Au sujet de l’union de l’Esprit a son corps matériel…
L’Esprit, par essence spirituelle, est un être indéfini, abstrait, qui ne peut avoir une action directe sur la matière ; il lui fallait un intermédiaire ; cet intermédiaire est dans l’enveloppe fluidique qui fait en quelque sorte partie intégrante de l’Esprit, enveloppe semi-matérielle, c’est-à-dire tenant de la matière par son origine et de la spiritualité par sa nature éthérée ; comme toute matière, elle est puisée dans le fluide cosmique universel, qui subit en cette circonstance une modification spéciale.
Cette enveloppe, désignée sous le nom de périsprit, d’un être abstrait, fait de l’Esprit un être concret, défini, saisissable par la pensée ; elle le rend apte à agir sur la matière tangible, de même que tous les fluides impondérables, qui sont, comme on le sait, les plus puissants moteurs.
La fluide périsprital est donc le trait d’union entre l’Esprit et la matière. Durant son union avec le corps, c’est le véhicule de sa pensée pour transmettre le mouvement aux différentes parties de l’organisme qui agissent sous l’impulsion de sa volonté, et pour répercuter dans l’Esprit les sensations produites par les agents extérieurs. Il a pour fils conducteurs les nerfs, comme dans le télégraphe le fluide électrique a pour conducteur le fil métallique. (Allan Kardec in « La Genèse » – Incarnation des Esprits 17. – Chapitre 11 – page193.)
… et de la séparation de l’Esprit de son corps matériel.
Quand le germe est entièrement développé, l’union est complète, et alors il naît à la vie extérieure. Par un effet contraire, cette union du périsprit et de la matière charnelle, qui s’était accomplie sous l’influence du principe vital du germe, quand ce principe cesse d’agir par suite de la désorganisation du corps, l’union, qui n’était maintenue que par une force agissante, cesse quand cette force cesse d’agir ; alors le périsprit se dégage, molécule à molécule, comme il s’était uni, et l’Esprit est rendu à la liberté. Ainsi, ce n’est pas le départ de l’Esprit qui cause la mort du corps, mais la mort du corps qui cause le départ de l’Esprit.
Dès l’instant qu’après la mort, l’intégrité de l’Esprit est entière ; que ses facultés acquièrent même une plus grande pénétration, tandis que le principe de vie est éteint dans le corps, c’est la preuve évidente que le principe vital et le principe spirituel sont deux choses distinctes.
La désincarnation.
La désincarnation ou la séparation de l’Esprit, par rapport au corps qui lui a soutenu le contact avec le monde matériel, pendant un temps x de sa vie corporelle, se fait peu à peu, jusqu’à la désagrégation totale (ci-dessus molécule à molécule). Comprenons que son déliement commence dès les premiers instants où le corps n’ayant plus les moyens de poursuivre son existence et initie sa désagrégation moléculaire, puis son dégagement se fait plus ou moins rapidement. Mais l’Esprit n’est nullement prisonnier de cette désagrégation, et ne la subit pas en entier, sauf dans certains cas. Il reprend sa liberté, de ce corps qui ne lui sert à plus rien, et en fonction de la conscience qu’il a de sa situation et du degré de son évolution spirituelle et intellectuelle il retourne au contact des Esprits qui comme lui se sont élevés.
Comme disait Léon Denis, disciple d’Allan Kardec, dans son œuvre « Le Pourquoi de la Vie » – Les problèmes de l’existence – : « Ce qui nous importe avant tout c’est ce que nous sommes, d’où nous venons, où allons-nous, et quelles sont nos destinées. Quelles idées nous nous faisons de l’Univers et de ses lois, le rôle que chacun doit exercer sur ce vaste théâtre, tout cela est d’une importance capitale. » « Puisque c’est en fonction de cela que nous dirigeons nos actes. C’est en les regardant que nous nous fixons un but à la vie, et c’est vers ce but que nous nous dirigeons.
