, je ne permets le retrait d’aucun d’entre vous, tant que vous n’aurez pas donné une sépulture à ces corps… » Du même coup les compagnons de Siméon, encerclèrent pieusement son cadavre. Une force indéfinissable paraissait soutenir Livia, lui inspirant les décisions nécessaires.
Puis après avoir transporté les dépouilles, Siméon est enterrait près de la grotte et Sulpicius descend dans la terre humide, le soleil couchant annonçait la nuit, les soldats retournent là d’où ils sont venus et les trois femmes passent la nuit sur place, pensant et priant, réfléchissant aux événements. Aux premières lueurs du matin, elles se mettent en route de retour à Capharnaüm…
Une fois dans cette ville elles allèrent vers leur résidence, par des chemins habituels, afin d’éviter la répression, dans l’attente du sénateur qui fut de retour quelques jours après. Livia la aussitôt mis au courant des événements arrivés dans son absence. Il écouta attentivement son récit, et l’approuve, mais garde la position et les dispositions qui étaient les siennes vis-à-vis de son épouse.
Celle-ci souffre énormément, l’angoisse est grande, mais elle médite et a un moment donné, elle entend ses paroles : « – Ma fille, n’espère pas de la Terre la félicité que le monde ne peut te donner ! Ici, tous les bonheurs sont comme un brouillard fuyant, dissous par la chaleur des passions ou dissipés par le souffle dévastateur des plus sinistres désillusions !…»
Publius Lentulus prépara un rapport conséquent de son voyage à travers la Palestine et « dénonce dans ce rapport les exactions et les cruautés de Ponce Pilate, parmi les Samaritains. (…) En l’an 35 le procurateur de Judée fût appelé à Rome, où il fut destitué de toutes les fonctions qu’il exerçait au sein du gouvernement impérial. Il fut banni à Vienne, en Gaule, où il se suicida trois ans plus tard, accablé de remords, de privations et d’amertumes. »
Mais Publius Lentulus est toujours amer du fait de la disparition de son fils Marcus, qu’il n’arrive pas à retrouver malgré toutes ses recherches. Il pense que son épouse n’a pas su veiller sur leur fils et de là il la rendait coupable de sa disparition. Dix années se passèrent, silencieuses, tristes et pénibles, pour cette famille romaine.
De retour à Rome.
En l’an 46 (de notre ère) Romme avait beaucoup changé au niveau des autorités, bien qu’elles ne soient plus exactement les mêmes, Publius Lentulus y avait gardé des amis fidèles, et, sauvegardait ainsi toute son influence au sein de cette administration.
Publius, continuait à penser à son fils et parfois il lui venait à l’idée qu’il ne le verrait plus. Mais au fond de son âme, palpitait l’intuition profonde que Marcus était toujours en vie et pour cette raison, il avait résolu, avant, d’écouter la voix de son devoir paternel…
Entre temps il doit rendre visite à son meilleur ami, dont l’état de santé se dégrade de jour en jour à une vitesse accélérée, Flaminius Sévérus. Toute la famille Lentulus leur rend donc visite et ce fut une joyeuse visite, malgré l’état de son ami.
Le lendemain la triste nouvelle tombe, son ami allait vraiment mal !
L’état de tristesse de Calpurnia, épouse du malade, est grand et Livia essaie de l’aider en lui parlant de Jésus de Nazareth, mais sans succès. Malgré ce fait elle lui dit encore : – Moi, j’ai cependant connu Jésus de près et sa doctrine est d’amour, de fraternité et de pardon… Ainsi ils assistèrent aux derniers instants de la vie de leur ami. Seule Livia, dans sa croyance et dans sa foi, put garder l’âme sereine parmi ceux qui l’entouraient dans cette douloureuse transe.
Ainsi se poursuit l’existence de Livia, écartée de sa fille par la force des circonstances et par l’incompréhension, toujours présente, de son époux. C’est ainsi qu’elle se réfugie dans l’amitié dévouée d’Hanna et dans la prière. Lors de leurs prières elles avaient l’impression que l’apôtre de Samarie revenait et se manifestait, leur transmettant la foi, et leur rappelant la charité fraternelle, la résignation et la pitié. Lors de l’une de leurs prières, Hanna lui dit que les adeptes chrétiens se réunissaient dans les catacombes, afin d’éviter la répression.
Les catacombes, le cirque, sont pour les chrétiens.
C’est ainsi que lors du passage d’un apôtre, venant de Palestine, un avis (oral et secret) était envoyé à tous les chrétiens de Rome, Livia se rendait aux catacombes pour y entendre les prédications édifiantes et consolatrices.
Prise de courage, de sérénité, de résignation, sûre d’elle-même, et ne tergiversant pas avec sa foi ardente et éclairée, elle maintenait malgré l’adversité des relations familiales et du cercle de ses amis, l’esprit sur une voie lui permettant de fuir toutes les amertumes terrestres et sentir qu’un baume s’apposait sur les blessures de son âme et l’angoisse qui déchirait son cœur. Ainsi se trouvaient réduites les épreuves qu’elle subissait, à présent sur la Terre, en tant qu’avant-goût des joies éternelles qui l’attendaient.
Une fois encore les chrétiens subissaient la répression et la terreur, la cruauté de César, ses passions impitoyables. Jean de Cléophas, apôtre d’Alexandrie, arrivé à Rome, avertit par les médiums d’Orient, venait pour témoigner la solidarité des chrétiens de cette ville envers leurs frères de Rome. L’impéreur, Dimitrius Néron avait donné des ordres afin que les compagnons de Jésus soient châtiés et menés au cirque.
