Introduction.
Il y a dans notre société de nombreux handicaps qui fragilisent les personnes qui en sont atteintes. En effet, le handicap est une limitation des possibilités d’interaction d’un individu avec son environnement, menant très souvent à des difficultés psychologiques, intellectuelles, physiques diverses et sociales.
Souvent le handicap est synonyme de déficience ayant des conséquences limitatives de la personne ce qui dans de tels cas entraîne une incapacité, permanente ou passagère, et surtout une diminution de ses moyens. Tous ces obstacles sont très souvent aggravés par le fait que la société ne prend pas véritablement en charge le handicap, ni la personne qui le porte, et le plus choquant c’est qu’elle laisse sur le bord de la route celles et ceux qui en sont victimes.
Selon l’OMS et la Banque Mondiale (1), le handicap affecte en Europe environ 80 millions de personnes. Dans le monde ce sont entre 650 et 1 milliard de personnes atteints par divers handicaps plus ou moins limitatifs et étant à la source de pas mal de souffrances.
Notre société riche et forte de moyens médicaux et biologiques reste très réfractaire aux personnes souffrant de handicap. Abandonnés et compris parfois par leurs familles, ces personnes handicapées doivent subir souvent l’indifférence, d’autant que l’approfondissement de la crise économique actuelle n’est pas de nature à améliorer leur situation et le dédain quelles subissent.
Faute d’un service national étatisé spécifique au handicap, ce sont un nombre assez divers d’associations qui se chargent de l’accueil, et du séjour des handicapés, ainsi que des traitements et de l’assistance médical dont ils ont besoin. Ici, comme dans bien d’autres secteurs de soins et de la santé, il y a des critères en fonction de l’âge.
Les familles sont très souvent sollicitées, à dépenser des sommes importantes, parfois au-dessus de leurs possibilités financières, à cause du désengagement des services sociaux et de la sécurité sociale sur cette question si douloureuse. Le matériel technologique permettant une certaine autonomie et aisance au handicapé est d’un coût trop élevé, pour être acquis et mis à la disposition des moins argentés des handicapés et de leurs familles.
Une autre entrave, qui se rajoute à toutes celles que nous venons de citer est la difficulté de trouver un emploi, même si l’handicapé à la possibilité d’exercer un travail en fonction de ses possibilités. Il y a bien des organismes dédiés au handicap, mais ils sont insuffisants en nombre et en moyens pour aider et soutenir au mieux les handicapés. Malgré les efforts des associations dédiées aux différents handicaps existants la situation est marquée par insuffisance et même la pénurie, en moyens humains et de formation qualifiante et adaptée à chaque genre de handicape.
Les discriminations vécues par ses personnes sont immenses et à titre de discrimination il vaudrait mieux parler d’exclusion. Le manque de logement adapté aux différents cas, à des prix accessibles, les personnes ayant peu ou pas de moyens sont nombreuses. A cette situation sociale se rajoute la vie affective, essentielle, à laquelle on peut ajouter celle de la sexualité des handicapés, hommes et femmes.
La société du temps de la monarchie dans les années 1502, peut-être même avant, aurait construit les premiers couvents dits de l’Annonciade, servant à accueillir et à aider des handicapés. Avec l’arrivée des Frères Mineurs de S. François, cette œuvre prend de l’ampleur, l’assistance et la charité envers les handicapés se seraient améliorées considérablement.
Pendant des siècles on a très peu parlé du handicap et encore moins des handicapés. Il a fallu attendre le XVIII siècle pour que Denis Diderot, écrivain-philosophe-encyclopédiste français, écrive une de ses œuvres « Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient », en 1749, pour que cette notion concernant les difficultés humaines soit mieux comprise. Il a fallu attendre le XXème siècle pour que cette notion passe d’un problème individuel à celui du social, pour arriver en 1980 avec l’épidémiologiste Philip Wood, à être différencié de la maladie. « Actuellement, le handicap est surtout une inadéquation du milieu physique, qui malgré ses activités, ne donne pas accès aux personnes handicapées à la vie de la société dans l’égalité avec les non handicapées.»
Le handicap en France.
La loi du 11 février 2005 définit ainsi légalement le handicap : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un poly-handicap ou d’un trouble de santé invalidant. »
Le handicap au niveau international.
Pour l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) organisation liée aux Nations Unies : « Le handicap est l’interaction entre des sujets présentant une affection médicale (paralysie cérébrale, syndrome de Down ou dépression) et des facteurs personnels et environnementaux (par exemple attitudes négatives, moyens de transport, bâtiments publics inaccessibles, trottoirs inadaptés à la circulation des handicapés et soutiens sociaux limités).
Les formes de handicap.
Le handicap est extrêmement divers. Si certaines affections associées au handicap entraînent une santé fragile et nécessitent des soins de santé importants et adaptés, selon les cas, d’autres ne sont pas dans cette situation. Mais tous les handicapés ont les mêmes besoins de soins de santé généraux que tout un chacun, et doivent donc avoir accès aux services de soins de santé courants. L’Article 25 de la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées renforce les droits de ces derniers afin qu’elles atteignent la qualité de soins la plus élevée sans discrimination. Mais ça c’est en théorie, la réalité c’est toute autre.
En est-il ainsi ?
Les handicapés doivent plus souvent rechercher des soins de santé que les autres. De plus en plus l’approfondissement de la crise économique actuelle met en cause les besoins de soins non satisfaits de cette partie de la population en difficulté. Une enquête récente portant sur les personnes ayant des troubles mentaux, à révélé qu’elles sont entre 35% et 50%, dans les pays développés, et entre 76% et 85% dans les pays dits en développement n’ayant reçu aucun traitement au cours de l’année précédant cette enquête.
La réalité juge notre société.
La réalité c’est que la promotion de la santé et les activités de prévention visent rarement les handicapés. S’ils sont des femmes elles bénéficient de moins de dépistage du cancer du sein, du cancer du col de l’utérus, que les autres. Les personnes qui souffrent de déficits intellectuels ou de diabète sont moins soumis à des vérifications de leur poids. Les adolescents et les adultes handicapés sont ainsi bien plus susceptibles d’être exclus des programmes d’éducation sexuelle.
Les carences des services de soins de santé se font ressentir beaucoup plus sur les handicapés que sur les autres personnes. Combien d’affections chez les handicapés prennent des allures d’un véritable casse-tête, pour les familles. Pour beaucoup, et, dans la situation de crise que nous vivons où le nombre de médecins (de toutes disciplines) baisse régulièrement, les handicapés en sont très souvent les plus touchés. Les obstacles sont en effet, nombreux, pour celles et ceux parmi les handicapés qui sont en première ligne des soins nécessaires.
Puis il faut être clair, malgré les quelques efforts faits ses dernières années, immeubles, hôpitaux, cliniques, centres de santé, matériel médical, mauvaise signalisation, présence de marches, descentes des trottoirs, là où il devrait y avoir des rampes d’accès il n’y a que des escaliers. Des installations sanitaires inadaptées, inaccessibles, parkings et autres lieux ne sont que des obstacles. La civilisation handicap est loin d’être une réalité et une préoccupation de la société, en général, et des pouvoirs publiques. Une situation inhumaine, de plus en plus insupportable, sur laquelle les familles doivent agir et exiger des solutions.
Bibliographie
(1) Chiffres publiées par l’OMS et la Banque Mondiale sur internet, page Wikipédia, sous le titre : Handicap.
(2) Handicap – Wikipédia, page sur internet.