C’est cette base-là, qui constitue le véritable stimulant de la civilisation. L’homme est fonction de l’idéal qui l’habite. Aussi bien pour les collectivités, que pour l’homme individuellement, la conception du monde et de la vie déterminent ses devoirs ; et lui montrent le chemin à suivre, ainsi que les résolutions à prendre. »
De ce que nous venons de lire dans ces deux auteurs spirites, le maître Allan Kardec et son disciple Léon Denis, nous voyons bien que la perspective de ceux qui nous disent directement, ou ceux qui tournent au tour de la question sans se décider, c’est que finalement ils ne nous proposent que le vide, puisque la théorie de l’existence unique liée à celle du néant, ou de l’existence de l’âme dans un monde spirituel sans aucun but précis, ne sont guère encourageantes pour l’Homme d’aujourd’hui. Après avoir vécu, ici-bas, souvent dans l’infortune, où la douleur n’a pas cessé de le tenailler, avoir pour seule et unique espérance celle du néant ou de la continuité des peines, est vraiment désolant et ne répond nullement aux questions de cet Homme.
Si pour celui qui souffre, il y a un objectif par-delà sa peine d’aujourd’hui et que cet objectif réside dans sa libération, il peut accepter les peines actuelles, et même les entendre en tant que moyens mis à sa disposition pour s’améliorer, et se sublimer. Autrement, toutes ses souffrances non seulement ne lui sont d’aucune utilité, mais elles s’élèvent devant lui comme une injustice. De quoi lui sert une telle vie, s’il n’a plus de possibilité de se rectifier et racheter. Au contraire, s’il fut créé simple et ignorant, sans avoir les moyens lui permettant de sortir de son état premier, c’est vraiment désolant et injuste. Où est la bonté de son Créateur ? L’amour du Père Suprême ?
Comment se fait-il que certains ont pu arriver à devenir des saints, (donc des Hommes purs) pendant que d’autres sont condamnées à la souffrance, à la maltraitance dès leur plus jeune âge et une fois adultes cette maltraitance continue et devient une plaie dont ils ne peuvent s’en débarrasser. Subir, subir encore, subir toujours, c’est vraiment désolant. Nous en convenons, vous en convenez, vous lecteur, Homme de bonne foi, pour qui la justice, la bonté et le rationnel, ont encore un sens.
La vérité ne peut être d’avantage cachée, elle devait se révéler. Et comme les Hommes n’étaient pas en mesure, du fait de leur long endormissement, de délivrer eux-mêmes, le message optimiste de la multiplicité des incarnations et des désincarnations qui s’en suivent, ce sont ceux-là mêmes qui demeurant dans l’au-delà de la tombe, les Esprits éclaireurs, furent chargés de la leur délivrer et leur apprendre, la Vérité, dans la certitude, de cette idée nouvelle et innovante de l’Esprit immortel.
Ce fut la mission de la Doctrine des Esprits, de révéler à l’Homme, sa destinée, sa source en Dieu, son immortalité, par-delà la tombe, son évolution dans le monde spirituel et sa préparation à revivre des nouvelles opportunités en se réincarnant, en se libérant des souffrances liées à son état évolutif, tout en envisageant des plans, des projets de vie, dans le but de se perfectionner et d’en finir avec la douleur.
Où en sommes-nous ?
Les craintes de la mort, sont toujours présentes, malgré le progrès des Hommes, elles sont un défi permanent, vécu comme une réalité physique, corporelle, et psychologique, particulièrement dans les circonstances de l’âge avancé où l’amoindrissement de l’activité, et le temps permettent à chacun de réfléchir. « Nul ne peut voir le royaume de Dieu s’il ne naît de nouveau », celles-ci étaient les paroles du Christ. C’est ainsi que dans l’Evangile, des divers apôtres, on retrouve bien d’autres cette affirmation et bien d’autres sur ce même sujet. Et que disent aujourd’hui, en substance, les Eglises chrétiennes ?
La plupart nous parlent de résurrection, ce qui à priori devrait être la même chose, mais ne l’ai vraiment pas puisque ce qui est mis dans ce terme aujourd’hui ne répond pas à la question de l’incarnation en tant que Loi naturelle et nécessaire à expliquer l’évolution de la vie, ni à enlever les doutes, les peurs, ni aux questions des citoyens sur leur devenir « post-mortem ».