Jean de Cléophas ne résista pas et se fait arrêter avec ses compagnons, hommes et femmes, par un détachement de l’armée impériale. Les voici enfermés dans le cirque, en attente de faire face aux lions affamés. Bien que des soldats veuille la libérer, Livia refusa et reste parmi ses compagnons, décidée à affronter les bêtes. En cachette elle échange ses vêtements avec ceux d’Hanna, sa servante. A l’arrivé des soldats elle leur dit : « – Soldats, je ne désire rien de plus que de mourir également, en cette heure, pour la foi en Jésus-Christ ! » Du haut de la tribune officielle, Publius Lentulus, présent, semble reconnaître une silhouette et sentit dans son cœur une inexprimable angoisse… au point de dire à son ami Drusus : « – Mon ami, le spectacle, d’aujourd’hui, m’effraie !… » « Il fait des conjectures pénibles. »
Hanna et Publius Lentulus.
Hanna, mise à la rue par les soldats, pensant que celle-ci était Livia, se dirige rapidement à la demeure de ses maîtres, juste après est arrivé Publius Lentulus à qui elle raconte ce qui s’est passé. Celui-ci souffre, d’autant plus qu’il s’apprêtait à refaire la paix avec son épouse. Il revient au cirque de tous les malheurs et des spectacles immondes, monstrueux, et y retrouve le collier de perles ayant appartenu à son épouse, qu’il récupère moyennant une bourse de pièces versée aux soldats sur place.
Il repart, les larmes mal contenues… puis il se rappela les conseils que Jésus lui avait adressés au bord du lac de Tibériade… ce rappel lointain, lui déclenche des larmes douloureuses et abondantes. Il s’adresse alors à Jésus et lui dit : « – Jésus de Nazareth ! Il a fallu que je perde le meilleur et le plus cher de tous mes trésors, pour me souvenir de la concision et de la douceur de tes paroles !… Je ne sais comprendre ta croix et je ne sais pas encore accepter ton humilité au-dedans de ma sincérité d’homme, mais si tu peux voir la gravité de mes blessures, vient secourir, encore une fois, mon cœur misérable et malheureux !… »
Peu après, il se sent rénové, une énergie indéfinissable et impondérable l’aidait, à présent, à supporter la transe angoissante. Et puis il revoit son ami, décédé, Flaminius Sévérus, (3) que se communiqua, à lui, pour lui dire, entre autres : « – Publius, ne te révolte pas contre l’exécution des desseins divins qui aujourd’hui a modifié tous les parcours de ta vie !… Nos dieux sont des expressions de foi respectables et pures, mais Jésus de Nazareth est le Chemin, la Vérité et la Vie !… » Puis en s’éloignant il lui dit avec pitié encore : « Pardonne ! »
Publius, rentra chez lui, pendant que Livia, en Esprit rentra dans le monde spirituel accompagnée du vieux Siméon, venu l’accueillir, et de tous les compagnons d’infortune sur Terre ayant témoigné de Jésus.
Quelques jours après ils se trouvent tous réunis et c’est alors, que Jésus vient leur parler : « Au nom de Dieu Tout Puissant, Mon Père et Votre Père, je me réjouis ici avec vous… le jour viendra où tous les mensonges humains seront confondus avec la clarté des révélations du ciel. Un souffle puissant de vérité balaiera toute la Terre, qui paiera, alors, à l’évolution de ses institutions, les plus lourds tributs de souffrances et de sang… Epuisée de recevoir les fluides vénéneux de l’ignominie et de l’iniquité de ses habitants, la planète elle-même protestera contre l’impénitence des hommes, déchirant ses entrailles en de douloureux cataclysmes… Les impiétés terrestres formeront de lourds nuages de douleur qui éclateront, au moment opportun, en des tempêtes de larmes sur la face obscure de la Terre et, alors, des clartés de ma miséricorde, je contemplerais mon troupeau malheureux et je dirais comme mes émissaires : « Ô Jérusalem, Jérusalem !… »
Les temps passent et les événements du monde, d’alors, se déroulent et se suivent, dans une société marquée par la barbarie de l’empire de Rome. Publius Lentulus, le sénateur et instructeur d’innombrables dossiers de justice, implacable envers les ennemis de la république et de Rome, n’est plus le même. Les événements familiaux et personnels, si douloureux, ne cessent de lui rappeler et confirmer les dires de Jésus, lors de leur rencontre au bord du lac de Tibériade, et au moment le plus douloureux où la cécité l’atteint il finit par pardonner en disant à son ennemi juré, André de Gioras : « Vous êtes pardonné !… »
Bibliographie
Cet article fut rédigé par les Editions Primaveris (EPADIS) d’après le roman « Il y a 2000 ans » transmis par l’Esprit Emmanuel au médium brésilien Francisco Cândido Xavier.
(1) Livia, est l’une des principales figures du romain « Il y a 2000 ans » dont le récit se passe au temps de Jésus. Epouse du sénateur Publius Lentulus, en Palestine, au temps de Jésus.
(2) Hanna, nièce de Siméon, au service de Publius Lentulus et de son épouse Livia, depuis le temps où ils ont vécu en Palestine.
(3) Flaminius Sévérus, sénateur romain, chargé de la justice.
(4) André de Gioras, juif, ennemi juré de Publius Lentulus, devenu l’un des chefs de la résistance au pouvoir de Rome, en Palestine, et persécuteur du sénateur romain, fait prisonnier, lors du siège de cette ville en l’an 70 de notre ère.