A l’époque de Jésus, pratiquement toutes les composantes du peuple Juif s’accordaient là-dessus, à part les Saducéens pour lesquels tout ce terminait à la mort. Or la question de la résurrection c’est qu’elle suppose un retour à la vie du corps qui est mort, or depuis fort longtemps l’expérience des hommes et la science prouvent une telle impossibilité. D’autant que les éléments de ce corps, touché par sa mort, se sont depuis dispersés et absorbés par la nature.
Malgré les preuves apportées par la science, sur cette question si éminente, les principales religions chrétiennes maintiennent leur explication, disant que la résurrection des corps, tous les corps, retrouveront leur vie à la fin des temps. Ainsi elles évacuent la question et en font un dogme, aussi inopérant qu’incompréhensible. Préférant laisser leurs membres, désarmés, face à leur drame.
Nous l’avons dit plus haut, la Doctrine Spirite l’explique, « la réincarnation est le retour de l’Esprit à la vie corporelle, mais dans un autre et nouveau corps formé pour lui et qui n’a absolument rien de commun avec l’ancien. » Si on tient compte de ce qui est arrivé à Lazare, qui n’étant pas mort, aussi bien au sens figuré que réel, mais seulement absenté de son corps, fut rappelé à la vie par Jésus, oui, il y aurait eu ce retour à son corps, donc résurrection.
Ceci aussi est expliqué, aussi bien pas les Magnétiseurs que par le Spiritisme, et fait partie des phénomènes de la bi-corporéité, dont à titre d’exemple celles de Saint Antoine et de Saint Alphonse de Liguori. Mais ce dont nous parlons ce n’est pas de résurrection, mais de réincarnation. C’est-à-dire de la possibilité de l’Homme (Esprit) à revivre, à renaître, donc à refaire un nombre de retours à la vie dans des nouveaux corps ce que nous appelons le principe de la pluralité des existences. Ce que pour le moment les courants chrétiens ne l’admettent pas.
Cette explication permettrait d’en finir avec les doutes, les peurs, et les appréhensions, elle seule apporterait un réconfort et donc un bonheur aux Hommes. De même elle résoudrait un nombre important de problèmes, comme celle des injustices sur la Terre, des souffrances, des maladies, et nous aiderait à trouver la clef de la destinée et de la nécessité des autres formes de vie sur notre planète. Elles résoudraient en même temps les contradictions existantes dans les Evangiles.
En conclusion.
Nous sommes à un moment où la Doctrine des Esprits (Spiritisme) et la Science nous disent la même chose, (combien même tous les scientifiques ne l’on pas encore intégrée) en ce qui concerne la Survie, l’incarnation et la désincarnation, en tant que Loi Naturelle, nécessaire et moteur du progrès humain. Là, où les doutes déroulaient un horizon obscur et sans espoir, où s’étaient implantés les malheurs et les souffrances, millénaires, se lève aujourd’hui le voile de la lumière et peuvent être envisagés, par chacun, le bonheur et la joie.
Pourquoi un phénomène si naturel, commun à toutes les espèces vivantes, répand une si vive crainte, et fait tressaillir les inquiets, les désinformés, les sourds intellectuellement ? Alors que ceux qui le connaissent et acceptent, le regardent de front, et l’entende comme une libération, une source de bien-être, par les progrès qu’il engendre, et la justice suprême du Créateur rendue à tous ses enfants.
La mort n’est plus une flagellation, ni un châtiment imposé par Dieu, ou par le destin, mais la porte, l’issue, à tant d’inquiétudes, de craintes et de peurs de toute sorte, la mort envisagé selon la vision spirite et de plus en plus de scientifiques, représente ce nouvel espoir, l’accord harmonieux qui manqué aux Hommes.
Dorénavant seule la vie compte, seule l’espérance reprend place dans les cœurs, et l’avenir se présente remplis de possibilités jusqu’ici envisageables. Rendons l’espérance aux cœurs inquiets, et répondons sans aucun gène d’être critiqués, à tous ceux qui ont soif de savoir et comprendre. Diffusons et informons la vérité, car elle seule et porteuse d’espérance et de bonheur !
Bibliographie
1° – « La Genèse » d’Allan Kardec.
2° « Le Pourquoi de la Vie » De Léon Denis.